L’œuvre de cet « écrivain paysan » nous donne des racines – lire son premier roman vous amènera à dévorer les autres :
1983 : les cinq filles du Grand-Barrail - 1986 : 13 grains de maïs - 1993 : l’étang des trois Jules - 2001 : quatre sons de cloche - 2014 : la demoiselle du château - 2018 : deux filles sous la botte -
Rendre hommage à une Dame qui a eu 107 ans le 6 mai 2023, et qui était encore présente à la Foire d’Automne de la Latière en 2020 à Saint-Aulaye, devenue une légende en Périgord et qui voit déjà dans la Double, des lieux culturels porter son nom, est une évidence . Pour ses cent ans, j’avais proposé le texte ci-dessous au Journal Sud-ouest qui l’avait fait paraître le 10 mai 2016.
« Pour comprendre le parcours de Geneviève Callerot, il n’est pas inutile de savoir que ses propres parents étaient tous les deux issus de familles bourgeoises aisées ; des érudits et des artistes reconnus de la bonne société et du monde de l’art parisien. Tout quitter pour oublier la Grande Guerre a été un choix et une opportunité offerte par Marie Sue, ancienne professeur de lettres de sa mère, Thérèse Morise. Marie Sue était l’épouse de Gabriel Sue, maire de Servanches, mais surtout peintre campagnard et animalier néo-impressionniste (1867–1958) et neveu de l’écrivain Eugène Sue. En 1921, c’est Marie Sue qui a fait acheter aux Morise le domaine de Cassarat à Saint-Aulaye. Geneviève, ses sœurs Agnès et Françoise et ses deux frères y ont vécu une enfance bucolique, mais aussi intellectuelle.
Avec la Seconde Guerre mondiale, la filière de Paris à Cassarat via Parcoul a pris naissance. Geneviève fut même arrêtée (1). A Noël 1942, un prisonnier libéré, Jean Callerot, qui avait fait les Beaux-Arts, débarqua à Cassarat pour passer en Espagne. Coup de foudre, fiançailles… Geneviève et Jean se sont mariés le 31 juillet 1943 à Servanches. La métairie des Sue vacante les a vus travailler sur 60 hectares de culture avec une quarantaine de vaches. Marie-Pierre, Gaston et François, leurs enfants, ont agrandi la famille.
C’est en 1957 que les époux Callerot ont acheté Mothe-Rouge, à Saint-Aulaye. Geneviève a fait tourner l’exploitation en conservant un lieu d’érudition ; Jean étant appelé à des fonctions de plus en plus prenantes d’arbitrage paysan sur la région. Leurs deux fils ont repris l’exploitation, en 1979 (François rencontré en 2016, est décédé désormais).
La vie a offert à Jean (décédé en 1994) le bonheur d’être reconnu comme peintre pastelliste et à Geneviève, la possibilité d’utiliser ce don de l’écriture, qui fait d’elle un grand « écrivain paysan », auteur de six livres".
(1)En août 2018, à l’âge de 102 ans, Geneviève Callerot a reçu la légion d’honneur, mais à une condition : que sa famille y soit associée car ils ont, à eux tous, fait passer en zone libre plus de 200 personnes durant le Seconde Guerre mondiale.
Photos -1 et 2 messe d’anniversaire pour ses cent ans à l’Eglise de Servanches. « Une fête de famille a réuni, samedi, plus de 300 des siens, venus honorer celles qu’ils surnomment affectueusement Tante Toddie. La fête a commencé par une messe à Servanches, célébrée portes ouvertes par Jean-Louis Favard, curé de Vergt, et Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême, considérés comme des amis. » Photos DR :
6 Mai 2016 -Photo prise à Servanches - lors de la messe anniversaire de ses 100 ans
Photo G de B
J'ai eu le plaisir et l'honneur d être accueillie par Mme Callerot à son domicile.
Cette grande dame qui nous a fait partager ses récits retranscrits dans ses livres autobiographiques . Des heures durant nous pourrions l écouter tant elle nous entraîne dans son sillage de vie. Je lui adresse toute mon admiration et ma gratitude . Thérèse PALLARO.