Entre le XIIe et le XIIIe siècle, sur la paroisse de Neuvic, un repaire noble est construit par la famille Frastel, sur une motte castrale féodale occupant la butte de Fratteau.
Le nom de La Mothe attribué aux seigneurs et au château, laisse imaginer que cette motte est l’assise du château féodal dans laquelle s’enfonce le souterrain-refuge (cluzeau).
Vers 1264 sous le règne de Saint-Louis, « fortalitum de Frausteus » était la possession d’Arnaud de Frastel seigneur de Mauriac.
Par transmission de son fils Hélie puis de son neveu, il reviendra à Itier de Grignols issu de la famille de Barrière en l’enceinte de Grignols et en 1330 le repaire noble va revenir à Olivier puis à son fils Hélie Mazerif ou de Mazières capitaine de Fratteau pour le seigneur de Grignols.
Le 9 novembre 1376 le maréchal de Sancerre après Grignols attaque le repaire noble de Fratteau.
Dans cette deuxième partie du XIVe siècle Fratteau va échoir à Roger de Barrière en s’alliant à Marguerite Itier dame de Fratteau : » Une «Dame de Fratteau « vendue avec le fief pour 400 francs or à Roger de Barrière, c'est-à-dire au parti anglais, obtient du roi de France que celui-ci en soit dépossédé » - En 1402 son père François de Talleyrand le dépossédera et fera entrer le fief dans la maison de Grimoard. En 1432 Héliot Grimoard IV épouse Marie de la Chapoulie fille d’Huguette de Barrière devenant seigneur de Fratteau, et Fratteau va rester dans la maison des Grimoard pendant 3 siècles.
Vers 1600, François de Grimoard, seigneur de Fratteau, épouse Lucrèce de Mellet de Fayolle, fille du seigneur de Neuvic. En 1632, leur fils Jean IV Grimoard est nommé Maréchal des camps et armées de Louis XIII, Il aura trois filles qui se partageront les biens. Gabrielle l’une de leurs filles, épouse en 1683 Louis-Mathieu de Saint-Chamans. En 1705 leur fille prénommée aussi Lucrèce épousera Jean Bertin, maître de forges en Périgord, apportant le domaine de Fratteau à cette puissante famille de notables de Périgueux.
Des quatorze enfants issus de ce couple deux laisseront une trace dans l’histoire. Louis Mathieu Bertin ne cessera de s’opposer à son père qui finira par le faire embastiller jusqu’a sa mort, après 27 ans d’enfermement. L’autre, plus conforme, Henri Léonard Bertin sera un important ministre de Louis XV et Louis XVI.
la succession des Bertin reviendra à la famille Mellet de Fayolle du château de Neuvic.
Louis-Raphaël Lucrèce de Mellet de Fayolle, né en 1727, chef de famille au moment où la Révolution éclate essaie de sauver ses biens avant de partir en émigration. Il vend le château et ses terres par procuration à Antoine de Froidefond mais la municipalité révolutionnaire de Neuvic les fera mettre sous séquestre. En 1794, le 16 germinal an II le « vieux château de Fratteau » est vendu comme bien national, à Monsieur Millaret qui va en partie le démanteler pour en faire une carrière de pierres, le reste sera revendu en fermes indivises (qui ne peuvent être revendues sans l’accord de tous). La chapelle et d’autres structures disparaîtront.
Au XIXe, le site est peu à peu abandonné. Un potier exerce son activité sur les lieux et
une figure locale « le père Faurilloux habite le château « .
XXe siècle : dans les années 1980, Daniel Piron va en être le sauveur et fera revivre les vestiges dégradés par le temps. .
Aujourd’hui, l’ancien logis des Bertin a retrouvé ses cheminées des XVe et XVIe siècles, son porche voûté du XVIIe, amène à une tour centrale d’escalier desservant trois niveaux pourvus de fenêtres à meneaux et le cluzeau creusé dans la falaise permet d’accéder à la salle commune du logis, en suivant le tracé sinueux qui passe par la réserve d’eau naturelle d’un bassin. Au Nord une tour carrée flanque l’édifice.
Fratteau est inscrit depuis le 11 octobre 1984 « site historique et pittoresque de Dordogne ».
Bibliographie – « vieilles demeures en Périgord,« édition plb, de D. Audrerie -B. Fournioux et de D. Piron)
Le cluzeau du souterrain-refuge.
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