La première mention de la ville d’Excideuil date de 572 sous la forme Exidolium.
Située dans le nord est de la Dordogne, en Périgord vert, Excideuil fut longtemps une cité fortifiée, appelée Saint-Thomas, centre d'échange et de commerce au pied d'un des châteaux des vicomtes de Limoges, le château d'Excideuil. Une forteresse qui a conservé ses deux rares donjons jumeaux romans des XIIe et XIIIe siècles reliés par une haute courtine de plan carré sans contrefort, de 25 m de haut dominait le bourg et un rempart doublant la protection de la rampe d‘accès menant au pont-levis sur douve.
En 1096, Excideuil appartient au Vicomte de Limoges Aymard IX. La construction du château remonterait à cette époque. Des querelles pour la possession de cette terre déchirent entre eux les seigneurs de Limoges ; plus tard, les mêmes querelles perdurent avec Bertran de Born, seigneur de Hautefort.
Durant cinq siècles (du XIe au XVIe) six dynasties vicomtales possédèrent le château : les Limoges -Ségur, Limoges-Comborn, Dreux-Bretagne, Blois-Bretagne, Penthiévre, Albret et Bourbons. En 1182 et 1184 il est attaqué en vain par Richard Cœur de Lion 3ème fils d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine. Bertran de Born est de la partie, lui qui aurait dû être échaudé par son aventure de 1183 qui a failli lui faire perdre Hautefort et même la vie après la mort d’Henri le jeune à Martel. En effet, le pardon d’Henri II Plantagenêt et la grâce accordée par Richard, ont été arrachés mais il veut régler ses comptes avec ses anciens alliés, en attaquant en règle Excideuil. Le 26 février 1184 au point du jour, favorisés par un épais brouillard, les routiers d‘Adhémar Mercadier, aux ordres de Richard se rendirent maître du faubourg et firent un massacre.
L’Aquitaine était sous domination anglaise et des compagnies de mercenaires dirigées par des capitaines qui se vendaient aux plus offrants, pratiquaient pillages et exactions.
Quinze ans tard le château tombera aux mains anglaises, lorsque Jean Sans Terre se rendra maître de plusieurs châteaux de la vicomté de Limoges. Vers 1210 enfin le château reviendra à la vicomté.
L’installation de l’ordre des Templiers à Excideuil avec la Commanderie des Templiers rue d’Isly proche de l’Église Romane Saint-Thomas, remonte au XIIe siecle. L’ordre possède également dans le bourg la chapelle Saint-Jean-de-la-Recluse, encore appelée «l’Hôpital ».
Devenus trop puissants et gênants, les templiers furent jugés hérétiques. Rappelez-vous : au matin du vendredi 13 octobre 1307 tous les templiers de France, soit plusieurs milliers au total sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV Le Bel, petit-fils de Saint-Louis. Si il garde une certaine amertume du refus de l'ordre de payer la rançon pour libérer Saint Louis, prisonnier, il doit surtout reprendre la maîtrise des finances de son royaume. Pas plus qu’il n’a hésité le 21 juin 1306 à expulser les Juifs de France pour faire main basse sur les biens des usuriers juifs afin de renflouer le trésor royal, il n’hésitera pas à abattre l’ordre du Temple.
A Excideuil, après la confiscation de leurs biens, l’édifice passe aux mains de l’ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Il sera remis par la suite à l’ordre de Malte.
Une tourelle carrée atteste du rôle défensif et militaire du bâtiment –
Les Antonins sont présents dans le bourg de Saint-Thomas d’Excideuil depuis le XIVe siècle. Ils ont eux aussi une commanderie, celle de Saint-Antoine, face à l’église. À Excideuil ils fondent un hôpital et une hostellerie où ils accueillent les pèlerins et nécessiteux. En 1346, les anglais occupent Excideuil, puis en 1348 lors de la grande peste les Antonins sont d’un grand secours pour la population.
