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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

La grange dîmière de La Cassagne - Périgord Noir

Dernière mise à jour : 18 avr.




Au XIIIe siècle, à l’écart du bourg, le château-fort de La Cassagne et son domaine dont sa grange dîmière sont le siège d’une seigneurie qui relève de la vicomté de Turenne.

La Grange dîmière, en léger contrebas, sert à recueillir, pour l’église, les redevances en nature et à stocker les récoltes. L’histoire locale attribue la construction de ce bâtiment aux templiers. La proximité de la commanderie de Saint-Jean-de-Condat pourrait accréditer cette croyance. Les arcs doubleaux et d’ogives des voûtes du rez-de-chaussée sont de facture archaïque et paraissent dater du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Cette grange subit une restauration au début du XVIe siècle et servit d’écuries au château.

En 1364, au moment d’une accalmie dans la guerre de Cent Ans (Paix de Brétigny), Gilbert de Domme, sénéchal de Périgord, et père de Catherine de Domme, vend le « locum seu castrum de la Cassanha », à Bertrand d’Aitz, son gendre qui rend hommage au comte de Périgord et y installe sa descendance jusqu’au milieu du XVIe siècle.

Hugues d’Aitz de La Cassagne, seigneur du lieu et de Vielval, épouse, le 24 avril 1498, Marguerite de Hautefort. Ce beau mariage, lui permet de réaliser d’importants travaux sur le château du XIIIe et sur la grange. La grange se compose, au rez-de-chaussée, d'une salle basse rectangulaire de 10 x 20m de trois travées avec des arcs doubleaux et ses croisées d’ogives, une cheminée d’angle servant de forge. Un escalier à vis de large proportion permet d’accéder aux différents niveaux (étage et combles). A l'origine, elle comporte sans doute une aile en retour, au sud-ouest. Une grande porte charretière ouvre au nord, sur le rez-de-chaussée, sous un porche qui donne accès, à droite, à une sellerie ou réserve à grains ; à gauche, à une tourelle d'escalier. Doubleaux et arcs d'ogives ont été en partie refaits au XVIe siècle. L'étage ne forme plus qu'une seule pièce mais laisse deviner qu'il était divisé en deux. Lors du réaménagement, une suite de quatre fenêtres à meneau horizontal est percée à l'ouest.

 Jacques François de Sales de Hautefort (1702-1742) marquis de Saint-Chamans, baron d’Anvals, Cornillon, La Cassagne ; seigneur de Monceaux, Saint-Bonnet, fait proclamation du dénombrement de la terre et seigneurie, avec moulins, cens, rentes et autres devoirs en dépendant, au roi de France.

Sur les vestiges du château du XIIIe et XVIe siècle, une nouvelle demeure est édifiée.

Après 1789, on retrouve sur la liste des émigrés Armand La Rochefoucauld, comte de Cousages (1767-1830), seigneur de La Cassagne et en 1796 le domaine, le château,  la grange dîmière  appartenant à ce noble en fuite, sont vendus comme bien national par le tribunal de Sarlat, à Jean Boissarie pour son fils Jacques Boissarie. Le vendeur est » Couzage, émigré ».

Jacques Boissarie (1775-1844) sera maire jusqu’en 1832.

 

 Le château et son domaine avec, bien sûr la grange dîmière, restent la propriété des Boissarie jusque dans les années 1930.

Fin XXe, la grange dîmière, a été achetée par un architecte parisien qui a restauré magnifiquement et avec intégrité cette bâtisse et l‘a paysagée avec, entre autres, un jardin à la Française.

Passionné par SEM (Georges Goursat) (1863-1934) caricaturiste de la Belle Époque, le propriétaire lui consacre un musée.

Éléments protégés : Grange dîmière : inscription par arrêté du 14 mai 1980.

 

 

Documents transmis par le propriétaire du château ; confirmés par celui de la grange dîmière.






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