La mention la plus ancienne du Sablou remonte à 1402 dans un document relatif à la levée des rentes pour la châtellenie de Montignac
Au Moyen Âge, Fanlac est une paroisse qui dépend de la châtellenie de Montignac qui sera héritée par la maison d‘Albret en 1481. Le village sera racheté en 1511 par la famille Chapt de Rastignac et le repaire noble d’ »El Sablou » est un des nombreux domaines agricoles de la famille dont la résidence habituelle est au château de Coulonges..
Dans la première moitié du XVIIIe siècle Armand-Hippolyte-Gabriel Chapt va hériter en 1724 du domaine du Sablou. Marié en 1722 à Françoise de Foucauld de Pontbriand, il héritera en 1728 de la seigneurie de La Besse. Le couple habitera au château du Peuch.
Le château du Sablou situé sur la commune de Fanlac a été bâti sur le coteau allant vers Montignac, à cette période par Armand-Hippolyte-Gabriel ou son fils ainé Jacques-Jean
Chapt de Rastignac..
Il surplombe, au-dessus d'une vallée paisible, le village médiéval. le château bâti au XVIIIe siècle sur un repaire médiéval, va présenter à l’est un corps de logis important. A l’ouest, une longue dépendance à droite lui fait face. Au nord de la cour carrée, se tient une chapelle bénie au XIXe. Certains bâtiments et la forme même des terrasses résultent d’importants travaux menés au cours du XIXe siècle.
Le domaine presque exclusivement agricole, va devenir un château de plaisance tout en conservant une culture intensive de la vigne jusqu’à l’avénement du phylloxéra.
Propriété, en 1852, d'Aglaé de la Luzerne, puis de son fils Edmond de Floirac et de sa femme, Marthe de La Sablière, le château du Sablou est, en 1940, la propriété d'un négociant parisien, Henri René Bardin.
La réquisition de ce lieu par le préfet Marcel Jacquier, en poste en Dordogne depuis le 22 mai 1937, s'explique par l'isolement des 130 hectares du domaine du château du Sablou « Caché dans la forêt Barade ».
- Seconde Guerre mondiale
A la suite de l’interdiction du PCF et des Syndicats, le château, de janvier à décembre 1940 va servir de camp d'internement pour 320 militants communistes et syndicalistes.
Ces internés, originaires de toute la France, et dont la moyenne d'âge était de 44 ans, arrivèrent à la gare de Montignac pour ensuite rejoindre le château où aucune forme d’accueil n’était prévue (ni sanitaire - châlits ou ravitaillement). Sous l'autorité du capitaine Saule, le règlement fut appliqué avec rigueur et les internés, considérés comme des « indésirables français », ne pouvaient ni sortir ni communiquer avec leur famille et ne devaient cesser de travailler.
À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, le capitaine Saule fut remplacé par le capitaine Daquet qui imposa un régime beaucoup plus souple. Les internés purent aider à travailler dans les fermes manquant d'hommes et même pour certains rencontrer leur famille. De nombreux cas d'évasion furent constatés. Fin octobre 1940, sous le gouvernement de Vichy et à la suite des évasions, le Sablou va apparaître comme « un mauvais exemple de camp d'internement » et le capitaine Daguet sera remplacé par le commissaire spécial Antz considéré comme strict mais droit. En décembre de la même année, le camp étant difficile à ravitailler, il sera fermé.
Beaucoup de ces hommes finiront, déportés en Algérie.
50 ans après, une stèle à la mémoire des internés fut érigée dans le vallon de Fanlac, près du ruisseau le Thonac où des panneaux retraçant cette période sont à la disposition des visiteurs.
Jusqu’au début des années 90 il est la propriété de la commune d'Alfortville (Val-de-Marne) et pendant 25 ans il aura été un centre pour colonies de vacances.
En 2000, le domaine du Sablou (85 ha avec son parc aux arbres séculaires et sa forêt avec des sentiers piétonniers et deux cavernes) est devenu la propriété privée de Hollandais qui en ont fait un lieu privilégié pour l'accueil de stages, de séminaires et d'ateliers, un lieu de détente et de ressourcement où sont aussi organisés des événements festifs, concerts, conférences, .
La manoir du domaine est le logement privé des propriétaires et résidents. Il comprend également une belle chapelle, une salle de méditation, des dépendances avec des tourelles du XVIIe, cinq gîtes (pour 2 à 45 personnes) et une piscine.
Le domaine du Sablou dispose d’un tunnel souterrain qui commence sous la tour du Sablou du XIVe siècle et qui se prolonge sur plusieurs centaines de mètres de long, ainsi que deux grottes.
Bibliographie – inventaire du patrimoine architectural de la Vėzere par la Région Aquitaine en partenariat avec le Département de la Dordogne -
photo - Domaine du Sablou DR
le manoir (janvier 2023)
La Chapelle
la Tour du XIVe -
Fanlac - L'église de la Décollation de Saint Jean Baptiste est une église romane fortifiée datant du XIIe siècle puis remaniée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sur le côté gauche, se trouve une sculpture dans le mur, représentant Jean de La Jalage, qui eut le bras tranché par une hache d’arme en défendant l’édifice contre les Anglais durant la guerre de cent ans. L'église est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1970.
statue représentant Jean de La Jalage -
Croix sculptée qui, d'après le costume du chevalier en prière, pourrait dater de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle. Sur la face est, un Christ en croix est entouré de quatre anges aux ailes déployées, portant des calices. En-dessous, dans une petite niche, un chevalier revêtu de l'armure, la tête relevée vers la croix, coiffé d'un casque, est à genoux, en prière. La face ouest représente une Vierge en gloire entourée d'anges. La colonne qui supporte la croix ainsi que le socle ont été refaits et portent la date de 1883.
Ce petit village superbement préservé reste célèbre pour avoir servi de décor à la série télévisée Jacquou le Croquant, adaptée du roman d'Eugène Le Roy écrit en 1899. Jacquou donc est un personnage de roman…
L’écrivain est né à Hautefort, de parents modestes, employés du Baron de Damas propriétaire du Château de Hautefort – Il fut Percepteur à Montignac où il est mort en 1907,
De la fin du XVIle au XIXe siècle, Fanlac se trouve sur la route des canons (L’attelage de bœufs se louait environ tous les cinq kilomètres). Cette route partait de la Forge d’Ans où se fabriquaient des canons jusqu'à l'embarcadère du Moustier. En 1691 Louis XIV est en guerre et a grand besoin de bouches à feu. François de Hautefort d’Ajat (1627-1718) est l’homme de la situation. Il va constituer un réseau de maîtres de forges de l’Est et Sud du Perigord. Les paysans constituent l’essentiel de la main-d’œuvre. Le travail à la forge n’est pas une aliénation et les paysans ont choisi l’appellation d’ « homme du fer » fondée sur une économie mixte, les produits de la ferme et un salaire et y travaillent seulement 7 mois par an.Leurs conditions de vie s’améliorent pour les ouvriers métallurgistes de métier et Les paysans en quête de revenus complémentaires, mais aussi les charbonniers, forgerons, charpentiers, régisseurs et ingénieurs et tout un monde de transporteurs souvent asiniens, , ainsi que le fourmillement des tâcherons, que génère cette industrie.
la Stèle à la mémoire des internés -
コメント