Son histoire
Le château tire son nom d'un ancien moulin à huile qui était installé sur le ruisseau le Doiran affluent de la Vézère, alimentant l’étang du moulin et à la famille de La Filolie qui au moyen-âge possédait aussi des biens à Montignac.
Bâti au début du XIVe, il fut remanié aux XVe et XVIe siècles.
Le château a appartenu à une famille noble « de robe » de la ville de Montignac, les Beaulieu. Antoine de Beaulieu rend hommage en 1479 pour la maison noble du Chesne (au bout du Pont de Montignac) qui appartenait à sa femme, Brandelys du Chesne. En 1496 il est procureur de Montignac et dressera pour le sire d’Albret en Périgord et Limousin, le procés-verbal de la prise de possession des comté et vicomté.
En 1536 son fils Antoine II est dit « seigneur de la Filolie » et sera chargé par François 1er en sa qualité de trésorier et receveur d’Albret et de Périgord d’une commission visant à poursuivre les faux-monnayeurs dans le duché de Guyenne. En 1540 et 1541 il rend foi et hommage au roi de Navarre pour ses biens situés à Montignac et le 2 janvier 1550 il cotise encore au rôle de la noblesse du diocése de Sarlat pour en 1556 tester avec le titre d’»escuyer, seigneur de la Filolie ».
En 1578 François de Beaulieu « seigneur de la Filolie »rentre au service d’Henri III roi de Navarre et futur Henri IV. Il lui rendra hommage en 1581 pour sa maison noble du Chesne, obtenant le 23 août 1598 les droits de justice et de haute justice pour La Filolie..
Le 24 octobre 1600, il contracte pour son fils aîné Guillaume un beau mariage avec Marthe de Sédières. Quand Guillaume décède, son frère cadet Jean II marié en 1640 à Marguerite de Souillac de Montmège est héritière de la terre de Gaubert.
Leur fils Jean III de Beaulieu seigneur de La Filolie, de Gaubert et de Paulin va épouser le 17 février 1665 Angèle Hippolyte de Salignac demi-sœur du célèbre Fénelon. L’inventaire dressé en 1692 fera état d’un énorme patrimoine mobilier et immobilier. Pas moins de dix métairies sont implantées autour du château. Le château est ensuite la propriété de la famille Gaubert.
Nicolas de Gaubert épouse Jeanne Chapt de Rastignac au début du XVIIIe siècle. Celle-ci, devenue veuve en 1708, a été une bienfaitrice de l'hospice de Sarlat. Elle est encore propriétaire du château en 1746. Elle meurt en 1768. En 1769, Dominique, marquis des Cars, est dit « seigneur de Gaubert de la Filolie, Fialès et autres places ». on peut donc dire que durant plus de 400 ans, le château de la Grande Filolie fut le bien d’une même famille À la Révolution le château appartient à Dominique de Beauroyre, marquis de Villar qui était chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. La Croix de Malte sur les clés de voûtes de La Chapelle du XVIIe et du porche d’entrée ont une explication. Il meurt en 1792. Le domaine était en partie consacré à la vigne et le triste inventaire après décès, va montrer que l'essentiel du château sert pour l'agriculture. Les héritiers ne récupèrent le château qu'après la Révolution. Frédéric de Beauroyre, propriétaire du château en 1853, le vend en 1891 à Octave Roussele qui le revend en 1905 à Monsieur Babaud de Prasnaud de la Croze qui, lui-même, ne le garde que deux ans. En 1907, Eugène Révillon naît au château. A sa mort en 1928 le château est vendu à François Coty industriel de la parfumerie, considéré comme le créateur de la parfumerie moderne.
La mère de l’actuel propriétaire Gaël Balouzet de Tigny a racheté le château en 1957 à la soeur du Président René Coty.
Description du château - Le château remanié du XVe au XVIIe siècle fut en partie ruiné par les huguenots en 1572. Le pont-levis et les douves n’existent plus.
Organisé autour d’une cour ouverte, la partie la plus ancienne au nord est celle du logis principal à étage en « L » enserrant une tour d’escalier carrée munie d’une porte défendue par une bretèche . Les lucarnes sont couronnées de frontons avec coquille. À l’ouest devant l’autre logis, en rez-de-chaussée bâti sur une vaste cave voûtée servant de cuvier, s’élève une tour polygonale liant le manoir au corps de logis ouest.
Deux tours carrées couronnées par un chemin de ronde sur mâchicoulis avec trous de tirs, flanquent ce corps de bâtiment. il se continue par la chapelle dédiée à Sainte-Marie de la Conception construite elle aussi au XVIIe siècle.
L’aile contenant les communs et qui fermait la cour du château a été détruite à la fin XIXe siècle.
La Filolie est en pierres blondes et sa toiture est couverte en lauze de calcaire. Au sud un colombier occupe les hauteurs de l’éperon rocheux.
Le château a été inscrit à l’inventaire des Monuments historiques le 18 mars 1947.
crédit photo auteur inconnu - créative Commons
photo DR
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Vous êtes un formidable ambassadeur pour le Périgord ! Bravo