Le repaire noble de La Chapoulie, appartient au seigneur Pierre Tinières de Montroux (1230-1285) dont la fille Guillemette Dame de la Chapoulie épousera Guillaume Roger châtelain de Rosiers de la dynastie des Vicomtes de Turenne. Ils auront neuf enfants dont Pierre Roger (1291-1352), qui deviendra le 198e pape sous le nom de Clément VI.
Au cours du XVe siècle, ce fort abrite alternativement, Français ou Anglais. Il se compose à ce moment d’un logis spacieux en rez-de-chaussée accolé à une tour ronde à laquelle se jouxte une seconde tour d‘escalier plus élancée desservant aussi de petites pièces sans ouverture, jusqu’au toit en poivrière. Deux mâchicoulis défendent l'un la porte de la tour d'escalier grâce à une bretèche, l'autre une ouverture d'accès dans la grosse tour, sur la face nord. Les douves et un pont-levis, unique point d’entrée protégent l’ensemble évoquant plus l'idée d'un repaire que d'un château. La Chapoulie passera au royaume de France en 1453 après la bataille décisive de Castillon.
Vers 1610, le fort a été démilitarisé, les créneaux, le pont-levis et les douves ont été supprimés et des logements ont été créés.
Le château aura été la demeure des d’Artensec de Verneuil, puis celle des Sédières par le mariage de François de Sédières seigneur de Coulonges avec Madeleine de la Forest dame de Peyrignac. Leur fille Gabrielle épousera en 1625 Jean-François Chapt de Rastignac mais le couple choisira de vivre au proche château de Coulonges à Montignac.
Ce n'est qu'en 1738 que le fort de la Chapoulie en bordure de l'« État dans l'État, entièrement autonome de Turenne » est finalement assimilé à la France, la dernière région de France à l'avoir fait.
Ensuite les seigneurs de La Chapoulie furent les Labrousse et les Delaux-Lavergne puis la propriété des Quinsac et des Rolland.
En 1762, un énorme investissement dans les bâtiments et l'amélioration des terres, transforme l’ancien fort, La vigne domine en quasi-monoculture dans ce secteur. La carte de Pierre de Belleyme réalisée en 1768 figure une étendue proche de son maximum. Un grand chai est ajouté pour fabriquer et stocker du vin à base de raisins locaux, et il devient le centre de production de vin de la région environnante, avec quelque 325 ha de vignes. Des écuries, des étables, une salle de transport, une porcherie un logement pour les ouvriers et un grand pigeonnier en font une grande ferme viticole.
En 1868 le phylloxéra, maladie de la vigne, va détruire en grande partie les vignes. Dans les années 1950 la famille Parisienne Nierman achète et restaure le château en y apportant, eau et électricité au château et au village de Peyrignac.
La production commerciale de vin autour de Peyrignac cessera complètement en 1980.
Depuis 2013, Les travaux faits par les nouveaux propriétaires venus de Nouvelle-Zélande correspondent aux normes de confort du XXIe siècle et ils entendent entretenir ce patrimoine dans le respect de son histoire mais surtout de sa tradition rurale, car ils se considèrent autant gardiens que propriétaires et ouvrent chaque année les jardins aux villageois de Peyrignac.
Façades et toitures du logis ainsi que le pigeonnier du XVIIIe siècle restauré en 2001, sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 12 juillet 1965.
La vallée de la Vézère en Périgord - Pagazani - Marabout Becker
dictionnaire des châteaux du Périgord - Guy Penaud.
Photo 1 - 2 Marie-Claude Pauly
Photos 3 Bernard Séris.
Photo 4 Russel Hall
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