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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château de Bannes et la bastide de Beaumont-du-perigord

Dernière mise à jour : 21 oct. 2023

Le château de Bannes à Beaumont-du-Perigord « bâti sur un éperon rocheux appartient depuis le ler juillet 1994 à une famille fortunée de la grande distribution. Il se situe sur la route de Lalinde à quelques kms de la bastide royale anglaise de Beaumont-du-Perigord édifiée en 1262

commandant la route conduisant aux bastides et aux places fortes du sud de la Dordogne. (1)


Ce château est l’archétype du château périgourdin, citadelle médiévale avec son pont-levis en fonctionnement sur une douve sèche avant le châtelet entouré de courtines épaulés de grosses tours circulaires à mâchicoulis. C’est aussi une demeure Renaissance imposée dés le portail par ses sculptures de fleurs de lys et d’hermines. La Chapelle date de la même époque.

je vous laisse imaginer son faste, par ces descriptions : « dans l’aile droite, deux salles voûtées dites « chambres d’Henri IV » qui conservent encore une précieuse décoration peinte presqu’intacte, du temps de la Renaissance »… « la cheminée monumentale de la grande salle est un chef d’œuvre, comportant quatre étages de bandeaux sculptés d’initiales LA pour Louis XII et Anne de Bretagne, de devises et d’animaux héraldiques » ».

- Remontons à son origine :

Avant le château Renaissance actuel, au XIIe siècle, une forteresse médiévale occupait ce point stratégique contrôlant la vallée de la Couse et la route vers la Dordogne assurant un refuge aux habitants et un contrôle de la région, car l’Aquitaine était sous domination anglaise et des compagnies de mercenaires dirigées par des capitaines qui se vendaient aux plus offrants, pratiquaient pillages et exactions.

Durant la guerre de cent ans (1337-1453) Bannes est la dot de Marquésa d’Esclamar de Pujols lorsqu’elle épouse Bertrucat d’Albret en 1372. Bertrucat d’Albret était le plus puissant des capitaines gascons pour le roi d’Angleterre. Quand il meurt en 1383, c’est à Bannes que Marquésa se retire, seule sans enfant.

En 1409, Bannes est pris par Ramonet de Sorts, capitaine pour le compte de « l’Anglais » qui se dit neveu de Bertrucat et qui en chassera sa propriétaire.

Le 15 novembre 1442, après le siège de Belvès et la reddition des garnisons anglaises, les consuls de Sarlat vont envoyer sur ordre du roi de France quinze manœuvres pour démolir le château de Bannes mais le château ne sera qu’incendié et démantelé car Brandelis d'Abzac l’habite, considérant qu’il appartient à son père qui avait épousé en 1440 la fille de Ramonet. Les comptes vont se régler quand Brandelis d’Abzac devra rendre le château à Jean Faulcon subrogé à Jean d’Esclamar.

Son fils Albert Faulcon va le revendre en novembre 1510 à Brandelis de Gontaut-Biron.

La reconstruction du château tel qu’il se présente aujourd’hui, va durer prés de 25 ans et les historiens s’accordent à attribuer la reconstruction à Armand de Gontaut, évêque de Sarlat et frère de Brandelis. Sur une des voûtes de la Tour donnant sur le vallon, on peut apercevoir les armes des Gontaut-Biron. François fils de Brandelis de Gontaut-Biron continue les travaux et, en 1544, sa veuve Françoise de Salignac obtient en douaire le château.

En juillet 1571 Jean II de Losse achète le château de Bannes aux Gontaut-Biron. Il y fera réaliser la salle des peintures. Pour situer la puissance de ce seigneur de Losse, il est bon de savoir qu’après avoir été page de François ler, puis capitaine, il servira tous les fils de Catherine de Médicis : François II, Charles IX, Henri III. Il fut aussi tuteur du futur Henri IV et il fut nommé Gouverneur de Guyenne par Charles IX en 1573.

Les Losse garderont le château de Bannes, pendant 300 ans.

Revendu à la famille Fayolle du Moustier, le château sera restauré en 1882.

En1960 il sera la propriété de la famille Lemasson puis le château a été acquis en 1994 par les propriétaires actuels.

Il est classé monument historique depuis 2002.


(1) La halle sur la place centrale et ses maisons à arcades est le cœur quasi-intègre de la bastide même si des fortifications percées de 16 portes, seule la Porte Luzier classée M.H. a été conservée.

En déambulant dans les ruelles de Beaumont, vous verrez différents modèles de maisons datant du Moyen Age dont la Maison Chambard, la Maison de Monsec et la Maison Lafitte.

Mais son joyau est sans conteste l’église fortifiée Saint-Front datant de la fin du XIIIe siècle, puis modifiée au XIXe siècle. L'église représentait à l’origine une partie importante de la stratégie défensive de cette ville médiévale. L’édifice gothique possède deux tours défensives et abrite des vestiges de peintures murales représentant St-Jacques et un christ en majesté. L’édifice est classé depuis le 8 avril 1909.






Grille simple délimitant la propriété -

monumentale cheminée de la grande salle - photo DR


Contrairement à la plupart des bastides, Beaumont ne possède pas de château.

Son joyau est sans conteste l’église fortifiée Saint-Front datant de la fin du XIIIe siècle.

Cet édifice gothique possède deux tours défensives et abrite des vestiges de peintures murales représentant St-Jacques et un christ en majesté.


hôtel Bontemps à Belvès - maison noble du XIIIe sur laquelle une façade Renaissance italienne a été plaquée Vers 1520. Cette maison était en 1442 celle du capitaine «  pour l’Anglais« Thomas Gaillard dit Bontemps. il se rendra à l’armée française après un mois de siège.

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