En 1351, pendant la guerre de cent ans, le château d’Excideuil connait l’occupation anglaise. il est libéré à nouveau en 1356 mais en 1360 rendu aux anglais, puis libéré une dernière fois par Du Guesclin en 1377 ainsi que le château de Mareuil, des Bernardières, de Bourdeilles etc…
Puis avec les guerres de Religion, toujours sous l’apanage des vicomtes de Limoges il revient à Jeanne d’Albret (mère d’Henri IV) et passe brièvement aux mains des protestants. Le château propriété de Jeanne d’Albret (1528-1572) reine de Navarre redevient catholique en 1574.
En 1582 Henri de Navarre dernier héritier des vicomtes de Limoges que tout rapproche du trône de France « fait alors argent de ses terres« et vend la châtellenie d’Excideuil comprenant vingt-trois gros bourgs au comte de Cars François de Pérusse enrichi par la dot de sa seconde épouse Isabeau de Beauville, veuve du maréchal Blaise de Montluc et refait des travaux dans le goût de l’époque comme en témoigne l’imposant châtelet (corps de garde) et pour cela fait appel à l’architecte Nicolas Rambourg dont ce sera le premier chantier périgordin. Ce châtelet conserve des traces de son pont-levis entre des tourelles en encorbellement. Des pavillons de garde l’encadraient. Sur des bases anciennes Nicolas Rambourg, réorganisera l’ensemble des communs autour de terrasses séparant les cours. Le logis Renaissance à tourelle comportait une chapelle voûtée d’ogives ornées de fresques. La veuve de François de Pérusse, Isabeau de Beauville transmettra le château d’Excideuil ainsi que celui de Mareuil à sa fille Jeanne-Françoise de Lasseran-Massecôme qui épousera en 1587 Daniel de Talleyrand (décédé le 21 septembre 1618) marquis d’Exideuil, baron de Beauville, de Mareuil et de Grignols, etc., qui obtiendra par lettres patentes le 6 septembre 1613 le titre de Prince de Chalais. Louis XIII érigera la terre d’Excideuil en marquisat. Plusieurs générations de Talleyrand vont suivre.
nota - En 1594, les révoltes des croquants - huguenots et ligueurs, ont déposé les armes mais la misère est grande dans nos campagnes. Les malheureux paysans malgré leur absolu dénuement doivent se soumettre à « la taille » sous peine d’emprisonnement. Les croquants ne se sont pas révoltés contre le roi dont ils se disent les serviteurs, mais réclament l’allègement des impositions.. 15 000 insurgés marchent sur Grignols qu’ils investissent. 10 000 hommes délivrent les leurs à Excideuil et saccagent Château-L‘evêque.
Le dernier Prince de Talleyrand, Hélie-Louis de Talleyrand-Périgord meurt sans descendance directe le 7 avril 1883, en ayant fait donation de tous ses biens à l’hôpital de Chalais. Dés 1879. Le château d’Excideuil revient donc à la ville de Chalais passée en Charente, qui elle, va le revendre en 1950.
En 1973 la toiture du XVIe est détruite dans un incendie, et le châtelet fut partiellement incendié. En 1975 Pierre Naudet et son épouse en deviennent propriétaires et font faire d’énormes travaux sur l’ancien logis seigneurial.
Depuis 2015 le château a trouvé de nouveaux propriétaires qui s‘impliquent dans la vie culturelle du villagé. la partie communale est constituée d.une grande salle de spectacle, cinéma, salle des fêtes.
Le château est inscrit aux Monuments Historiques en 1927.
- information et livret gratuit à l'office de tourisme.
Excideuil.fr -Shap 1893 txx - Wikipedia.com - geneanet.com - wikiwand.com - Perigord.com - pop.culture.gouv.fr - www.richesheures.net -« chat - caruso24 »chateau - La famille de Talleyrand et le château d?Excideuil au XVIIIe siècle Shap 1910 R. Villepelet.
La maison des Templiers - (en travaux à gauche) - À droite la Commanderie des Antonins -
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