Le château de Commarque édifié sur un éperon rocheux se dresse entre Sarlat et les Eyzies, au fond de la vallée de la Beune.
Le castrum de Commarque assurait la sécurité de la vallée au croisement de deux routes commerciales importantes de la région : la route de Périgueux à Cahors et celle de Brive à Bergerac.
Au XIIe siècle, le castrum de Commarque semi-troglodytique est une agglomération autour d’un donjon en bois édifié par Garin ou Randulphe de Commarque, chevalier dépendant de l’abbaye de Sarlat. Vers 1116, Gérard de Commarque, chevalier hospitalier de l’ordre de Saint-Jean-de-Jerusalem fait don de la forteresse au sein du castrum, aux puînés de la famille qui érigent l’imposant donjon.
Pour renforcer leur position, les chevaliers de Commarque en font une coseigneurerie, avec les Cendrieux, les Gondrix, les Escars, les de La Chapelle (en retrait du castrum) et les Beynac décisionnaires en matière de construction des tours ce qui conduira à d’incessants procès. Chaque seigneur a « sa maison-tour » accompagnée d’un logis, avec un accès particulier, dans un enclos entouré de fossés. Ils habitent les différentes tours de ce village fortifié avec une chapelle, des défenses complexes, des douves successives, des remparts concentriques et une tour qui atteindra les 80 m.
Au cours du XIVe siècles (en pleine guerre de cent ans 1337-1453), les Beynac constituent une véritable châtellenie autour de Commarque reprenant les droits de justice aux Cendrieux et leur suzeraineté sur le repaire de Laussel. Les Commarque reprennent les terres et les droits des descendants, par achat ou par alliance. Dès le milieu du XIVe siècle, l'ensemble de la basse-cour est devenu la maison noble des Commarque avec un périmètre défensif excédant largement celui du château des Beynac. Des travaux entrepris entre 1370 et 1380 permettent de rehausser le donjon et la courtine et de faire construire la couronne de mâchicoulis inspirée du Palais des Papes à Avignon.
Pons de Beynac Sénéchal du Périgord en 1420, 1437 et 1440, fidèle à la couronne de France devient maître de la quasi-totalité du Périgord Noir, jusqu’à ce que lui et sa famille ne soient faits prisonniers par les Anglais. A son retour, Charles VII offre à Pons pour ses bons services, le Château de Campagne.
Pendant les guerres de Religion (1562-1598), les Beynac sont dévoués à la cause de la Réforme aux côtés du célèbre Geoffroy de Vivans, baron de Beynac et seigneur de Commarque dont la base d'opération est justement Commarque.
En 1569, après une rude bataille, le château de Commarque est repris par les catholiques conduits par le Sénéchal et par le Gouverneur du Périgord (c'est sans doute au lendemain de ce siège que s'effondre la salle voûtée).
Craignant de ne pouvoir tenir la place, le roi Charles IX ordonne sa démolition. Mais un Commarque, plaidant sa cause, obtient la révocation de la sentence, et sauve ainsi le château de Commarque.
Le site s’endort pendant quatre siècles...
Sous l’éperon rocheux, en août 1915, l’abbé Henri Breuil découvre une grotte préhistorique dans la falaise qui soutient le château, c’est un site magdalenien, avec 150 dessins sculptés dans la pierre il y a 15 000 ans.
Au début du XXe siècle, le prince de Croÿ, achète le château de Paluel ainsi que le château de Commarque, entièrement en ruine, pour s'en servir comme carrière de pierres pour rénover Paluel.
En 1968, Hubert de Commarque descendant de la famille originelle, achète les ruines du château recouvertes de végétation, et met à jour avec l’aide de l’administration des Monuments Historiques, les ruelles, les escaliers taillés dans la roche et les restes de maisons englouties. Il fait consolider les parties les plus abîmées. Un programme de recherche archéologique est mené et désormais le site Magdalénien est merveilleusement mis en valeur grâce à la technologie qui nous le fait découvrir. Le château est ouvert au public depuis 2000 et un parcours didactique permet de comprendre la répartition des différents lieux de vie.
Il est classé Monument historique par arrêté du 2 Septembre 1943.
La grotte, elle, fut classée Monument Historique en 1924.
Aude de Commarque a repris le flambeau de leur père Hubert de Commarque qui a consacré un demi-siècle à faire renaître le château de Commarque. Sa famille est une des dernières à exister et à demeurer sur la terre de ses ancêtres.
Château de Commarque 24620 Les Eyzies Tél. : 05 53 59 00 25 contact@commarque.com www.commarque.com
En face -Château de Laussel, XVe, XVIe siècle. ... Il a été bâti par les seigneurs de Commarque au XVe siècle pour servir de résidence, l'ancien château apparaissant sans doute malcommode. Cette demeure seigneuriale a subi quelques destructions, mais les parties subsistantes ont été restaurées avec soin. www.richesheures.net
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