Au XIe siècle c’est une simple forteresse destinée à protéger la population locale des invasions et des pillages.
Edifié à flanc de colline, Bellussière présente la particularité de n'offrir, à première vue, aucun intérêt défensif. C’est d’autant plus intriguant que les châteaux voisins (Connezac, Les Combes, Aucors, La Combe, La Vergne, Les Bernardières ou encore Beauvais) ont tous une situation dominante qui correspond mieux à leur statut de château féodal à vocation défensive. On peut donc s'interroger sur les raisons qui ont poussé les constructeurs de Bellussière à choisir cet emplacement. Certes, le site a été occupé par l’homme depuis très longtemps, comme l’atteste et le confirme de récents travaux et la présence d’un cluzeau, et d’une maison romaine. La piste la plus intéressante est donnée par le château lui-même : la partie la plus ancienne (XIe siècle) s’articule autour d’une tour dite "carrée", mais qui, en fait, ne l’est pas. Une analyse approfondie de la géométrie de la tour montre qu’elle a été construite sur la base de deux nombres, 3 et 4. On retrouve ces deux nombres dans un curieux assemblage de 7 pierres taillées identiques qui constituent un losange asymétrique.
Il a été remanié 3 fois (XIVe XVIIe et XIXème siècle) et coude en équerre deux logis, l’un du XVIe, l’autre du XVIIIe renforcé d’un côté par une tour circulaire accostée d’une tourelle, de l’autre par un donjon carré qui pourrait remonter au XIIe bien que le document écrit le plus ancien faisant mention de la maison soit daté de 1370. Ses étages sont voûtés de berceaux et porte un chemin de ronde sur mâchicoulis. A côté, la Chapelle au mur-clocher, voûtée d’ogives est en partie du XVIIe siècle.
Pierre Grand de Luxolière , capitaine de 50 hommes du château de la Tour Blanche, épouse en 1444 Marie Bertin qui lui apporte Teinteillac.
Leur petit-fils, François 1er Grand de Luxolière, écuyer et seigneur de Teinteillac épouse en 1548 Claire de Lageard . Ils ont deux enfants Pierre II en 1548 et François en 1550 . Pierre héritera de Teinteillac et se fera appeler Grand de Luxolière de Pouzet (nom d’un maynement qu’il possède dans la paroisse de Rossignol). Avec François ils se partageront en 1613 les biens de leur mère et de leur tante Honorette de Lageard et François recevra la terre de Bellussière qui a appartenu aux Pompadour puis aux Faurien et se lancera dans des grands travaux d’aménagement et de rénovation. Au XVIIe les Grand de Luxolière en s’installant au château de Bellussière érigé en baronnie par Louis XIV, ajoutent à leurs titres Barons de Bellussière.
Deux dépendances de style Louis XIII furent construites. Ils mettront en place le toit en ardoise recouvrant la terrasse et le chemin de ronde de la tour carrée. Leur blason et leur banc seigneurial armorié sont dans l’église de Beaussac, depuis 1636.
Sicaire Grand de Luxolière de Bellussière (1770-1837) officier de cavalerie au régiment d’Artois, émigré en 1792 pour l’armée des princes, échappera à la guillotine en se faisant inscrire sous le nom de Sicaire Legrand âgé de 22 ans de Beaussac (paroisse du château de Bellussière).
Les derniers travaux de restructuration intérieure et extérieure seront lancés à la fin du XIXe siècle par le petit-fils de Sicaire, le baron Robert Grand de Luxolière de Bellussière qui épousera en 1891 Amélie de Gaigneron Jollimon de Marolles. Leur fille Geneviève Louise Amélie (1895-1967) va épouser en 1919 le comte puis baron Jacques Ludovic Joseph Henri de Vandière de Vitrac de Bellussière et le château restera dans cette famille.
Très impliqué dans l’histoire de leur château, les propriétaires l’ouvrent pour les journées du patrimoine et s’investissent lors de l’évènement châteaux en fête.
La tour asymétrique est inscrite aux Monuments Historiques depuis le 13 janvier 1948.
Ref : Shap chronique nontronnaise 26 – tuyo.fr « event chateau 264
entretien avec Bruno de Vandière de Vitrac de Bellussière.
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