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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

L’abbatiale Sainte-Marie de Souillac dans le Lot.(With the english translation)

Dernière mise à jour : 1 févr. 2022

Passer par Souillac à la frontière du Lot et de la Dordogne, au retour de Rocamadour, aura été l’occasion d’une émotion esthétique non attendue.

Sur l’avenue commerçante principale, un édifice majestueux avec trois coupoles, nous a fait nous garer.

En passant par la Place Pierre Betz, la vision des contours de l’abbatiale Sainte-Marie bâtie entre 1145 et 1150, laisse sans voix. Cet édifice est un chef-d’œuvre de l’art romano-byzantin du Haut-Quercy et s’apparente aux cathédrales à coupoles de Saint-Front à Périgueux et de Saint-Etienne à Cahors et semble avoir été inspiré par Sainte-Sophie de Constantinople, avec son chevet à 5 absidioles et ses trois coupoles aux toits de lauze.

Les XIe et XIIe siècles furent prospères pour la communauté bénédictine de Saint-Pierre d’Aurillac qui avait établi une dépendance à Souillac au Xe siècle, puisque plus de 80 églises et prieurés y seront rattachés.

La guerre de cent ans puis les guerres de religion ne l’ont pas épargnée. Son fabuleux portail de pierre, considéré comme un des joyaux de la sculpture Romane, représentant la légende du moine Théophile et le sacrifice d’Isaac fut déplacé à l’intérieur de l’église pour le protéger dans la seconde moitié du XVIe siècle.

En 1790, les moines sont chassés, les bâtiments vendus et transformés en domaines agricoles et abandonnés.

En 1804, l’abbatiale devient église paroissiale.

Elle a été classée Monument historique en 1840. Son orgue Stoltz elle, est classée depuis 1855. « Le Christ au jardin des Oliviers » du peintre Chassériau datant de 1844, fait partie du patrimoine.

Une campagne importante de restauration est initiée de 1840 à 1845. Elle sera sévèrement critiquée par Viollet-le-Duc et Paul Gout. D'autres suivirent à la fin du 19e siècle et, plus récemment, en 1933 l'architecte Poutaraud établit les couvertures de lauzes que l'on voit aujourd'hui sur les coupoles.

André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle contempla durant un long moment, lors de sa visite à Souillac, la représentation du prophète Isaac dansant de joie.

Le 5 Avril 2021 , La mission Bern a retenu l’Abbatiale Sainte-Marie de Souillac comme le projet emblématique pour la région Occitane. Les efforts de la municipalité et de l’association des amis d’Alain Chastagnol pour la sauvegarde de ce monument, ont eté reconnus.

Allez à Souillac, vous serez étonnés à chaque coin de place ou de rue, par un beffroi Renaissance (En 1573, les Protestants incendièrent la charpente de l'église Saint-Martin et firent sauter à la mine la façade nord ainsi qu'une grande partie de la façade ouest du clocher),

une halle ou des édifices publics dans des maisons moyenâgeuses. Un musée d’automates jouxte l’abbatiale. Les terrasses de bars sont déjà très fréquentées en cette fin mai.

A la fin du XVIIIe siècle l’actuel boulevard Malvy s’appelait alors « route royale«  et la circulation était déja intense, et le commerce des gabares de Port Souillac constituait la manne de l’économie.

Au XIXe siécle - Un commerçant m’a confirmé que la bonne santé de Souillac était indissociable des 7 viaducs ferroviaires. Surnommée la ville aux 7 viaducs, Souillac est traversée par la ligne de chemin de fer Paris Toulouse.

