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La Maladrerie ou hôpital de Charroux à Coulounieix-Chamiers - Périgord blanc.

  • Photo du rédacteur: Glady de Brégeot
    Glady de Brégeot
  • il y a 21 heures
  • 3 min de lecture

C’est à tort qu'on appelle léproserie ce bâtiment construit aux XIIe et XIVe siècles situé à Coulounieix -Chamiers qu’un panneau « chemin de la maladrerie »  signale au rond-point de la route de la Rampinsolle.

Louis de Lagrange-Chancel (1678-1745) en parle dans « le Voyage de Paris pour le Poitou, l'Angoumois et Périgord, 2 avril 1730 ».

Henri François Anastase Wlgrin de Taillefer en a donné sa fonction dans «Les antiquités de Vésone. -  C'était un hôpital, construit au bord de l'Isle, au bas du coteau de l'Écornebeuf ».

Camille Lucien Léon Géraud Lavergne (1884-1965) nommé archiviste du département de la Dordogne en 1911, marié en 1919 avec Madeleine Marie Alexandrine de Lestrade de Conty a donné des éléments sur son histoire à partir des archives.

Il a été appelé hôpital de l'Écornebœuf ou hôpital de Charroux à partir du nom d'un de ses gouverneurs W. de Charroux qui l'a fondé avant 1247. Il est cité dans le testament d'Hélie de Vitrac, en 1310, où il figure parmi les hôpitaux de Périgueux et non parmi les léproseries.

L'hôpital est appauvri par la guerre de cent ans et en 1419 puis en 1433 des indulgences et des aumônes sont demandées au Pape en précisant qu'il avait de tout temps donné l'hospitalité aux  pélerins et voyageurs.

Au XVIe siècle, cette fondation de Charroux est appelée « commanderie » dirigée par un « commandeur ».  Les archives de l'hôpital de Périgueux ont conservé des reconnaissances faites en faveur de deux commandeurs de Charroux, le chanoine Jean Thibaud le jeune, en 1513, et Étienne Galopin, en 1538.

En 1609, il est encore question de l'hôpital de Charroux et de son hospitalier, Guillaume Dexidour, dans un acte d'achat d'une métairie. Au cours du XVIIe siècle l'hôpital de Charroux est réuni à l’hôpital Sainte-Marthe de Périgueux comme toutes les maladreries et léproseries conformément à la déclaration du roi d’avril 1665.

Dans « les antiquités de Vésone tome 2 » Wlgrin de Taillefer les citent.

A Périgueux : la maladrerie de Saint-Hippolyte, la maladrerie du Toulon, la maladrerie du Sauvajou et la maladrerie de Capite-Pontis-Lapidei-Civitatis.

La première était près de l'église Saint-Hippolyte, près de la fontaine des malades, source en eau pour les ladres qui ne pouvaient fréquenter les fontaines des bien-portants. Jardins et vignes leur permettaient une autonomie alimentaire.

la deuxième était à côté de l'église Saint-Charles, au Toulon, reçue d’un chevalier possédant tour dans la cité à la fin du XIIe siècle. Elle dépendait de l’abbaye de Chancelade. Elle sera détruite en 1321 mais les lépreux y seront encore présents en 1421 car leurs descendants souvent non-atteints, bien que subissant la ségrégation, resteront sur les lopins de leurs ancêtres.

La troisième dite du Salvanjou était proche du faubourg Saint-Martin en 1315 . Elle n’apparaît plus après les persécutions de 1321.

La quatrième dite de Capite-Pontis-Lapidei-Civitatis devait se trouver à proximité du pont de pierre de la Cité, ancien pont de Japhet. Elle disparaîtra elle aussi en 1321.

La méfiance à l’égard des ladres culmine en 1321. Jusqu’à cette date il devait signaler leur présence (habillement, crécelle). Le roi Philippe VI va alors prendre des ordonnances pour contrer un prétendu complot ourdi par les lépreux et les juifs, qui projetaient de contaminer les eaux de la ville. À Périgueux tous les lépreux seront incarcérés, condamnés au bûcher et leurs biens spoliés.

Les survivants seront regroupés dans la léproserie Saint-Hippolyte et enfermés définitivement après une cérémonie religieuse de bannissement du monde.

Deux siècles après l’épisode de 1321 le roi Louis XIV réunira les léproseries et leurs avoirs à l’hôpital de Brunet  fondé en 1339 par le chanoine Pierre Brunet, aumônier de la collégiale Saint-Front. Appelé Sainte-Marthe en 1643 l’hôpital sera abandonné et vendu comme bien national le 16 mars 1795. Quand les bâtiments seront détruits entre 1970 et 1973, des peintures murales du XVe siècle découvertes dans la chapelle, seront déposées et sauvegardées dans la cathédrale.


 L'édifice de Coulounieix-Chamuers fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques  par arrêté du 6 juillet 1907. Il s’agit d’une propriété privée.


Sources Wikipédia et bulletin SHAP MXVDXLIX de 2020 « les maladreries ou léproseries » par Guy Ponceau.

Photos Bernard Séris






 
 
 

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