La terre et le repaire noble de Mellet ont appartenu depuis au moins la première moitié du XIe siècle et ce jusqu‘en 1640 à la famille de Mellet chevaliers de petite noblesse, parmi lesquels on trouve un compagnon de Jean sans Terre ou encore un archidiacre de la Cathédrale de Périgueux, chapelain de l’église de Mellet.
La terre de Mellet devait l’hommage à l’évêque d’Angoulême, seigneur baron de la châtellenie d’Ans. Le village de Mellet possède alors une église, rattachée au diocèse de Sarlat à partir du XIVeme. Au fil des siècles, et selon les obligations liées à son rang, la famille de Mellet gère ses terres, protège ses administrés, sert son suzerain dans les conflits armés et fournit des hommes d’église.
Le repaire de Mellet est mentionné en 1445 dans un échange entre Jean de Bretagne, vicomte de Limoges et «la dame de La Mothe » se réservant la justice dudit lieu et ses appartenances. Dans un contrat de vente du 15 avril 1456, Jaubert Ier de Mellet, "damoiseau", est qualifié de "seigneur de Mellet en partie, près la paroisse de Bersac". Ses successeurs, qui habitent le "repayrium Meleto" (1467) jusqu'au XVIe siècle, s'en désintéressent ensuite : Jaubert II de la branche aînée préfère d'abord le domaine de Saint-Pardoux et son fils Jean de Mellet dans son testament établi en 1522 dit préférer celui de Neuvic, dont il a hérité de son oncle Annet de Fayolle.
Par mariage ou par vente, le château de Mellet change successivement de main par la suite. Il aura ainsi été possédé par la famille de Losse. Le 14 août 1609, Jean III de Losse rend hommage pour ses "châteaux de Losse, de Bermondie, Saint-Lyons (Saint-Léon) ; maisons, moulins, rentes de Montignac ; rentes d’Asserac ; ses maisons de Peyrignac et de Mellet, mouvant du roi à cause du comté de Perigord et vicomté de Limoges". Mais avant 1635, le domaine de Mellet est vendu à Jacques Seguy qui meurt en 1657 laissant Mellet à ses deux fils Guillaume de Seguy qui meurt dés 1683 et François de Seguy de Mellet qui meurt sans posterité, testant pour sa sœur Isabeau mariée en 1692 à Jacques de Douhet d’Auzers.
Le bâtiment actuel du château date pour l’essentiel de la première moitié du XVIIe. Il fut reconstruit après l’incendie de 1640 à partir des murs extérieurs de l’ancienne construction forte du Moyen Âge, l’épaisseur des murs extérieurs, plus de 2 m, confirme le rôle défensif de Mellet. Ce rôle défensif était renforcée par une douve sèche qui entourait le bâtiment. Cette douve fut comblée au XVIIIe sauf sur le côté nord de la maison, où elle subsiste encore. Du Moyen Âge, Il ne restait que des caves et une pièce voûtées qui se trouvent au rez-de-chaussée. A l’extérieur aux angles des murs et autour des fenêtres on trouve de nombreux bossage en pierre. Ils reflètent le style importé d’ltalie par François Ier au début du XVIe siècle et qui mit une centaine d’années à arriver en Périgord..
Au XVIIIe siècle, Mellet sera la proprieté des Douhet d'Auzers (après 1709), des Peyrat (1720), des Meynard (1758). C’est à Gabriel Meynard que l’on doit les importants travaux menés sur le bâtiment principal fait d’un corps central de plan rectangulaire haut d’un étage flanqué de deux pavillons de plan carré à deux étages au même alignement, également il sera à l’origine du comblement des fossés, des percements de nouvelles portes sur trois côtés, des agrandissements des fenêtres, des modifications des toits en pavillon par des toits brisés et lucarnes à frontons décorés d’acrotères à boules. La porte centrale en plein contre est encadrée de deux pilastres. À l’intérieur un escalier;et en pierre orné de soucis, dessert les différents étages. Au rez-de-chaussée, le salon a conservé ses boiseries.
nJusqu’à la Révolution, les Meynard seront encore propriétaires du domaine qui s’étendait sur 232 ha.
Le bâtiment qui se trouve à gauche du château est un cuvier à vin qui date du XVIIIe. En effet aux XVIIIe et XIXe siécles, le domaine de Mellet aura été une exploitation viticole menée depuis 1811 par les nouveaux propriétaires Arnaud Combret de Marcillac et son fils Léger Combret de Marcillac qui sera maire, député de la Dordogne et Préfet. Le fils de Léger, Marcellin et son fils André seront des spécialistes reconnus et suivis pour leurs écrits sur l’agriculture périgourdine. Malgré la terrible crise du phylloxera de 1870-1890, leur production obtiendra la médaille d’or à Périgueux en 1894 et à Sarlat en 1904.
Du XIXe au XXIe siècles suivront la famille Boishamon, puis depuis 1975 les derniers propriétaires sont la famille de Pompignan qui ouvrent leur château au public, de mi-juillet à fin août.
Les façades et les toitures du château et des communs sont ISMH depuis le 2 février 1990.
Bibliographie – château de Mellet Francis Michaud, Michel Garnier, Michel Bernard, Ed. Patrimoines médias, octobre 2010.
