En 1837 Pierre Magne (1806-1879) jeune avocat de Périgueux possède à Trélissac près de 230 hectares et le château des Chaudru. Il deviendra l’un des premiers ministres de Napoléon III. Principal actionnaire des ateliers de la Compagnie de Paris -Orléans, il activera la construction du chemin de fer. Son fils Alfred et son petit-fils Napoléon continueront à agrandir le domaine et en 1913 la propriété de Napoléon Magne représentera 557 hectares d’un seul tenant.
En 1860 le ministre abandonne le château des Chaudru pour celui de Montaigne, mais en 1854 il continuait à acquérir et superviser des échanges de terres sur Trélissac. Son fils Alfred (1834-1878) trésorier-payeur général du Loiret et directeur du personnel au ministère des finances et son épouse Mathilde Werlé s’installent au vieux château familial, pas loin des vestiges de l'ancienne église Notre-Dame de l’Assomption, qui datent du XVe siècle, inscrits aux monuments historiques depuis 2004.
Continuant à acquérir des parcelles, ils entreprennent de 1864 à 1868 la construction à l’ouest du nouveau château, sous le direction de l’architecte parisien Bertelin. La nouvelle résidence est un imposant bâtiment rectangulaire mêlant la brique rouge et la pierre blanche, avec des tourelles d’angles de base carrée, un donjon et un escalier monumental ornant la façade La décoration intérieure en fera l’une des constructions les plus prestigieuses du Périgord de la seconde moitié du XIXe siècle. Si Trélissac a un nouveau château dans un immense parc, ses propriétaires le trouve trop proche des habitations et de la route impériale de Paris au cirque de Gavarnie, par Limoges et Périgueux et pour l’isoler ils achètent les dernières maisons y compris le moulin de Rodas et proposent à la commune un projet tout à fait exceptionnel pour les
Les bâtiments communaux de Trélissac, qui échappaient à leur emprise. Situés en zone humide, le long de l'Isle, ils nécessitaient de nombreuses et coûteuses réparations et les Magne vont jouer les mécènes en faisant reconstruire au Nord, à distance raisonnable, un nouveau centre bourg (église, presbytère, mairie, école, avec leurs dépendances et jardins).
Dans la première partie du XXe siècle, Napoléon Magne (1865-1933) lèguera le château de ses parents à la ville de Périgueux. Admis à l’école militaire de Saint-Cyr en 1884; puis à l'école de cavalerie de Saumur, il quitte l'armée en 1897 avec le grade de capitaine. Il est conseiller général de Savignac-les-Eglises, député de la Dordogne de 1898 à 1902, siégeant à droite comme bonapartiste et conservateur.
Sans descendance, il mettra à disposition le château Magne, pour soigner des blessés lors de la Grande Guerre, puis le léguera à la ville de Périgueux à condition d'en faire un hospice pour personnes âgées.
Dans les années 1950, l’Hôpital de Périgueux y ouvre un hospice pour personnes indigentes, aidé des religieuses de la congrégation Sainte-Marthe.
En 2001, le château est acheté par un particulier, qui possède déjà le château de la Roche à Annesse-et-Beaulieu.
En 2005, un promoteur immobilier le rachète et y aménage ensuite vingt-quatre appartements de luxe, dont la plupart sont loués.
Bibliographie « châteaux en Périgord - Nouvelles approches - par A.M. Cocula et M. Colbert Ausonius éditions.
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