Cadouin est dans le Sud du Périgord noir entre la Dordogne et la Couze, à 10 km de l’église abbatiale de Saint-Avit Senieur.
Fondée en 1115 par Géraud de Salles, c’est en 1119 que la jeune abbaye de Cadouin devient cistercienne. Onzième abbaye rattachée à l'ordre, elle en suivra désormais la règle stricte de Saint Benoit qui régit leur quotidien. Les cisterciens partagent leur temps entre la vie spirituelle et le travail manuel et vivent à l’écart des laïcs. Pour subvenir aux besoins de la communauté, les moines cisterciens étaient propriétaires de très grands domaines. Chaque monastère possédait un moulin, divers systèmes hydrauliques, des piscicultures et barrages, des verreries, des forges, des tuileries...
Les Xlle et XIlle siècles ont été des périodes prospères pour l'abbaye. La dévotion au suaire, rapporté de Terre Sainte au début du Xlle siècle par Raymond, comte de Toulouse, va entraîner de nombreuses donations et une extrême dévotion.
Si Louis XI, après les malheurs de la Guerre de Cent Ans et un procès interminable avec les consuls de Toulouse, rend aux caduniens la relique confiée aux Toulousains pendant ce conflit, pour éviter d'être dérobée, c’est que le Roi est très attaché au suaire.
En 1482 Le roi va financer en grande partie la reconstruction de l'abbaye endommagée pendant la guerre, avec, notamment, la construction du cloître gothique flamboyant qui fait aujourd'hui la renommée de Cadouin.
L'activité monastique de Cadouin s'est interrompue en 1790 lors de la Révolution Française qui chassera les derniers moines. Tous les biens, en-dehors de l'église abbatiale devenue bien communal, seront vendus en 1791.
Le Saint-Suaire, sera miraculeusement épargné grâce au maire Monsieur Pierre Bureau qui le cachera. Il sera de nouveau exposé dans l'église, devenue paroissiale à la faveur de la Révolution. En 1797, le pèlerinage est solennellement relancé mais il n'est plus fréquenté que par les caduniens et les paroissiens voisins.
Le cloître et les bâtiments conventuels sont rachetés par le département en 1839.
En 1866, un nouvel évêque, Mgr Dabert, dirige le diocèse. Il cherche un sanctuaire diocésain capable de drainer des foules de pèlerins pour participer à son oeuvre d'évangélisation diocésaine. Il jette son dévolu sur Cadouin et son Saint-Suaire et l'histoire de l’abbaye s'en trouve encore une fois bouleversée…. jusqu'en 1934.
NB - Dès le XVIème siècle, Calvin avait exprimé son scepticisme au sujet de l'étoffe de Cadouin. La vérité éclatera en trois temps quatre siècles plus tard.
1933: le R.P. J. Francès s'appuie sur l'autorité du savant orientaliste G. Wiet, et
entame une expertise.
1934: Monseigneur Louis, évêque de Périgueux et de Sarlat annonce que "les fêtes en
l'honneur du Saint Suaire n'auront pas lieu"
1935: le R.P. J. Francès publie « Un pseudo-linceul du Christ », mettant définitivement
en cause, à la stupeur de tous, l'authenticité de la relique.
L'expertise est basée sur l'existence, dans les ornements, de caractères arabes ignorés jusqu'alors « Mahomet est l'envoyé d'Allah. Ali est l'ami d'Allah. Que
la bénédiction de Dieu soit sur eux deux et sur les membres de leur famille... »
XIXe/XXe – le temps du sauvetage du cloître du XVe siécle.
Le temps et l'humidité ont beaucoup contribué à la dégradation du cloître.
Février 1840 : un rapport de l'architecte du département Louis Catoire (1806-1864), après
la description du cloître par l'abbé Audierne la même année, fait état de la détérioration des
galeries.
Le 31 décembre 1845 : l'enquête sur l'état des églises et presbytères de l'arrondissement de Bergerac confirme l'état désastreux du cloître signalé comme « triste débris ».
1849 : Prosper Mérimée, alors inspecteur général des Monuments Historiques, charge Paul Abadie (1812-1884), architecte, de faire une étude.
Les grands travaux architecturaux sont entrepris sont l’impulsion d'Henry Rapine (1853 - 1935) avec entre autres, l’installation en 1905 d'un réseau de canalisations pour l'évacuation des eaux qui inondent le cloître et l'église. D’énormes travaux suivront dirigés par Yves -Marie Froidevaux et Michel Mastorakis.
En octobre 1964, l'architecte des Bâtiments de France, Maurice Pinard, dirige les
derniers grands travaux du cloître.
En 1988, le conseil général du département à qui appartient le cloître de Cadouin depuis prés de deux siècles, confie à l'architecte en chef des Monuments historiques, Bernard Fonquernie, l’ultime reprise des murs bahuts périphériques avec des moellons récupérés sur place.
L’abbaye de Cadouin est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO en tant qu’étape des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Une auberge de jeunesse est située dans les bâtiments conventuels de l'abbaye cistercienne.
PS - certaines photos sont de Marie-Claude Pauly qui m’a autorisé à les utiliser -
photo Marie-Claude Pauly
photo Marie-Claude Pauly
Bâtiments conventuels.
photo Marie-Claude Pauly
photo Marie-Claude Pauly
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