Sur une falaise calcaire, le château des Bernardières domine la Nizonne. Il est situé à 20 km de Brantôme au centre d’un triangle Nontron, Mareuil, Brantôme.
Le premier seigneur connu des Bernardières est dés 1253, le chevalier Seguin d’Authon, vassal du sire de Mareuil. De 1300 à 1332 la forteresse appartient à Pierre de Mareuil qui est le frère de Guillaume ler sire de Mareuil.
La guerre de cent ans (1337-1453) va ruiner la forteresse bâtie au-dessus d’un cluzeau. A l’entrée après avoir passé le porche, une tour ronde découronnée du XIIIe siècle reliée par un mur d’enceinte à un donjon du XIVe siècle de 8 m de haut en forme de léger losange, construit à même la roche sur deux niveaux qui conserve ses cheminées superposées, nous imposent leur féodalité. Sous la cour passe un souterrain reliant les différents bâtiments et dans la cour elle-même trône un puits de 33 m de profondeur.
En septembre 1377, le duc d’Anjou accompagné du connétable Bertrand Du Guesclin et d’autres chevaliers arrivent près du château des Bernardières occupé par les troupes anglaises qui prisent de peur mettent le feu au château avant de s’enfuir, laissant leurs prisonniers français périr dans l’incendie.
L’édifice se relève au XVIe siècle avec le Baron Antoine d’Authon (1475-1542) seigneur des Bernardières, de Mons, du Petit Mareuil et des Combes. Une légende va naître et c’est Pierre de Bourdeilles dit Brantôme qui la rendra publique.
Antoine d’Authon (1475-1542) est-il Barberousse, le terrible pirate devenu pacha d’Alger ? ...Une similitude de dates (naissance, piraterie et décès) est troublante.
Notre seigneur des Bernardières dès 1502 décide de quitter ses terres Périgordines et il les cède à ses voisins, Bourdeille, du Faure et de La Rochechandry et rend hommage à Guy, baron et seigneur de Mareuil. En 1506, il est cité comme homme d’armes et recrute 500 hommes de guerre pour embarquer officiellement sur une nef pour combattre l’Amiral de Flandre, Philippe de Bourgogne. Très vite ils attaquent tous les navires qu’ils croisent particulièrement en Méditerranée.
Amputé d’un bras, Il finira par se retirer dans son manoir de Saintonge où il sera arrêté pour piraterie. A la même époque, un certain Barberousse (alias Khayr-al-Dyn 1478-1546) écumant les mers est devenu Bey d’Alger….Une analogie entre les deux hommes va naître… même dans la propre famille d’Authon.
François 1er de Bourdeille dés 1502 co-seigneur des Bernardières, y installera sa lignée jusqu’en 1600. En 1575 sa petite-fille Jeanne apportera la seigneurie en dot à Charles d’Aydie de Ribérac seigneur de Monbazillac.
De 1597 à 1726 les d’Aydie des Bernardières en seront les nouveaux seigneurs.
C’est Armand d’Aydie de Ribérac représentant de son frère Guy mineur qui va s’intéresser aux forges des Bernardières, et sera fournisseur de la Marine Royale. Il construira à l’arrière un corps de logis central Renaissance avec des terrasses à balustres. Des jardins à la Française seront créés avec un pont en escalier enjambant la Nizonne.
En 1726 Charles-Antoine-Armand-Odet d’Aydie des Bernardières devient comte de Ribérac au décès du dernier Aydie-Riberac et lui-même sans descendance transmettra à son petit-neveu , Jacques-Louis-Charles-Gabriel Chapt de Rastignac, le comté de Ribérac avec nu-propriété sur les Bernardières. Sans descendance, Gabriel de Rastignac aura institué son épouse Françoise de Chabans de Richemont usufruitière et par le jeu des alliances en 1796 le neveu de Gabriel, Charles Antoine du Mas de Payzac se retrouvera à son tour usufruitier permanent et transmissible.
En 1796 les Bernardieres subira le pillage des lieux par la population de Champeaux… et en 1815 Françoise de Chabans de Richemont, veuve, remariée en 1798 à Louis Grand de Bellussière, revend les Bernardières à un notaire François -Clément Guyot.
En 1903 les Bernardières sont revendues à Hippolyte (dit Paul) Vieillemard issu d’une vielle famille d’imprimeurs de Nontron ayant fait fortune à l’aube du XXe siècle dans la publicité entre autres. Sa fille Blanche Vieillemard épousera Louis Bariteau et commencera à ouvrir en 1950 le château à la visite.
Leur fille Germaine Bariteau épouse Jean Perrard et c’est l’une de leurs filles Marie-Anne Perrard qui épouse Jean-Marie Bouzy qui sont désormais les propriétaires de ce Monument – Leur fils devient nu-propriétaire.
Les terrasses, le puits de 33 mètres de profondeur, le canal et le système hydraulique seront protégés ISMH le 24 juin 1948. Le corps de logis central les murs d’enceinte, le portail Henri II, la tour du XIIIe et le donjon du XIVe eux seront protégés ISMH le 6 avril 2016.
Pendant plus de 50 ans, les propriétaires actuels ont préservé l’intégrité de ce monument.
Document transmis par JM. Bouzy.
Charles Lafon, « Recherches sur les biens qu'ont possédés les Aydie du Périgord », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 85, no 2, 1958,
vue de la cour avec le puits et la tour ronde du XIIIe (les décors Renaissance ont été rajoutés du temps des Bourdeilles)
Donjon XIVe
Intérieur du donjon
R de C du donjon XIVe
logis Renaissance
Photo Périgord Dronne Belle
donjon
le canal et le système hydraulique seront protégés ISMH le 24 juin 1948.
Photo DR
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