Le Château de Puyguilhem à Villars à 6 km du Château de la Marthonie de Saint-Jean-de-Côle, traduit dans la pierre l’ascension sociale de Pierre Mondot de la Marthonie (1466-1517) Seigneur de Saint-Jean-de-Côle, de Thiviers, de Condat, de Puyguilhem et de Milhac marié en 1502 avec Jeanne Vernon. Ils auront trois enfants Geoffroy, Françoise et Renée).
En 1498, Juge lors de la dissolution du mariage du roi avec Jeanne de France , Louis XII lui donnera en reconnaissance la forêt de Beronnanche (entre Thiviers, Azerac, Bruzac et Saint-Jean).
Il est Président de la cour du Parlement de Bordeaux en 1499. Proche de la Régente du royaume Louise de Savoie, ce noble juriste la conseillera dans la conduite des affaires du gouvernement du royaume de France, durant les guerres d’Italie menées par son fils François 1er qui lui-même le nommera Premier Président du Parlement de Paris le 3 février 1514, garde du petit sceau en 1515.
Peu après 1500 il aura fait construire les églises de Champagnac et Villars. En 1509 et 1512 il fera l’acquisition des seigneuries de Condat, du repaire noble de Puyguilhem qui appartient à Alzias de Flamenc et qu’il va transformer en un ravissant château Renaissance et en 1515 il va acquérir la prévôté de Thiviers auprès du roi de Navarre.
La construction du château de Puyguilhem va être réalisée en deux fois. Commencée en 1509 elle s‘est achevée en 1524 par la tour polygonale d’escalier vers le N.E qui porte cette date et est considérée comme un chef d’oeuvre.
Ce château est le plus beau château Renaissance du Périgord. Un grand logis du XVIe est cantonné par une grosse tour circulaire couronnée de Mâchicoulis interrompus par des baies à meneaux, allégée par la décoration du chemin de ronde et par une lucarne au fronton découpé et sommé d’un amour. Au S.E le logis est flanqué d’une autre tour d’escalier à vis, pentagonale. Deux pavillons continuent le logis. Un portail avec colonnes portant un linteau sculpté d’anges et de thèmes guerriers amène sur la façade noble.
Le Château de Puyguilhem remarquablement sculpté de médaillons portant des initiales avec sa corniche formant un bandeau portant inscription, illustre le flamboiement de la première renaissance arrivée en Périgord.
A l’arrière du château, un pigeonnier en forme de dôme correspond à l’esprit de la demeure.
A l’intérieur au ler étage une cheminée d’une largeur exceptionnelle, retient tous les regards avec ses six niches porteuses de bas-reliefs représentant les travaux d’Hercule.
Après la mort jugée obscure de Mondot de la Marthonie en 1517 à Blois, c‘est son frère Gaston, Evêque de Dax, seigneur de la Marthonie, de Bruzac, de Puybérard, de Farge , qui le reprendra et le terminera pour son neveu Geoffroy de la Marthonie.
Puyguilhem va échoir en 1571 à Jacques de la Marthonie qui sera le fondateur de la branche des seigneurs de Puyguilhem.
En 1624 Henri de la Marthonie va épouser Jeanne Chapt de Rastignac qu’il abandonnera 26 ans plus tard, lui laissant le château et ses enfants. Le fils de Jeanne, Armand de La Marthonie fera de son cousin Jacques Chapt de Rastignac son héritier. Les Chapt de Rastignac abandonneront le château au XIXe siècle et il sera dégradé et pillé.
Le château acquit par l’Etat en 1939 va renaître au terme d’un chantier dirigé avec passion de 1950 à 1958 par Yves-Marie Froidevaux Architecte en chef des monuments historiques.
Il avait été classé Monument historique dés le 20 mars 1912 - les abords sont inscrits le 19 mars 1945.
photos Bernard Seris sauf la Photo 5 qui est de Jean-Philippe Lesbos
Cette Restauration en 1939 par Monsieur Froidevaux Architecte en Chef des Monuments historiques fut contestée, notamment pour le remplissage des niches.
Dans la partie ancienne subsistait le bas-relief mutilé représentant Hercule et le lion de Némée et dans la niche contigüe un reste de centaure - -la tentation de remplir les manques en continuant le récit du mythe antique aurait prévalu.
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