Le château de Groléjac à Groléjac - Périgord noir
- Glady de Brégeot

- 27 déc. 2023
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Dernière mise à jour : 18 nov.
Attesté en 1108 avec Borel de Gaulejac, le château de Gaulejac, sans doute simple tour érigée en vigie, contrôle le trafic au-dessus de la Dordogne entre Fénelon et Montfort.
A la fin du XIIIe siècle, le château est aux Faydit, viguiers de Gourdon.
Le corps de bâtiment central, surmonté d’un chemin de ronde et flanqué de deux tours rondes, remonte à un remaniement ultérieur.
Au milieu du XVe siècle, Groléjac devient une coseigneurie avec Raymond del Breil, bourgeois de Groléjac, puis avec les Pouget par le mariage d’Etienne du Pouget avec Marguerite del Breil. Ils devront partager la seigneurie avec les Salignac de la Mothe-Massaut (désormais de la Mothe-Fénelon). Ce partage va perdurer jusqu’en 1656, date à laquelle les Salignac perdent leurs droits à la suite d’une rixe mortelle qui les oppose aux Gontaut de Saint-Geniès, alliés, depuis 1595, par le mariage d’Antoinette de Chaunac-Lanzac (petite fille de Clémence du Pouget) avec Armand Gontaut de Saint-Geniès.
Au début du XVIIe siècle, le couple formé par leur fils Jean Guy de Salignac, marié avec Galiote de Lostange, sans descendance, habite le château.
En 1656, c’est son frère, Barthélemy de Salignac (seigneur de la Poncie à Saint-Jean-d’Estissac), qui prend leur succession ; celui-là même qui, chassant dans sa garenne, est impliqué avec ses deux fils dans la querelle mortelle contre les Gontaut-Saint-Geniès.
Les conséquences civiles sont sévères pour les Salignac qui perdent leur part dans la seigneurie de Groléjac. Le dernier à porter le titre de coseigneur de Groléjac est le fils de Barthélemy de Salignac, François Antoine de Salignac, marié à Jeanne d’Aubusson.
La seigneurie va être saisie au profit de Barthélemy de Gontaut, chevalier, dit le marquis de Lanzac, seigneur de Loupiac et Groléjac qui s’installe à Groléjac.
Sans postérité, il teste en faveur de son neveu Barthélemy d’Estresses, fils de sa sœur Marie.
En 1720, Barthélemy d’Estresses revend la terre et la seigneurie à François d’Essac du Breuilh, riche conseiller du roi qui épouse, en 1721, Marie-Claude de Bontemps, selon la volonté royale qui allie les fonctions et armes des deux familles.
François d’Essac du Breuilh fait remplacer par des charpentes et des toitures à quatre pans, le chemin de ronde qui surmonte le bâtiment central. Il fait édifier, de part et d’autre, deux ailes avec de grandes fenêtres, coiffées de toits à la Mansart avec lucarnes surmontées de fronton ornés en plein-cintre. Une balustrade de pierre est édifiée tout au long de la terrasse qui domine la rivière, une autre est élevée pour couronner chacune des tours. L’église romane du XIIe siècle, communiquant avec le jardin du château, est modifiée par l’ajout de deux chapelles à gauche et à droite.
Dès lors, François d’Essac va gérer ses terres, le port et le passage de Groléjac, mais surtout la Mouline où se fabriquent des canons et des chaudières en fonte destinées à l’exploitation de la canne à sucre aux Antilles.
Charlotte, leur fille, épouse en 1755, Thomas, comte de Berthier et ils ont trois enfants dont François Berthier, né en 1758 qui sera conseiller du roi, lieutenant de la capitainerie des chasses de Varenne du Louvre et grande vénerie de France. Il est représenté par le comte de Beaumont La Roque et par sa grand-mère, Marie-Claude de Bontemps, aux élections des états généraux de Périgueux. Dès 1824, il est contraint de céder la terre de Groléjac en nue-propriété à la riche succession de la famille Record, conservant cependant intégralement, jusqu’à son décès en 1849, la source de revenus des terres.
Les descendants de la famille Record vendent, en 1903, le château et les terres de 6 hectares, au préfet honoraire Paul Timoléon Vatin qui y fait des aménagements et le lègue en 1924 à son neveu, le ministre Jules Alexis Lefaivre.
Les familles Claudel (le portail d’entrée porte le monogramme HC Henri Edouard Claudel, général de division), puis les Leclercq en sont ensuite propriétaires.
En 1972, l’éditeur Jean Leclerc va l’acquérir et le château reste depuis, dans cette même famille.
L’église XIIe et XVIIe siècle est inscrite par arrêté du 12 octobre 1948.
Désormais le château est une propriété privée qui ne se visite pas.
Bibliographie –d’après le dossier réalisé par Anne Bécheau historienne.


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Eléments protégés : Eglise (cad. A 77) : inscription par arrêté du 12 octobre 1948
Historique : Eglise romane à abside ronde. Clocher carré sur l'avant choeur. Pignon triangulaire avec contrefort carré faisant tour d'escalier. Porche en arc légèrement brisé et mouluré. Absence de transept. Chapelles de gauche et de droite ajoutées. Niches arrondies décorées d'une coquille et encadrées de cariatides. Dans la chapelle de gauche, porte communiquant avec le jardin du château, recouverte de trois panneaux de cuir repoussé du XVIIe siècle représentant le sacrifice d'Abraham, la Cène et un prophète.
Périodes de construction : XIIe siècle, XVIIe siècle

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