En arrivant à Saint-Crépin et Carlucet près de Sarlat, comme souvent en Périgord Noir, ce sont les abris sous roche qui font remonter l’histoire des lieux au paléolithique, et attirent le regard... puis se dévoile la façade dorée du « château de Lacypierre » sur un parc adossé à la colline, telle une apparition.
Guilhem de Ferrieres, chevalier vassal des barons de Salignac, est à l’origine du repaire noble bâti sur le fief féodal au XIIIe siècle par sa famille.
En 1462 le château est cédé à la famille Bénié de Lacypierre, magistrats et officiers des armées du Roi, qui le reconstruit suivant un plan de manoir rural barlong (c’est à dire de forme allongée) avec une tour escalier, et une tour carrée dite tour de justice, abritant un pigeonnier..
Au XVIIe siècle, les Bénié ajoutent à l’édifice des lucarnes à frontons triangulaires, un balcon à balustres et agrémentent la façade d’un cadran solaire.
Guillaume, né en 1734, ne reprend pas la charge de procureur du roi de son père mais recommandé par son oncle, s’oriente vers la carrière militaire. Il sera garde du corps de Louis XV et de Louis XVI dont il reçoit la Croix de Saint-Louis et fonde famille. En 1789, il reste fidèle à ses engagements, et profondément royaliste, émigre en 1792 dans l’armée de Condé. Le château est mis sous séquestre mais ses sœurs Anne et Marie se font restituer le château le 26 messidor an IV. En 1802, Guillaume rentré en France, bénéficiera de la loi d’amnistie et reprendra possession du château sauvé héroïquement par ses sœurs.
En 1845, ses petits-enfants le vendront à un notaire Maître Malbec qui le met en fermage. Le château habité par les métayers commence à se dégrader.
Serge Lebon parlera »d’une ruine debout ».
Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 octobre 1946.
En 1968, Madame et Monsieur Serge Lebon rachètent le château et le font restaurer en stabilisant les fondations et en remaniant la façade arrière. Un coup de foudre qui fera écrire à Annick Lebon, un livre publié en septembre 2018 « Lacypierre, la mémoire retrouvée » aux Éditions Esprit de Pays.
C’est une histoire de famille et ce sont aujourd’hui leurs filles, Isabelle et Florence qui font découvrir leur château qui abrite un mobilier et une collection de faïences anciennes remarquables.
Un peu plus bas et semblant faire partie du domaine, l’Eglise Romane est dans l’esprit du château avec ses pierres blondes et ses toits en lauze. Elle date du XIIe siècle, remaniée aux XIV et XVe siècles.
Elle est inscrite au titre des monuments historiques le 12 décembre 1975. (Photo 3) -
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