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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Le château de La Chapelle-Faucher martyr et témoin de 800 ans de l’Histoire en Périgord vert.

Dernière mise à jour : 27 févr. 2023

La fin du XIIe et le début du XIIIe siècle est le temps où « les Anglais vendangeaient l’Aquitaine », dans un Périgord resté fidèle au roi de France Philippe-Auguste avec l’assentiment de Jean sans terre, le dernier des fils d’Aliénor.

En 1205, la Vicomté de Limoges désigne Fulchier de Chabans d’Agonac comme bâtisseur du château de La Chapelle-Faucher, pour défendre le nord du Périgord et verrouiller la Rivière la Côle.

En 1259 par le traité de Paris, le roi Saint-Louis rend le Périgord aux Anglais.

Au XIVe siècle Édouard III roi d’Angleterre prétendait au trône de France mais c’est le Valois Philippe VI qui le devint, donnant le prétexte à la guerre de cent ans, A cette guerre sans pitié viendra s’ajouter en 1348 la peste noire.

En 1356, le prince de Galles Edward de Woodstock, appelé le Prince Noir, fils ainé d’Édouard III va rassembler 10 000 routiers à Bergerac. Il marchera victorieusement sur Périgueux, Château-L’évêque, Brantôme, Nontron, Rochechouart puis Poitiers. Apprenant que le château de La Chapelle-Faucher est une forteresse capétienne, il y fera un massacre, pillant, incendiant, détruisant le château, les maisons et l’église du village, anéantissant toute vie pendant un siècle.

Vers 1460, la Vicomté de Limoges va le céder à Audouin de Farges, écuyer du Duc de Guyenne qui va entreprendre des travaux d’envergure qui dureront jusqu’en 1485 donnant la construction du corps de logis reliant les deux tours et la tour octogonale d’escalier dans le style de la pré-Renaissance.

Le ler mai 1509 Marguerite de Farges petite-fille d’Audouin épouse le Marquis Charles de Chabans d’Agonac. Ils reçoivent le château de la Chapelle-Faucher et ses terres en 1516 et les propriétaires d’aujourd’hui en sont les descendants.

L’horreur des guerres de Religion et de la Fronde va encore terroriser le Périgord..

A la fin de l’été 1568 Jeanne d’Albret et son fils Henri de Navarre (futur Henri IV) âgé de 15 ans sous bonne escorte militaire, ont quitté le Béarn pour rallier La Rochelle où se trouvent les chefs du parti protestant et leurs familles. C’est le début de la troisième guerre de Religion (1568-1570) Poitiers, Angoulême et Cognac seront prises sous le commandement du prince de Condé.

Le 16 mars 1569, aux côtés de Gaspard de Coligny, le Prince Louis de Condé est tué à Jarnac par le jeune Henri d’Anjou (futur Henri III). Enfin c‘est la version car en fait, « Condé se trouvant cerné, sa troupe est décimée et lui-même est assassiné d’un coup de pistolet dans la nuque par Joseph-Francois de Montesquiou, capitaine des gardes du Duc d’Anjou, alors qu’il s’était rendu ». 

Après la bataille de Jarnac le 16 mars 1569 et la mort du prince Louis de Condé, l’Amiral Gaspard de Coligny prend le commandement et choisit d’amener son armée à Saint-Yrieix afin d’y rejoindre les 3 000 mercenaires amenés par le duc des Deux-Ponts Wolfgang de Bavière. Ils marcheront sur Thiviers, Saint-Jean de Côle et feront charger 260 paysans catholiques qui se réfugieront dans le château de La Chapelle-Faucher où le jour-même Coligny les fera égorger un à un.

Nota Bene - Il sera plus magnanime ou en état de faiblesse car blessé gravement au visage, en Octobre 1569 quand il est venu à Brantôme situé à 10 km du château de la Chapelle-Faucher. L’Amiral Gaspard de Coligny qui vient d‘être battu le 3 octobre à Moncontour par le duc d’Anjou, arrive accompagné par Guillaume le Taciturne Prince d’Orange et son frère le comte Ludovic de Nassau, pour piller l’abbaye fort riche et prospère. Le jeune Henri IV âgé alors de 15 ans était de l’expédition. Pierre de Bourdeille va obtenir que l’abbaye soit épargnée. Absent la seconde fois, les protestants respecteront le lieu.


En mars 1653, après avoir participé à l‘expédition de Naples, Antoine de Chabans aîné de sa maison, maréchal de camp et très apprécié deLouis XIV et Mazarin, se voit refuser l’entrée de son château par sa mère et ses deux frères, ayant adhéré au parti de la Fronde. Le 26 mai 1653 le jeune Roi Louis XIV autorise Antoine à lever une armée (quatre cents hommes à pied et deux cents cavaliers) pour reprendre son propre château, aidé par la milice de Nontron, et la noblesse du pays.


C’est au XVIIIe siècle que Monsieur de Marsanges, beau-père d’un Chabans, fait bâtir la maison attenante aux bâtiments principaux. La Révolution épargnera la famille Chabans qui entretient de bonnes relations avec le village.


Au début du XXe siècle la 6eme fille de la famille, Yvonne de Chabans épouse le comte de Bruc et adopte son beau-fils Alain de Bruc qui héritera du château devenant Comte de Bruc-Chabans.

Une page vient de se tourner et c’est la fille du Comte qui a pris la succession.


Un incendie dû à la foudre le 9 août 1916 ravagera entièrement le château. Il n’en demeure pas moins que ce château en l’état reste le témoin de 800 ans d’histoire en Périgord.

Les deux tours rondes et l'ancien corps de logis sont classés MH depuis le 29 mai 2001.

Le reste des bâtiments du château, ses dépendances, son châtelet d'entrée ainsi que son pigeonnier, situé au-delà de la route départementale 3, sont inscrits depuis le 13 février 2001. Ce château reste privé.











Notre-Dame de l’Assomption XIIe (1100) de style Roman Byzantin, bâtie par un moine nommé Fulchurius -



Posé à flanc de coteau, le pigeonnier du château domine la Côle et le lavoir. Sous son toit conique, un chien assis coiffe la bande de pierre chargée de décourager les rongeurs -


Côté cour avant l’incendie de 1916 - com. Jérôme Martin -

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