Construits à la fin du XIXe siècle, entre 1881 et 1888, les viaducs de Bramefond (1881-1882, 14 arches), de Presignac (12 arches) et des Marjaudes (1885, 14 arches), le grand viaduc appelé encore viaduc de la Borrèze ou viaduc des Aubugues mais aussi viaduc de Blazy(1882-1886, 30 arches en arc de cercle, inscrit aux monuments historiques), le viaduc de Lamothe-Timbergues (1883-1886, 15 arches), célèbre pour la destruction de sa partie métallique par des officiers américains et des FTP en 1944, et reconstruit en moins de 5 mois du 5 novembre 1944 au 31 mars 1945 ; le viaduc de Sorbier (1887, 9 arches) et enfin le viaduc du Boulet (1882-1888, 26 arches) ; ont profondément transformé le paysage et l’économie de la ville avec la fin de la batellerie. Une époque glorieuse sur le plan technologique, eu égard au nombre et à la diversité des difficultés techniques rencontrées. Le chemin de fer imposera la fonction commerciale pour les foires régionales, à ce lieu ancestral, modifiant et ruinant le trafic fluvial qui avait fait vivre les gabariers dès le moyen-âge avec le transit du sel, depuis la côte atlantique. (lire la trilogie de Christian Signol « La Rivière Espérance » qui vous fera vivre le monde de Port Souillac.).

Souillac, aujourd’hui, reste une ville étape pour le touriste venant découvrir la vallée de la Dordogne.

Passing through Souillac on the border of the Lot and the Dordogne, on the return from Rocamadour, will have been the occasion of an unexpected aesthetic emotion.

On the main shopping avenue, a majestic building with three domes made us park.

Passing through the Place Pierre Betz, the vision of the contours of the Sainte-Marie abbey, built between 1145 and 1150, leaves you speechless. This building is a masterpiece of Romano-Byzantine art in Haut-Quercy and is related to the domed cathedrals of Saint-Front in Périgueux and Saint-Etienne in Cahors and seems to have been inspired by Sainte-Sophie of Constantinople, with its chevet with 5 apses and its three cupolas with lauze roofs.

The 11th and 12th centuries were prosperous for the Benedictine community of Saint-Pierre d´Aurillac which had established a dependency in Souillac in the 10th century, since more than 80 churches and priories will be attached to it.

The Hundred Years War and then the wars of religion did not spare him. Its fabulous stone portal, considered one of the jewels of Roman sculpture, representing the legend of the monk Theophilus and the sacrifice of Issac, was moved inside the church to protect it in the second half of the 16th century.

In 1790, the monks were driven out, the buildings sold and turned into agricultural estates and abandoned.

In 1804, the abbey church became a parish church.

It was classified as a historic monument in 1840. Its Stoltz organ has been classified since 1855. “Christ in the Garden of Olives” by the painter Chassériau dating from 1844, is part of the heritage.

A major restoration campaign was initiated from 1840 to 1845. It was severely criticized by Viollet-le-Duc and Paul Gout. Others followed at the end of the 19th century and, more recently, in 1933 the architect Poutaraud established the slate roofs that we see today on the domes.

André Malraux, Minister of Culture under General de Gaulle, contemplated for a long time, during his visit to Souillac, the representation of the Prophet Isaac dancing with joy.

On April 5, 2021, the Bern mission selected the Sainte-Marie de Souillac Abbey as the emblematic project for the Occitan region. The efforts of the municipality and the association of friends of Alain Chastagnol to save this monument are recognized.

Go to Souillac, you will be amazed at every corner of the square, by a Renaissance belfry, a market and public buildings in medieval houses. A museum of automatons adjoins the abbey church.

A trader confirmed to me that the good health of Souillac was essential for the 7 railway viaducts, including the Bramefond viaduct. At the end of the 18th century the current Boulevard Malvy was called the Royal Road and the traffic was heavy. The Paris-Toulouse railway line will play on the complexity of the relief by building these structures with monumental stone and steel arches between 1880 and 1890, and the railway will impose the commercial function for fairs.

Souillac, today, remains a stopover town for tourists coming to discover the Dordogne valley.








Beffroi de l’ancienne église Saint-Martin - classement 22 mai 1925 -


Viaduc de la Borrèze - inscrit aux M.H.Photo intramuros.org (texte sur les viaducs égalemen)


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