Carlux fut construit au XIIe siècle, sur des fondations qui pourraient remonter à l’époque romaine. L’ancienne dépendance des vicomtes de Turenne citée en 1251, « Castrum de Carlus » bien que située dans le diocèse de Cahors, dépendait de la sénéchaussée de Sarlat et était le siège d’une châtellenie de vingt paroisses.
Par lettres datées de 1304, Philippe Le Bel s’était engagé à ne jamais détacher le château de la Couronne de France, cependant durant la Guerre de Cent ans (1337-1453) le château est passé des Français aux Anglais et inversement. Le 21 novembre 1405 les Anglais commandés par Archambaud d’Abzac s’en rendirent maîtres puis le 23 avril 1406 cette même garnison s’empara du château de Commarque faisant prisonniers Pons de Beynac, ses deux frères Aymar et Bos, et sa femme qui ne seront libérés six mois plus tard, contre rançon.
Ancienne demeure jusqu’en 1444 de Jacques de Pons vicomte de Turenne, seigneur d’Aillac, Montfort et Carlux qui est déclaré coupable de lèse-majesté et condamné à l’exil en Espagne, Tous ses biens seront confisqués au profit de Louis de Brézé sénéchal de Normandie.
La forteresse de Carlux prise et perdue durant la guerre de cent ans, s’en sortira en partie ruinée et c’est à Raymond de Salignac Sénéchal du Périgord qu’en 1481, Louis XI ordonnera « qu’elle soit démantelée«
Elle est aux d’Aydie en 1510 quand Guy de Pons fils de Jacques partage ses fiefs du Périgord avec son gendre Odet d’Aydie. Au sortir des guerres de religion François II Coustin de Bourzolles l’achète à Armand d’Aydie et Carlux devient un repaire calviniste.
Les ruines qui conservent un donjon, une tour d’entrée se complèteront d’un petit château composé d’un logis encadré de tours circulaires et serviront de retranchement aux reformés.
Durant la Ligue (1576-1594) en mai 1593 François d’Esparbès de Lussan, seigneur d'Aubeterre, commandant l'armée royale, prendra Carlux, après un siège de trois semaines.
Carlux a changé souvent de mains et aura été la possession des Vassal, des Debrial et des Vialard-Vergne. La forteresse était aux Noailles au moment de la Révolution .
Une pietà a été sauvée de la destruction de la chapelle et elle est conservée dans l’église paroissiale.
Le château est partiellement détruit entre 1840 et 1850 pour construire une route. une tour surplombant la route est détruite en 1940.
En 1992, son propriétaire, Monsieur Platel en fit don à la Commune.
En 1995 le Conseil Régional d’Aquitaine aidait la commune dans le financement de la restauration du château, suivie en 1996 par le département.
La visite est libre, et pour avoir une idée de son importance, il faut imaginer que l’aire du château allait jusqu’à l’aplomb sur le vallon (terrasse actuelle) et englobait au moins la place de la Mairie.
L’ensemble castral du château est classé aux Monuments Historiques par arrêté ministériel en date du 7 décembre 2022.
sources - conférence des archives départementales de la Dordogne - Laure Leroux Janvier 2024
- Guy Penaud 1996 Dictionnaire des châteaux du Périgord
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