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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château de la Marthonie à Saint-Jean-de Côle - Périgord Vert -

Dernière mise à jour : 12 mai

Sur la route reliant Thiviers à Brantôme dans le Périgord vert, vous découvrirez le village médiéval de Saint-Jean-de Côle désigné «plus beau village de France», avec ses habitations d’époque amoureusement entretenues. À la toute fin du XIe et au début du XIIe siècles, furent construits un prieuré et sa chapelle Saint-Jean-Baptiste, aujourd’hui église paroissiale de style romano-byzantin et classée aux M.H en 1862.

A la même époque, une première forteresse s’éleva pour protéger la communauté religieuse et le village qui s’installaient autour. Ce château contrôlait en outre une voie de communication permise par un gué sur la rivière à la frontière entre Périgord et Limousin. Il dépendait de la vicomté de Limoges, donc du roi de France.

Les premiers membres de la famille de La Marthonie qui ont donné leur nom au château sont cités à Saint-Jean-de-Côle dès 1256.

En 1394, les Anglais s’emparent du village, s'y installent et le fortifient, mais incendient et détruisent le château. Ils seront chassés de Saint-Jean-de-Côle par le sire d'Albret, en 1405.

Sur les fondations de la première forteresse, le vieux château actuel a été reconstruit au milieu du XVe siècle par Étienne de La Marthonie, Conseiller au Parlement de Bordeaux et achevé au tout début du XVIe par son fils Mondot de La Marthonie qui fut Président de la cour du Parlement de Bordeaux puis de Paris. durant les guerres d’Italie. François 1er le nomma conseiller de sa mère Louise de Savoie régente du Royaume et lui confia la charge de Garde du Sceau Privé. Ce château répond encore à la nécessité de défense avec ses hautes tours crénelées et à mâchicoulis et intègre déjà l’influence de la Renaissance avec d’élégantes fenêtres à meneaux.

Le village est pillé par les protestants en 1569, pendant les guerres de religion.

Au XVIIe siècle, une aile classique a été ajoutée perpendiculairement au château du XVe siècle avec une galerie au rez-de-chaussée de cinq arcs surbaissés supportant la façade et déterminant des travées sommées de lucarnes à frontons arrondis. Dans l’espace entre les deux ailes du château, un escalier de plan carré réunissant les deux corps de bâtiment a été édifié à la même époque.

Vers 1650, la terre de La Marthonie qui était une baronnie a été élevée en marquisat au profit du fils de Gaston de La Marthonie.

En 1691, Marie de La Marthonie, seule enfant survivante de Jean-Gaston, dernier marquis de la Marthonie et héritière du château, épousa Guy de Beynac. Leur petite-fille Marie-Claude de Beynac fille aînée de Pierre dernier marquis de Beynac, héritière à son tour du château,

épousa en 1761 Christophe marquis de Beaumont (1731-1802) maréchal des camps et armées du Roi, à qui elle transmit les terres et titres des seigneurs de Beynac qui faisaient partie des quatre premiers barons du Périgord.

En 1797, le château et la propriété seront vendus comme bien national, mais leur petit-fils Christophe-Louis de Beaumont les rachètera vers 1830,


Son actuel propriétaire, Pierre de Beaumont-Beynac, reprit en 1952 cette demeure classée aux M.H. en 1943 mais très endommagée notamment pendant sa période d’inoccupation lors de la dernière guerre et entreprit d’en assurer la restauration, achevée en 2021. Maire de Saint-Jean-de-Côle de 1971 a 2008, il a eu à coeur tout à la fois de préserver le village et de redonner à cette propriété familiale, tout son lustre, La Marthonie est un des rares châteaux périgourdins à s’être transmis, hors la période révolutionnaire, dans la même famille depuis son origine, il y a quelques 800 ans.


Nota bene -En 2006 lors de travaux, quatre « logettes à répit », sortes de sarcophages datant du Moyen-Age, situées à l’extérieur de l’église, le long du mur de La Chapelle sud, sont découvertes., alors qu’elles étaient totalement ignorées de l’histoire locale. Ces logettes moyenâgeuses étaient plus rares que les sanctuaires à répit. Un enfant mort-né était placé directement dans la pierre granitique contre le mur du chœur de l’église. L’eau de pluie se sanctifiait en ruisselant sur le toit du choeur avant de tomber sur la logette. Au bout d’un an, on considérait le baptême comme effectif grâce à cette eau sanctifiée et l’enfant pouvait être enterré au cimetière paroissial.

A deux pas du Château de la Marthonie il ne faudra pas négliger le Vieux Pont de Saint-Jean-de-Côle datant du XVe siècle construit sur l’emplacement d’un gué. De style roman à dos d’âne avec trois arches « en plein cintre » permettant d’atténuer les effets du courant sur ses piles, il traverse la rivière en avant du bief qui conduisait l’eau au moulin de l’ancien prieuré.

Le Vieux Pont est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 juillet 1925.


Note Août 2023 de Thierry Beaumont-Beynac -









les logettes à répit -





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