Le château de la Gaubertie se situe en Périgord pourpre. Il est implanté en hauteur entre les villages de Clermont-de-Beauregard (ville fortifiée qui appartiendra durant la guerre de cent ans, alternativement aux rois d’Angleterre et de France) et Saint-Martin-des-Combes.
Avant le XIVe siècle la Gaubertie était le domaine des Gaubert, famille qui détenait rentes et moulins dans les paroisses de Saint-Martin-des-Combes et de Clermont.
En 1370 Guillaume Gaubert lègue à son frère Raymond ses biens, parmi lesquels figure une métairie ou Borie où sera plus tard édifié le château de la Gaubertie.
Les biens des Gaubert passeront aux Fayolle et le 3 mai 1428 Philippa de Fayolle demoiselle de Clermont épouse Jean d’Abzac de la Douze.
Les premiers seigneurs connus de Clermont de Beauregard et de la Gaubertie, furent donc les d’Abzac de la Douze.
Marie d’Abzac leur fille épousera en 1445 le marquis Jean de Véra d’origine castillane et leur fils Gui de Véra de la Gaubertie va reconstruire la Gaubertie sur les ruines d’une ferme « la Borie ».
Le château consistera en un logis barlong s’élevant sur une cave voûtée en plein cintre comportant trois arcs-doubleaux. Une tour ronde qui recélait une canonnière à la Française, sera accolée au logis.. Un chemin de ronde sur mâchicoulis va courir autour du grand corps de logis et sa haute toiture avec lucarnes sera couverte de tuiles.
Le 23 juin 1685 Jeanne de Véra de la Gaubertie veuve de Guillaume de Rochon de La Peyrouse épouse en secondes noces Pierre Joseph du Cheyron dont la famille issue de Sarliac-sur-l’Isle fut anoblie en 1677.
Au XVIIe le site sera totalement transformé en prolongeant le manoir primitif d’une construction flanquée d’une tour ronde symétrique à la première. En façade sud, une tour carrée et une échauguette circulaire domineront le vallon. La création d’une immense terrasse comblera une partie des fossés creusés antérieurement .
La chapelle bâtie à l’écart du château avec une tourelle carrée à mâchicoulis agrafée à un angle (sa lucarne gothique troubadour est de la même époque et une plaque rappelle la bénédiction en 1692) restera le caveau de famille jusqu’à la fin du XVIIIe siècle..
Le nouveau seigneur de la Borie fait hommage de son fief le 21 juin 1717 et est inhumé la même année dans La Chapelle de la Gaubertie.
Au début du XVIIIe on couronna l’ensemble du château par un chemin de ronde crenelé qui obligea à surélever la toiture. Elle fut percée alors de lucarnes à plusieurs endroits.
Cette maison périgourdine fut illustrée entre autres, par Jean-François du Cheyron (1730-1782) dit « le chevalier du Pavillon ». il sera capitaine de Vaisseau en 1777, commandant du Triomphant et sera tué en 1782 lors de la bataille « Navale des Saintes » au large de lîle de la Dominique aux Antilles, que le Comte de Grasse livra à l’amiral Rodney. Il est co-auteur d’un mémoire sur la tactique des codes et des signaux (1774).
Le philosophe Maine de Biran (1766-1824) venait en voisin depuis son château de Grateloup, rendre visite à ses amis du Cheyron lorsqu’ils étaient à la Gaubertie.
Jean-Ludovic du Cheyron du Pavillon maire de Clermont de Beauregard sera à l’initiative à la fin du XIXe de l’ultime restauration néo-gothique confiée à l'architecte bordelais Alfred Duprat, qui remettra les intérieurs au goût du jour.
Le château qui fut à l’origine le fief des d‘Abzac et des de Véra, est resté depuis 1685 dans la famille du Cheyron du Pavillon qui l’occupe encore aujourd’hui.
Le château et sa chapelle, l’orangerie et les communs sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 29 novembre 1993.
photos - Bernard Seris -
Les communs au fond et La Chapelle à droite.
Façade sud -
L’arrière avec ses deux tours rondes -
photo Maryanick Gaultier
La Chapelle -
Ecole Française du XVIIIe siècle -portrait de Jean-Francois du Cheyron « Chevalier du Pavillon« au MAAP de Périgueux - Don de la famille -
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