Toute la juridiction, avec les terres et son droit de justice sur le bourg de Sergeac est vendue avant 1275 par Helie Rudel ler, sire de Pons, seigneur de Bergerac et de Montignac, à frère Géraud Lavergne précepteur des maisons du Temple. Sis dans le bourg, la résidence du grand maître de l’ordre en Périgord Noir est alors construite par les chevaliers de l’ordre des Templiers.
Marquant le chemin de pèlerinage du Camino vers Saint-Jacques de Compostelle, à 800 mètres du bourg, existe une vaste enceinte fermée par des murailles qu’on appelle la Commanderie, au lieu-dit Labattut. C’était un établissement hospitalier qui appartenait dès 1312 aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jerusalem après avoir été aux Templiers.
Les hospitaliers vont fortifier le château ou manoir du bourg et installeront en 1316 leur commandeur Guillaume de Crémirac et le lieu deviendra « l’hospitalum de Cramiraco ».
Les différentes familles qui se succèdent sur ce fief depuis le XIV sont les de Cramirat, et leurs alliés les de Massanc et les de Saint-Clar.
Durant la guerre de cent ans (1337-1453) Sergeac par sa position sur la rive de la Vézère a souffert à toutes les époques du passage des bandes guerrières.
En 1367 Sergeac prend une part très active contre les comtes de Périgord. Archambaud V aidé par les anglais, détruit le château et la demeure forte de Labattut pour en chasser le précepteur Arnaud de La Riviére.
En 1419 Sergeac est réuni à Condat-sur-Vezére .
Dés 1445 les Saint-Clar seigneurs de Puy-Martin tiennent la seigneurie de Sergeac et de Nugassaet entre 1503 et 1514 Guillaume de Saint-Clar fera reconstruire le repaire noble de Cramirat.
Durant les guerres de religion (1562-1598) Raymond de Saint-Clar Chef des catholiques en Périgord Noir, repousse les protestants, sous le nom de Capitaine de Puy-Martin et se couvre de gloire en reprenant Sarlat aux huguenots commandés par Turenne.
Durant la Ligue (1576-1594) en mai 1593 François Bouchard d’Esparbès de Lussan seigneur d'Aubeterre, commandant l'armée royale, quittant Carlux, après un siège de trois semaines et la prise de cette place, s’empare des châteaux forts de Saint-Quentin, de Pelvezy et de Sergeac dont la commanderie est détruite une deuxième fois.
La Commanderie de Condat-sur-Vezere était la base principale de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem jusqu'à la révolution et était en charge de 30 commandeurs dans la région, ce qui en faisait une rivale des abbayes de Terrasson et Saint Amand de Coly. Les biens appartenant aux commandeurs de Condat dans la commune de Sergeac seront vendus comme biens nationaux le 25 avril 1793 à Antoine Ferregaudie. L’ensemble du repaire sera démembré et les différents corps de logis répartis entre plusieurs propriétaires. Un corps sera même partiellement rasé.
A la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1970 le lieu servait de centre communautaire pour les locaux et avait été inscrit déjà partiellement au titre des monuments historiques en 1964.
Désormais, Le château de Cramirat est privé et appartient depuis cinq ans à la philosophe Anna Ravitzki et au designer Dan Alexander qui ont choisi de sauver le château en commençant par la réfection des toits de lauze et des murs de soutien. Un rare partenariat a été mis en place entre l’ABF (Architecte des Bâtiments de France), la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) la maire de Sergeac Isabelle Castanet et les propriétaires.
Avec sa porte plein cintre donnant sur un corps de logis rectangulaire, le château a conservé la structure à deux étages, avec une tour arrondie à mâchicoulis surplombant une cour fortifiée, remontant à la reconstruction par les seigneurs de Saint-Clar début XVIe.
Le repaire a été inscrit en 2022 sur la liste supplémentaire des monuments historiques.
Le château de Cramirat est situé à proximité de l’église du XIIe siècle (1160-1180) appelée église Saint-Pantaléon. Ce monument transformé en forteresse-refuge ne fut jamais destiné à l’attaque mais constituait un abri servant à la protection des habitants.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 octobre 1929.
L’église fortifiée est l’un des derniers témoignages de la commanderie des templiers.
La belle église du XIIe siècle fut fortifiée au XIVe avec des meurtrières et des mâchicoulis sur son clocher-mur.
Recherches SHAP bulletin Tome CXXXII – 2005 « les ruines de la préceptorerie des templiers à Labattut (Sergeac) Brigitte et Gilles Delluc.
La vallée de la Vézère en Perigord - Éditions « l’Inventaire » Xavier Pagazani - Vincent Marabout - Line Bécher p.27.
fin janvier 2023 - les toits de lauzes en réfection.
les toits de lauze sont en cours -
Plans des travaux en cours (décembre 2022) -
le clocher-mur fortifié au XIVe avec des meurtrières et des machicoulis -
A 800 m du château de Cramirat, existe une vaste enceinte fermée par des murailles qu’on appelle la Commanderie. Entre ce lieu et le bourg se trouve une très belle croix en pierre de forme inhabituelle « chemin » ou croix Hosanna du XVIe siècle, classée aux monuments Historiques depuis 1921… Sur cette croix dite de la Commanderie figurent Jésus en croix, la vierge, un chevalier tenant une épée, un religieux à genoux tenant un écusson armorié, des salamandres, Saint-Michel -Archange.
Post de Maryanick Gaultier
Les ordres de chevalerie sont représentés, de gauche à droite : les
Hospitaliers du Saint-Sépulcre, les Hospitaliers de Saint-Jean-de-
Jérusalem, les Templiers, les Chevaliers de Saint-Jacques-de-l'Epée,
les Chevaliers Teutoniques.(sources: de la gloire à la tragédie les templiers).
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