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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

La forteresse médiévale de Miremont prise dans le fracas de la guerre de cent ans - Périgord noir -

Dernière mise à jour : 15 févr.

Pas loin de La Douze et des Eyzies en Périgord Noir, la forteresse de Miremont est située sur un éperon à 1 km du bourg du village de Mauzens-et-Miremont. C’est un grand château militaire du XIIe siècle qui domine le bourg castral de Miremont et deux vallées, celle du Manaudie et celle du Brungidou. (Son nom vient de cette vue dominante « mire : regarder).


Miremont s’inscrit dans la lignée des grands châteaux militaires du Moyen-âge avec un donjon roman à contreforts plats. Un quadrilatère irrégulier occupe l’extrémité d’un plateau qui a été séparé par une coupure. Les parties ouest et sud ont été refaites au XIVe siècle. Une terrasse, défendue par un parapet, couvre le pied de la tour à l’ouest formant courtine et se relie à l’angle des murailles par une forte tour qui a été renforcée plus tard par un talus où glacis maçonné. La muraille suit le coteau et défend une seconde enceinte fortifiée par des tours carrées. En angle saillant avec une petite tour carrée au sud-ouest, revient à la porte d’entrée défendue par des terrasses et un système de murs. L’accès se faisait par un pont-levis donnant accès à un couloir voûté à angle droit défendu par une porte à ses extrémités. A l’intérieur des constructions s’élevaient contre les murs d’enceinte formant une vaste esplanade divisée en deux parties.

Nota Bene - Voila la description historique – ce qu’il en reste est tout de même une ruine magnifique - l’immense donjon roman remanié à la Renaissance est l’élément majeur. Une première enceinte enserre la forteresse. Le village de Miremont est fermé par une seconde enceinte ponctuée de portes.

En 1891, à la suite des travaux de construction du chemin de fer des murs se sont écroulés, faisant apparaître des vestiges. L’ancienne ligne Paris-Agen avec les ouvrages de Gustave Eiffel modifiera les accès à la Forteresse.


Son histoire -

Du XIIe siècle au XIVe siècle le château dépendait de Limeuil et la lignée des de Bouville, tiendra le castrum.

En 1307, Galhard de Bouville, seigneur de Miremont, meurt. Son frère Arnaud, chanoine, se voit imposé par Philippe le Bel de remettre la châtellenie au cousin du roi, Pierre de Galard, colonel général de l’infanterie et gouverneur de Flandre.

Nous sommes encore au temps où « les Anglais vendangeaient l’Aquitaine », dans un Périgord resté fidèle au roi de France.

Nota Bene - En 1259 par le traité de Paris, le roi Saint-Louis a rendu le Périgord aux Anglais.

Au XIVe siècle, Édouard III, roi d’Angleterre, prétendait au trône de France mais c’est le Valois Philippe VI qui le devint, donnant le prétexte à la guerre de cent ans (1337-1453).


En 1345, après huit ans de guerre, Édouard III a envoyé Henry de Grosmont comte de Lancastre en Gascogne. Il mène une campagne éclair à la tête d’une armée Anglo-gasconne et met en déroute deux grandes armées françaises lors des batailles de Bergerac et d’Auberoche. Jean de Galard, baron de Limeuil et Miremont, est fait prisonnier à Bergerac et ses places fortes capitulent les unes après les autres. Miremont, selon le chroniqueur Froissart, résiste trois jours aux Anglais, repris par les français puis à nouveau pris par les Anglais. Henry de Grosmont qui est aussi Comte de Derby ordonne la réparation et l’achèvement des remparts. La prise de Bergerac constitua une victoire majeure. Les prisonniers furent nombreux et Les gains accumulés par le comte de Derby à la suite du paiement des rançons exigées s'élevèrent à

34 000 £, soit le quadruple de son revenu annuel en Angleterre. Stratégiquement, l'armée anglo-gasconne avait sécurisé une base importante pour de futures opérations militaires. Du point de vue politique, Henry de Grosmont avait montré aux nobles gascons indécis dans le conflit franco-anglais que les Anglais avaient à nouveau l'avantage militaire.

En 1355, lors de la chevauchée du Prince Noir après avoir détruit la ville basse de Carcassonne, les faubourgs de Narbonne, il prend le chemin de Gascogne, incendie Miremont, détruit Carbonne et Gimont, avant de gagner ses terres bordelaises.

C’est en 1373 qu’Henry de Grosmont va donner Miremont au capitaine du château de Bergerac Heliot Buada.

En 1397, Jean de Galard marie sa fille à Nicolas de Beaufort, une famille qui jusqu’en 1504 tiendra alternativement pour la couronne de France puis pour celle d’Angleterre.

En 1504, Anne, fille de Pierre de Beaufort en épousant Agne de la Tour issu de la famille de la Tour d’Auvergne, lui apporte la forteresse qu’il va céder en 1516 à son neveu François de la Tour d’Auvergne, qui lui-même la revend à Etienne de Bonald.

En 1543, Pierre de Bonald épouse Catherine d’Aubusson qui rachètera Miremont à la mort de Pierre.


Durant deux siècles, huit générations d’Aubusson seront implantées à Miremont du XVIIe siècle au XVIIIe siècles, de Catherine d’Aubusson à Catherine Françoise d’Aubusson de la Feuillade.

En 1789, Catherine Françoise d’Aubusson de la Feuillade et son époux le Duc François-Henri d’Harcourt choisiront de fuir. Le beau-fils de Catherine se fera confisquer le domaine. Le château sera vendu aux enchères et une partie sera même démolie. Les pierres seront utilisées pour la construction de demeures dans les environs.


Oublié pendant 2 siècles, en 2000, Philippe Laurent, passionné par cet édifice, l’acquiert.

L’association CHAM gèrera les chantiers de restauration avec de jeunes bénévoles.

En Août 2022 - tout semble à l’arrêt, donc si l’histoire reste passionnante le lieu rendu inaccessible ne vous en dira pas plus.

Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1971.


photos - 12 13 Marie-Claude Pauly











Château Madame - Situé sur les hauteurs, la ville contrôle alors les environs. Le château Madame est une gentilhommière bâtie au XVIIe siècle située à Miremont Haut sous les vestiges du château de Miremont. Les nombreux manoirs et maisons bourgeoises témoignent de la présence des Maîtres de Forges qui, jadis, assuraient une industrie métallurgique sur les rives du Manaurie.







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