En 1568 Michel de Montaigne héritier universel de son père devient le chef de famille pour sa nombreuse fratrie et notamment pour le jeune Bertrand-Charles de Montaigne qui a 8 ans. Ce frère protégé sera en 1580 du voyage en Italie et Michel de Montaigne voulant donner un titre nobiliaire à son benjamin le fera désigner seigneur de « Matecoulon » du nom du fief de Matecoulon à Bouliac près de Bordeaux qui avait appartenu à son grand père Grimon Eyquem avant de revenir à son père.
La maison noble sur un fief peu étendu des Marroux à Montpeyroux achetée en 1578 était modeste et en ces temps de guerre, à l’état d’abandon. La noblesse de ce fief sera d’ailleurs contestée par la suite. Bertrand est absent car dans les armes, et n’en prend possession que peu avant 1585, et il va acquérir une centaine d’hectares d’une métairie et terres au sud de la maison noble des Marroux sur laquelle sera transporté le nom du fief de Matecoulon à Bouliac. Bertrand depuis son retour d’Italie est au service du roi de Navarre tout en restant catholique. Chevalier de l’ordre du roi, il se trouve à Lectoure en septembre 1584, à La Rochelle en juillet 1586, puis à Coutras en 1587 et combattra encore les Ligueurs. Il épouse le 10 septembre 1591 Charlotte d’Eymar de la maison noble de la Gasquet, en deviendra seigneur joignant ce titre à celui de Matecoulon. En 1598, il agrandit le domaine en achetant le tènement de Lagarde pour 624 écus. Il fait reconstruire la maison noble détruite pendant les guerres de Religion et obtient reconnaissance de noblesse de l’archevêque de Bordeaux avec l’autorisation de fortification avec tours, mâchicoulis et pont-levis après lui avoir rendu hommage « au devoir d’un baiser et d’un réglet de bréviaire ». Le Château de Matecoulon du XVIe siècle conserve sur façade sur cour, peu d’éléments Renaissance si ce ne sont les quatre tours d’angle du XVIe siècle.
Le château restera dans la descendance de Bertrand de Montaigne jusqu'à 1970
Vers 1750 le château sera transformé par Jacques de Cazenave (1776-1864) né et décédé à Montpeyroux, en demeure style classique et plus tard Directoire.
Son fils, Léonard fut le premier maire de Montpeyroux de 1791 à 1812.
Jacques, fils de Léonard né en 1776, fonda après la Révolution une faïencerie dans l'ancien prieuré qui jouxte l’église, qui fonctionna près de 20 ans
(Quelques pièces de faïence de l'époque sont exposées au musée de Villefranche)
Face au château, un parc de 3 ha aux essences diverses sera aménagé par la fille de Jacques, Claire-Françoise.
En 1802 le château est reconstruit. Sa façade sur cour dessine un hémicycle au centre duquel un avant-corps contient un élégant escalier de pierre à rampe en fer forgé. La façade postérieure, ornée d’un péristyle à colonnes, donne sur une haute terrasse surplombant la vallée de la Lidoire face au château de Montaigne. En plan en U Le corps de logis et les ailes présentent, au rez-de-chaussée, des baies en arc segmentaire alternant avec des baies en plein cintre, surmontées chacune d'un occulus. La distribution a conservé la disposition du XVIIIe siècle. Des aménagements et des décors ont été réalisés au XIXe siècle.
Un acte notarié de 1830 indique en outre « des jardins comprenant verger, bosquet, boulingrin, garenne, ruisseau et fontaine ». C’est le propriétaire de l’époque Monsieur de Boudon-Lacombe, qui fait tracer le parc sous le Second Empire par le paysagiste Perdoux de Bergerac, incluant les fabriques logiquement préexistantes, dont on ignore l’origine, l’âge et la signification. Celles-ci constitueraient un parcours d’initiation maçonnique, faisant de ce parc un des rares jardins philosophiques du XVIIIe siècle ou du XIXe siècle. De plus, le bassin de la fontaine aurait servi de piscine et un bâtiment de bain chauffé est construit à proximité. Ce parc est un exemple unique en Dordogne.
Racheté au XXe siècle par les parents de l’actuel propriétaire, celui-ci fait visiter lors des Journées du Patrimoine, les abords du château, son parc, son église devenue église municipale,
Les façades , les toitures sont classées par arrêté du 12 mai 1972. Les intérieurs du château, le parc, les fabriques, les entrées et l'ancienne faïencerie, les dépendances de la cour nord, les murs et la terrasse sont inscrits par arrêté du 26 novembre 2008.
Source principale Archives Départementales de Gironde « registre des Feuillants 1963-1 » par L. Garreau.
Élevée vraisemblablement sur le site d'un oratoire gallo-romain, l’église romane du XIIe siècle, de style Saintongeais comporte une belle abside ornée de modillons intéressants..
La chapelle latérale de style gothique a été remontée vers 1660 par Madeleine de Ségur de Matecoulon.
Dans le cimetière, se trouve une croix Hosannière en pierre du XVe siècle, sculptée de statuettes, coquilles Saint Jacques, dauphins et insignes royaux, saccagée pendant les guerres de religion puis restaurée en 1626.
En face de l'église, subsistent de rares vestiges d'un prieuré acquis vers 1081 par les bénédictins de Saint Florent de Saumur. Les bâtiments furent transformés en faïencerie vers 1780 par Jacques de Cazenave (aujourd’hui domaine privé).
Depuis 1306, en contrebas la grange dîmière dépendant de la Châtellerie appartenait aux évêques de Bordeaux ; Les paysans y versaient pour le clergé, le dixième de leur récolte.
coté Terrasse
Côté cour En 1802 le château est reconstruit. Sa façade sur cour dessine un hémicycle au centre duquel un avant-corps contient un élégant escalier de pierre à rampe en fer forgé.
Côté terrasse La façade postérieure, ornée d’un péristyle à colonnes, donne sur une haute terrasse surplombant la vallée de la Lidoire face au château de Montaigne.
grange dimière du XIVe siècle.
église Romane du XIIe siècle.
la croix hosannière.
l’entrée du château avec à droite l’église
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