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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Châlus-Chabrol où Richard Coeur de Lion trouva la mort, en 1199 -

Dernière mise à jour : 23 juil. 2022

Richard Cœur de Lion né en 1157 à Oxford est Roi d’Angleterre, duc de Normandie, duc d’Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine, Comte d’Anjou et héritier du vaste empire Plantagenêt qui s’étend de l’Ecosse aux Pyrénées, de 1189 à sa mort en 1199.

Peu après son accession au trône, il décide de se joindre à la troisième croisade mais craint que Philippe Auguste n’usurpe ses territoires en son absence. Le roi de France a les mêmes craintes quant à ses possessions aussi les deux rois partent ensemble en juillet 1190 pour la Palestine.

A la croisade, le roi d’Angleterre mènera son armée avec vaillance et il prendra Acre, et le roi Philippe Auguste considérera qu’il peut quitter la croisade.

Le 9 octobre 1192, Richard Cœur de Lion négocie avec Saladin qui reconnaît aux chrétiens la possession des territoires côtiers et accepte le libre accès des pèlerins à Jérusalem.

Le retour se déroule mal et il est fait prisonnier à Vienne par l’empereur germanique Henri VI à qui le croisé Léopold duc d’Autriche qui avait lui aussi des prétentions sur Acre, l’a vendu. Treize mois de captivité s’ensuivent pour Richard, libéré contre une énorme rançon, que Philippe Auguste mettra à profit pour se partager la Normandie avec Jean Sans Terre.

Un conflit long de cinq ans va opposer Richard au roi de France. Conscient de la fragilité du duché de Normandie, et de la vulnérabilité de Rouen capitale du duché, le roi d'Angleterre commande l'édification d'un complexe fortifié aux Andelys qui comprend deux châteaux : un premier construit au sommet d'une falaise (le fameux Château-Gaillard édifié de 1196 à 1198), un second en contrebas sur une île de la Seine. En prime, une triple rangée de pieux barre le fleuve.


Sitôt une trêve conclue avec le roi de France, il se détourne de la Normandie pour son Duché d’Aquitaine.

Le vicomte Aymar de Limoges qui s’est rebellé contre lui, possède le château de Châlus-Chabrol en Haute-Vienne qui a une position stratégique car à la frontière de l’Aquitaine. Outre une petite garnison, la place n’est composée que de 38 personnes femmes et enfants compris, donc une formalité pour les hommes de son inséparable, sanguinaire et richissime routier Mercadier et bientôt désespéré, à qui Richard cœur de Lion, roi d’angleterre, duc de Normandie et duc d’Aquitaine avait offert légitimement en 1194 Beynac. C’est à Mercadier que Richard avait confié la garde de ses châteaux d’Aquitaine durant la troisième croisade.


le 23 mars 1199 Richard assiège Châlus-Chabrol. Protégés dans le donjon, les assiégés dirigés par le seigneur de Montbrun, résistent et le 26 mars au soir, le roi inspecte les défenses devant les fossés. Il s’écarte du grand bouclier de bois qu’on porte devant lui. Du haut du rempart, un noble local, Pierre Basile tire un carreau d’arbalète et touche le roi d’Angleterre. Le 6 avril 1199 onze jours après, la gangrène ayant fait son œuvre, le roi meurt à 42 ans dans les bras de sa mère Aliénor d’Aquitaine en présence des évêques de Poitiers et d’Angers. Lui qui aurait pu périr au cours d’une de ses batailles auréolées de gloire est mort suite à un tir d’arbalète... La forteresse de Châlus -Chabrol sera prise et «l’assassin » sera écorché vif avant d’être pendu sur ordre de Mercadier, malgré le pardon accordé par Richard Coeur de Lion pour le salut de son âme.

Le corps de Richard est enterré en l’abbaye de Fontevraud où sa mère Aliénor d’Aquitaine se retirera en 1200, sans toutefois quitter des yeux les affaires politiques.

Son cœur enfermé dans un reliquaire est enterré dans un tombeau surmonté d’un gisant à son effigie en la cathédrale de Rouen et ses entrailles sont déposées en l’église du château de Châlus-Chabrol. Cette pratique a été initiée au milieu du XIe siècle par les chevaliers et souverains du royaume d’Angleterre et du Saint-Empire germanique morts en croisade ou loin du lieu de sépulture qu’ils auraient choisi.

Nota Bene - Le 10 avril 1200 Mercadier s’empresse de se rendre à Bordeaux au devant d’Aliénor et de Blanche de Castille. Il s‘y fera assassiner en plein jour par un routier « tueur à gage ». Le château de Beynac ne tardera pas à revenir à Pons de Beynac, frère du défunt Adhémar.

Aliénor est désormais une femme âgée et l’avènement de son dernier fils Jean sans Terre ne va pas de soi. Philippe Auguste est un fin politique et encourage les nobles frondeurs. Lorsque Aliénor meurt le 31 mars 1204 à Fontevraud, l’Aquitaine est intégrée au royaume par Philippe Auguste.


De nos jours, il reste du site de Châlus-Chabrol le donjon du haut duquel partit le carreau fatal, un corps de logis avec la Aula et une route touristique portant le nom du disparu.









Château-Gaillard -Photo DR



Intérieur du donjon (vue exceptionnelle DR)

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