Une porte médiévale avec un linteau en plein cintre et des meurtrières attestent de la maison-forte du XIVe siècle de la famille Chevalier. Elle donne accès à la cour entourée de communs avec un four et un puits de 32 m de profondeur creusé dans la roche.
La date de 1565 qui figure sur la clé de voûte de la croisée d’ogive de la tour confirme la construction, sur une partie des anciennes caves, du manoir qui se compose d’un corps de logis rectangulaire, accolé à une tour octogonale d’escaliers dont une pièce haute a encore sa cheminée ornée. A chaque extrémité deux tourelles circulaires à encorbellement marquent sa qualité castrale. Le vallon est au pied de la terrasse à balustres qui occupe toute sa façade orientale, conforme à l’architecture de la Renaissance avec ses baies à meneaux et ses lucarnes ornées de frontons à coquille.
En 1575 Georges Chevalier seigneur du repaire noble de Puymarteau dont la famille de Périgueux possédait un fief à Saint-Mayne où elle avait droit de haute justice, signait « Chevalier de Cablanc » plus souvent que « Chevalier de Puymarteau « .
Marie-Honorette Chevalier, fille de Georges Chevalier, seigneur de Puymarteau, apporte Puymarteau jusqu’à la fin du XVIIe siècle aux Saunier , en épousant en 1599 Antoine Saunier, fils de Gabriel Saunier, de la branche des Saunier de Laborie, de Ferrières, de Monplaisir.
Puymarteau va être vendu à Pierre de Magnac (1660-1710) Conseiller du Roi, Président en l'élection de Périgueux, qui a épousé Marie de Blois. Leur fille Isabelle devenue orpheline épouse le 3 août 1726 François de Chalup écuyer , seigneur de Farreyrou (Annesse) avec l’accord de l’évêque de Périgueux, apportant Puymarteau et une belle dot à son époux. Ils auront deux filles Françoise en 1733 et Marie en 1742 et quatre garçons Vincent en 1736 Léonard Alexis en 1738- - Jean Marc 1747 - Joseph 1749-. Tous militaires, qui émigreront et Puymarteau sera acquis en décembre 1794 par Jacques Bussière et Neveu Fauvel qui vont rester dans l’indivision, prenant chacun une métairie en délaissant le manoir.
Au décès de Neveu Fauvel son fils va vendre sa part de Puymarteau à Joseph Millerand qui sortira de l’indivision, mais pas plus que la famille Bussière n’habitera le manoir et en 1819 Joseph Millerand revend sa part à Jean Bussière.
La famille Bussière fit de Puymarteau une propriété viticole particulièrement prospère, jusqu’au phylloxéra à la fin du XIXe siècle. La propriété qui comptait trois métayers en 1870 n’en comptera qu’un pendant l’entre deux-guerres.
Au décès du médecin François Auguste Bussière en 1870 sa veuve et ses trois enfants décident d’habiter le manoir, resté inoccupé 80 ans. Leur fille Anne Marguerite Bussière épouse de Guillaume Devillard, décède en 1953 et le manoir devient le lieu de villégiature des descendants.
En 2021 les actuels propriétaires rachètent le domaine pour y développer un projet de centre de bien-être dans les bâtiments annexes du manoir, qui est entré en fonction en 2024 sous l’appellation de « Puymarteau Spa «.
Les façades et toitures du château, l’escalier à vis avec sa voûte, le mur de soutènement et la terrasse avec balustrade, la porte du pigeonnier avec un blason sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques le 11 mai 1981.
photos Johanna Martins DR
Source - manoir de Puymarteau recueil historique de Bruno Gastal mai 2024
le Pigeonnier dont le toit a été détruit au XIXe siècle -
la porte médiévale -
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