Limitrophe du département de la Charente , la commune de Petit-Bersac est située à
neuf kilomètres de Ribérac.
L’origine de la dénomination « Mas de Montet » semble remonter à l'époque gallo-romaine et viendrait du mot « mansion » qui désignait les relais ou stations au bord des routes.
Le Château actuel fut érigé au XVIIIe siècle par la famille de Malleret. Il semblerait que le site remplace un édifice plus ancien puisqu'un Pierre de Malleret, seigneur du Mas-de-Montet, existait au début du XVIe siècle. Des vestiges datent des XVe et XVIe siècles et une restauration a été entreprise pour les conserver. Le château passe ensuite aux La Cropte de Chantérac, puis au XIXe siècle aux du Lau d'Allemans et aux Nattes.
Le château, ainsi que le moulin à eau et le fossé alors existants, sont montrés sur les tènements de 1789, les bâtiments ouvrés sur des structures existantes, expliquent les compromis architecturaux faits pour l’adapter au style Renaissance. Le logis initial de plan rectangulaire a été complété ensuite par l'ajout de tours carrées et cylindriques, pavillon latéral, terrasse surélevée en façade. A l'ouest du logis, une ferme s'organise autour d'une cour fermée. Au nord se dressent une serre et une orangerie de petite dimension ainsi que d'autres bâtiments à usage agricole.
Le château de La Vergne, propriété a proximité «conserve des pavillons à lucarne et une belle porte Louis XV».
En 1861 Pierre Marie comte du Lau d’Allemans meurt et sa fille Louisa Mathilde Marie du Lau d’Allemans (1840-1912) sera héritière du château du Mas de Montet et des terres et métairies.
Le 30 mai 1865 Elle épousera à Paris le capitaine Pierre Marie Béranger, marquis de Nattes, né le 25 mai 1829 à Montpellier.
Le marquis Pierre Marie Béranger de Nattes, gravira tous les échelons depuis son entrée en 1848 à Saint-Cyr où il choisit la cavalerie. Il passera du 6e régiment des cuirassés de Versailles au ler chasseur d’Afrique pour faire la guerre de Crimée en 1854, puis ce sera la Kabylie en 1857 et la Syrie en 1860 sous son commandement avec un effectif de 184 hommes et 188 chevaux.
Le commandant de Nattes s’illustrera le 9 novembre 1870 lors de la bataille de Coulmiers à la tête du 2e bataillon du 22e régiment des Mobiles de la Dordogne, l’une des rares victoires françaises de la guerre franco prussienne et finira sa carrière avec le grade de Lieutenant-Colonel en 1872 à 43 ans, et Officier de la légion d’honneur.
Il fut alors administrateur de la compagnie d’assurances de Seine et Oise et il s’occupera de ses 170 ha de terres et métairies.
La retraite
. .. Il n'avait cependant pas encore fini de servir. La loi du 15 mars 1875 fixe la composition de l'armée territoriale et le 26 août 1875 «Le ministre de la Guerre informe M. de Nattes, Pierre-Marie Bérenger, capitaine démissionnaire que par décret du 24 août 1875 il est nommé lieutenant-colonel au 93e régiment d'infanterie de l'armée territoriale, subdivision de Périgueux où un emploi de ce grade est vacant pour organisation.
"sa vie se passe entre Paris au 51 avenue Montaigne puis au 21de la rue de Marignan et le Mas de Montet ».
Dés 1874 il était conseiller municipal de Petit-Bersac puis Maire de 1879 à 1898. Il mourra en 1905.
La marquise elle, a laissé le vif souvenir d’une personne vivant au milieu de ses chiens et de ses singes fugueurs.
Elle était érudite et avait la passion des orchidées. Sa serre renfermait des espèces rares venues du Mexique de Colombie du Guatemala et le singulier Bolbophyllim odoratum que son fils lui ramena des Indes.
Le Marquis et la Marquise de Nattes firent planter des arbres peu communs et exotiques, dont des séquoias géants, tulipiers de virginie, Orangers des Osages, Cèdres du Liban...
Ils eurent un fils Pierre Paul Armand Béranger (1867-1945) marquis de Nattes que la Marquise éduquera trop durement. Elle laissera d’ailleurs le souvenir d’une femme autoritaire et tranchante avec tous, sauf envers son majordome Jean Virecoulon qu’elle coucha sur son testament en 1909, lui léguait l’usufruit des immeubles lui appartenant à La Vergne. Le 28 juillet 1912 revenant de Paris la marquise sera victime d’un accident de voiture et trouvera la mort à l’hospice de Vendôme.
Jean Virecoulon lui, mourut le 27 mars 1916 au château de La Vergne, entouré des chiens et des singes de la Marquise.
Le marquis Pierre Paul Armand Béranger avait épousé le 8 juillet 1905 Anne Marie Berthe Amandine de Dreux-Brézé. Il héritera du domaine de sa mère d’une étendue de 170 ha consistant en deux châteaux, l’un à Montet, l’autre à La Vergne, des terres et des maisons situées dans les différentes métairies.
Vivant à Paris, il confiera la gestion de son patrimoine à un régisseur mais par ressentiment fit brûler les objets ayant appartenu à sa mère et fit jeter dans la rivière ses armes de grande valeur… puis, en 1918 il vendit l’ensemble du domaine à Léon Vitrac banquier et courtier en immeuble à Sarlat.
Les bois furent abattus, les métairies revendues séparément et le château vendu le 8 juillet 1820 au Docteur Descubes dont la fille était l’épouse de Monsieur Thonnard du Temple qui s’y ruina. La propriété fut remise à la vente en 1927.
De nombreux propriétaires se succédèrent… et Madame Émilienne Rolland qui cultivait le domaine dans les années 60 eut l’idée de transformer vingt ans plus tard, le château en hôtel et son restaurant réputé obtiendra ses trois étoiles.
Depuis 1992 Le président François Mitterand y était un hôte privilégié car il adorait cet endroit proche de la maison de son grand-père maternel de » Touvent » à Nabinaud. Il y organisa aussi des réunions privées avec ses ministres, conduisit des affaires d‘Etat..
Fermé en 1997 le château a été complètement rénové et en 2010 une nouvelle mise aux normes fut effectuée.
Désormais L’établissement sur 60 ha propose 10 suites luxueuses et accueille des réceptions privées. ref – Henri de Castellane SHAP année 1995 pages 481 à 494
avril 2023 - lors de »Châteaux en fête » -
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