Le château de La Chapelle-Faucher en Périgord vert.
- Glady de Brégeot

- 30 sept. 2021
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Dernière mise à jour : 21 nov.
En 1205, la vicomté de Limoges désigne Fulchier de Chabans d’Agonac comme bâtisseur du château de La Chapelle-Faucher, pour défendre le Nord du Périgord et verrouiller la rivière la Côle.
En 1356, le prince de Galles Edward de Woodstock, appelé le Prince Noir, fils ainé d’Édouard III, rassemble 10 000 routiers à Bergerac. Il marche victorieusement sur Périgueux, Château-L’Évêque, Brantôme, Nontron, Rochechouart puis Poitiers. Apprenant que le château de La Chapelle Faucher est une forteresse capétienne, il y fait un massacre, pillant, incendiant, détruisant le château, les maisons et l’église du village, anéantissant toute vie pendant un siècle.
Vers 1460, la vicomté de Limoges va le céder à Audouin de Farges, écuyer du duc de Guyenne, qui entreprend des travaux d’envergure qui durent jusqu’en 1485, donnant à la construction du corps de logis reliant les deux tours et la tour octogonale d’escalier, le style de la pré-Renaissance. L’église Notre-Dame de l’Assomption est rebâtie.
Le 1er mai 1509, Marguerite de Farges, petite-fille d’Audouin, épouse le marquis Charles de Chabans d’Agonac. Ils reçoivent La Chapelle Faucher et ses terres en 1516 et les propriétaires d’aujourd’hui en sont les descendants.
Le 16 mars 1569, aux côtés de Gaspard de Coligny, le prince Louis de Condé est tué à Jarnac par le jeune Henri d’Anjou (futur Henri III). En réalité, alors qu’il s’est rendu « Condé se trouve cerné, sa troupe est décimée et lui-même est assassiné d’un coup de pistolet dans la nuque par Joseph-François de Montesquiou, capitaine des gardes du Duc d’Anjou ».
Après la bataille de Jarnac et la mort du prince Louis de Condé, l’amiral Gaspard de Coligny prend le commandement et choisit d’amener son armée à Saint-Yrieix, afin d’y rejoindre les 3 000 mercenaires amenés par le duc des Deux-Ponts Wolfgang de Bavière. Ils marchent sur Thiviers, Saint-Jean de Côle et font charger 260 paysans catholiques qui se réfugient dans le château de La Chapelle-Faucher où le jour-même, Coligny les fait égorger un à un.
En mars 1653, après avoir participé à l‘expédition de Naples, Antoine de Chabans, aîné de sa maison, maréchal de camp, très apprécié de Louis XIV et Mazarin, se voit refuser l’entrée de son château par sa mère et ses deux frères, ayant adhéré au parti de la Fronde. Le 26 mai 1653, le jeune Roi Louis XIV autorise Antoine à lever une armée (quatre cents hommes à pied et deux cents cavaliers) pour reprendre son propre château, aidé par la milice de Nontron et la noblesse du pays.
C’est au XVIIIe siècle que monsieur de Marsanges, beau-père d’un Chabans, fait bâtir la maison attenante aux bâtiments principaux. La Révolution épargne la famille Chabans qui entretient de bonnes relations avec le village.
Le 9 août 1916, un incendie, dû à la foudre, va ravager entièrement le château. Il n’en demeure pas moins que ce château en l’état reste le témoin de 800 ans d’histoire en Périgord.
Au début du XXe siècle, la 6ème fille de la famille, Yvonne Joumard de Chabans-Richemont, épouse le comte de Bruc et adopte son beau-fils Alain de Bruc qui hérite du château, devenant comte de Bruc-Chabans.
Une page s’est encore tournée et c’est la fille du comte qui prendra la succession.
Les deux tours rondes et l'ancien corps de logis sont classés aux Monuments Historiques depuis le 29 mai 2001.
Le reste des bâtiments du château, ses dépendances, son châtelet d'entrée ainsi que son pigeonnier, situé au-delà de la route départementale, sont inscrits depuis le 13 février 2001. Ce château reste privé.

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Notre-Dame de l’Assomption XIIe (1100) de style Roman Byzantin, bâtie par un moine nommé Fulchurius -


Posé à flanc de coteau, le pigeonnier du château domine la Côle et le lavoir. Sous son toit conique, un chien assis coiffe la bande de pierre chargée de décourager les rongeurs -


Côté cour avant l’incendie de 1916 - com. Jérôme Martin -


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