En 1286 Marguerite de Turenne donna la paroisse de Saussignac dépendant de la seigneurie de Bergerac, avec tous droits de haute moyenne et basse justice à Hélie d’Estissac qui possédait le château voisin des Tours de Lenvège lui-même construit par la puissante famille d'Estissac au XIIIe siècle, il fut le premier siège de la baronnie de Saussignac.
Les vignes des côteaux de Saussignac ont de tout temps été cultivées et en 1532 Rabelais ayant en les Estissac de puissants protecteurs, vantait déjà les vertus de ce vin dans son Pantagruel : « Ces moines défricheurs de Monestier et grands buveurs de Saussignac ». Le 6 mars 1586, lors d’un duel d’honneur de trois contre trois, Charles de Gontaut-Biron qui convoitait la jeune Anne de Caumont du château des Milandes pour son immense fortune, tua Claude de Carency, fils de Jean d’Escars, tuteur d’Anne, et ses seconds dont d’Estissac (interrompant la lignée des Estissac) et La Batie.
NB - Charles de Gontaut-Biron est celui qui va comploter contre Henri IV en soulevant la noblesse. Le 20 décembre 1599, Henri IV reçoit le duc de Savoie à Fontainebleau, ce dernier va proposer à Biron d’épouser sa troisième fille avec en prime un domaine en Bourgogne et un autre en Franche-Comté, en échange d’un soulèvement de la noblesse contre « le bon Roi ». Cette conspiration dans laquelle sont cités quelques proches du roi mais aussi des ducs et comtes, est attestée dans les mémoires de Sully.
Le complot est dénoncé mais Biron refuse d’avouer donc de se repentir, bloquant le pardon royal. La Preuve qu’il aurait pu éviter la mort, par orgueil et entêtement à ne pas reconnaître sa trahison, est toute entière dans cette expression populaire « être con comme Biron ».
Aux Estissac succédèrent les Caumont Lauzun dans la possession des terres de Saussignac. Le père du duc de Lauzun vendit la seigneurie en 1615 à Pierre d’Escodeca de Boisse, l’un des grands hommes de guerre du temps de louis XIII.
C’est ce dernier qui fit commencer l’édification du château, interrompue en 1621 par son assassinat par les protestants.
Sur la partie la plus élevée du bourg, Gabriel Nompar de Caumont comte de Lauzin (1593-1660) va terminer ce grand château de style classique, avec d’imposantes habitations. Le château présente un logis à deux étages qui s’encastre dans deux importants pavillons à trois niveaux eux-mêmes prolongés en équerre par des ailes à étage. Les toits sont en ardoises scandés de lucarnes.
Saussignac avait le titre de baronnie et sa juridiction comprenait cinq paroisses. Le dernier seigneur de Saussignac fut Emmanuel-Louis, marquis de Pont St Maurice né en 1739, lieutenant général et ambassadeur qui joua un rôle considérable dans la politique des dernières années du règne de Louis XVI. Il conserva cette terre jusqu'à la Révolution.
La Dordogne connaîtra une période plutôt calme au XVIIIème siècle, malgré les disettes et la révolution de 1789.
Après la dernière guerre, l’agriculture autour de Saussignac se spécialise : 450 ha de vignes 55 ha de pruneaux pour une superficie totale de 897 ha. Bien qu’aucune industrie ne s’y implante, tout un réseau de petites entreprises se développe. Ce n’est qu’avec la construction des autoroutes A20 et A89 que le département va sortir de son enclave, et le village avec.
Le château de Saussignac est désormais une co-propriété.
La commune qui depuis le 1er janvier 2017 fait partie de la nouvelle communauté de l’agglomération Bergeracoise, tournée sur la préservation et la valorisation du patrimoine architectural et paysager, conserve dans la partie gauche, des salles qu’elle consacre aux événements communaux.
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