la résidence du maître de l’ordre des Templiers à Sergeac - Périgord Noir
- Glady de Brégeot

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Les propriétaires se disent très honorés et reconnaissants d’avoir été retenus comme lauréat pour 2025 dans le cadre de la huitième édition de la mission patrimoine en péril du Loto du Patrimoine, confiée à Stéphane Bern et soutenue par le ministère de la culture et la Française des Jeux rebaptisée depuis peu FDJ United.
Depuis 2018, ce sont 155 millions d’euros qui ont été récoltés pour la sauvegarde du patrimoine français.
La dotation maximale de 300 000 Euros qui leur a été attribuée est un soutien financier qui les aidera à financer la deuxième phase de la restauration de l’ancienne commanderie des Templiers de Sergeac, comprenant les travaux intérieurs dont la reprise de la charpente, chiffrés à plus d’un million d’euros.
Le village historique de Sergeac qui est connu pour son histoire templière et hospitalière, l’est aussi pour être le lieu de départ d’un cheminement dans les collines aboutissant sur la vue panoramique de la vallée de la Vézère, classée au patrimoine mondial
Le château de Cramirat à Sergeac – Périgord Noir
avant 1275, toute la juridiction, avec les terres et son droit de justice sur le bourg de Sergeac, est vendue par Helie Rudel 1er, sire de Pons, seigneur de Bergerac et de Montignac, à frère Géraud Lavergne précepteur des maisons du Temple. Sis dans le bourg, la résidence du grand maître de l’ordre en Périgord Noir est alors construite par les chevaliers de l’ordre des Templiers.
À huit cents mètres du bourg, marquant le chemin de pèlerinage du Camino vers Saint-Jacques de Compostelle, existe une vaste enceinte fermée par des murailles qu’on appelle la Commanderie, au lieu-dit Labattut. C’était un établissement hospitalier qui appartenait dès 1312 aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, après avoir été aux Templiers.
Les hospitaliers transforment en maison forte le manoir du bourg de Sergeac, pour installer en 1316, leur commandeur Guillaume de Crémirac et le lieu devient « l’hospitalum de Cramiraco ».
Les différentes familles qui se succèdent sur ce fief depuis le XIVe siècle sont les, de Crémirac et leurs alliés les de Massanc et les de Saint-Clar.
Durant la guerre de cent ans (1337-1453) Sergeac par sa position sur la rive de la Vézère a souffert à toutes les époques du passage des bandes guerrières.
En 1367 Sergeac prend une part très active contre les comtes de Périgord. Archambaud V aidé par les anglais, détruit le château et la demeure forte de Labattut pour en chasser le précepteur Arnaud de La Rivière.
En 1419 Sergeac est réuni à Condat-sur-Vezére.
La commanderie de Condat-sur-Vézère est la base principale de l’Ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en charge de 30 commandeurs, ce qui en faisait une rivale des abbayes de Terrasson et Saint-Jean de Coly. Durant la Ligue (1576-1594) en mai 1593 François Bouchard d’Esparbès de Lussan seigneur d'Aubeterre, commandant l'armée royale, quittant Carlux, après un siège de trois semaines et la prise de cette place, s’empare des châteaux forts de Saint-Quentin, de Pelvezy et de Sergeac dont la commanderie est détruite une deuxième fois.
Les de Saint-Clarseigneurs de Puymartin et de Cramirat, tiennent la seigneurie et reconstruiront le repère noble de Cramirat avec un corps de logis barlong accosté d’une grosse tour d’escalier à vis en pierre. Sa toiture à deux pentes entre les murs pignons est couverte de lauzes. les cheminées sortent sur les murs pignons. les meurtrières sont nombreuses et le portail qui ferme la cour au Nord est protégé par une archère cruciforme.
Le 25 avril 1793, les biens appartenant aux commandeurs de Condat, dans la commune de Sergeac, sont vendus comme biens nationaux à Antoine Ferregaudie. L’ensemble du repaire sera démembré et les différents corps de logis, répartis entre plusieurs propriétaires. Un corps sera même partiellement rasé.
A la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1970 le lieu servait de centre communautaire pour les locaux et avait été inscrit déjà partiellement au titre des monuments historiques en 1964.
Désormais, Le château de Cramirat est privé et appartient depuis cinq ans à la philosophe Anna Ravitzki et au designer Dan Alexander qui ont choisi de sauver le château en commençant par la réfection des toits de lauzes et des murs de soutien. Un rare partenariat a été mis en place entre l’ABF (Architecte des Bâtiments de France), la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) la maire de Sergeac Isabelle Castanet-Castelmerle et les propriétaires.
Le repaire a été inscrit en 2022 sur la liste supplémentaire des monuments historiques.
Le château de Cramirat est situé à proximité de l’église du XIIe siècle (1160-1180) appelée église Saint-Pantaléon. Ce monument transformé en forteresse-refuge au XIVe siècle, avec des meurtrières et des mâchicoulis sur son clocher-mur, ne fut jamais destiné à l’attaque mais constituait un abri servant à la protection des habitants.
L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 4 octobre 1929 et est l’un des derniers témoignages de la commanderie des templiers.
Recherches SHAP bulletin Tome CXXXII – 2005 « les ruines de la préceptorerie des templiers à Labattut (Sergeac) Brigitte et Gilles Delluc.
La vallée de la Vézère en Perigord - Éditions « l’Inventaire » Xavier Pagazani - Vincent Marabout - Line Bécher







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