Dressé fièrement sur son éperon rocheux, le château de Hautefort surplombe le village. Le château que nous voyons aujourd’hui, reconstruit au XVIIe siècle, a remplacé le château médiéval, propriété au XIIe siècle du célèbre troubadour-guerrier Bertran de Born. Au XIVe siècle, ses descendants adoptent le nom et les armes de Hautefort.
Au cours des XVIe et XVIIe siècles, le château connait ses plus grandes phases de transformation. Les travaux sont commandés par François d’Hautefort, dont la terre est érigée en marquisat en 1614. Décédé en 1640 à l’âge de 92 ans, c’est son petit-fils, Jacques-François, qui continue les travaux de modernisation sur les plans de Nicolas Rambourg. Un grand logis à trois niveaux avec fenestrages à meneaux encadré de pavillons soudés côté cour à des contre-pavillons en saillie qui se terminent par de grosses tours circulaires coiffées de dômes. À l’ouest une immense esplanade précède un châtelet du XVI siècle, flanqué de deux échauguettes crénelées et d’un pont-levis, confirmant sa vocation défensive. L’ensemble des constructions est orné de mâchicoulis et de chemins de ronde. Le quatrième côté est libre pour profiter de la vue sur le parc à l’anglaise et les terrasses fleurie à la Française. L’architecture classique va s’imposer par un majestueux corps de logis noble, central avec galerie et arcades donnant sur la grande cour-terrasse d’honneur ouverte vers le sud. Elle est flanquée par deux ailes, chacune prolongée d’une tour ronde chapeautée d’un dôme et d’un lanternon. Jean-François d’Hautefort consacrera aussi sa fortune à l’édification de l’Hôtel -Dieu du village qui comme le château sera terminé par l’architecte Jacques Maigret.
La famille d’Hautefort est toujours propriétaire du château à la Révolution. Jouissant d’une bonne réputation et très liée aux hautefortais, elle n’émigre pas. Pourtant, le 7 juillet 1794, après avoir été arrêtés à Paris, les propriétaires, Le vicomte Abraham-Frédéric et son épouse, la vicomtesse Marie-Bertrande, montent sur l’échafaud dans les derniers jours de la Grande Terreur. C’est leur petite-fille, Charlotte-Laure, qui hérite du domaine au XIXe siècle. Elle épouse en 1818 Maxence, baron de Damas, ministre de la Guerre en 1823, puis ministre des Affaires étrangères de 1824 à 1828. Dans les années 1850, le fils du baron, le comte Maxence de Damas d’Hautefort, fait appel à un paysagiste de renom, le comte Paul de Choulot, pour redessiner les jardins à la française et créer un parc à l’anglaise de trente hectares.
En 1890, après la mort du comte Maxence, le château est vendu par sa veuve à un ingénieur des travaux publics, Bertrand Artigue. Il meurt en 1908 sans enfants et le château est vendu à des marchands de biens, qui vident le château. Dans un grand état de vétusté, il est racheté en 1929 par le baron et la baronne Henry de Bastard. Mme de Bastard est la fille de David-Weill, patron de la banque Lazard et grand mécène des musées de France. Une restauration complète, commencée en 1930, se termine dans les années 1960, quand Mme de Bastard ouvre les premières pièces au public et s’y installe enfin.
Cependant, dans la nuit du 30 au 31 août 1968, un incendie dramatique ravage le corps de logis et les pavillons d’angle. Aidée par sa famille, le ministère de la culture, le département et portée par un élan de solidarité nationale, Mme de Bastard voit son château renaître de ses cendres. En 1984, la Fondation du Château de Hautefort est créée. Reconnue d’utilité publique en 1990 et jouissant d’une dotation de la famille David-Weill, la Fondation est aujourd’hui propriétaire du château, comme le voulait Mme de Bastard, décédée sans descendance en 1999.
Le château est classé aux Monuments Historiques depuis 1958.
- Communication document par la Fondation du château de Hautefort -
photo 1 DR
Les autres - Bernard Séris
Information de Mars 2024 🖼 [L'ART À HAUTEFORT : LE PORTRAIT DE CHARLOTTE-LAURE]
👀 Il y a quelques jours, le château a reçu un portrait d'une grande valeur : celui de Charlotte-Laure de Hautefort, baronne de Damas !
Ce don provient de Charles-César d’Amat, descendant par sa mère du baron Maxence de Damas lui-même.
👉 Charlotte-Laure est la dernière héritière des Hautefort après la Révolution. Elle épouse en 1818 le baron de Damas, et élève leurs dix enfants à Hautefort.
Voici ce qu’en a dit une voisine du village : « Je ne crois pas qu’il ait existé dans une même personne un accord plus parfait de noblesse, de bonté, de force chrétienne, de dignité, de simplicité, d’oubli d’elle-même et de délicates prévenances pour tous. Il y avait autour d’elle un reflet de la vénération profonde qu’inspirait son noble époux. C’était de vrais grands seigneurs, et cependant tout le monde se sentait à l’aise avec eux. »
hôtel-Dieu de Hautefort
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