Le château de Fénelon est situé à Sainte-Mondane, à onze kilomètres au sud-est de Sarlat et treize kilomètres à l'ouest-sud-ouest de Souillac.
Fenelon comportait une double enceinte, celle de l’intérieur limitant la terrasse et celle de l’extérieur fermant la rampe d’accès qui monte en pente douce entre deux châtelets d’entrée munis de mâchicoulis. il sera refortifié durant les guerres de religion sur ordres d’Henri III par un imposant bastion côté sud avec une muraille munie de défenses en éperon. Les tours jumelles du XVe seront renforcées au XVIe de tours semi-circulaires.
Désormais le château est une citadelle avec trois enceintes fortifiées.
Son histoire :
Autour de l’an 1000, le premier château appartenait à une famille noble du nom de Fénelon, vassale des puissants vicomtes de Turenne.
Au XIIeme siècle, la famille de Fénelon se convertit au catharisme et à l’encontre d’autres forteresses, la leur est épargnée jusqu’en 1241 quand le château-refuge des « parfaits » est démembré. Amalvin et Lucie de Fénelon sont condamnés à partir en pèlerinage à Constantinople.
En 1300, bénéficiant de solides alliances. La famille de Fénelon fait rebâtir une nouvelle forteresse.
Nota bene - Au XIVe siècle, Édouard III, roi d’Angleterre, prétendait au trône de France mais c’est le Valois Philippe VI qui le devint, donnant le prétexte à la guerre de cent ans (1337-1453).
De 1356 jusqu’en 1360, la seigneurerie est la proie des routiers sous l’autorité de Bertrucat d’Albret à la solde du roi d’Angleterre qui le sommera de remettre les clés de Fénelon au capitaine John Chandos, faisant passer officiellement la forteresse pendant quinze ans, aux mains des Anglais, chassant définitivement les de Fénelon.
En 1375, la forteresse sera reprise par les armées du roi de France commandées par le duc d’Anjou et vendue à un seigneur des environs, Jean de Massault qui se résignera à la revendre à la puissante famille de Salignac (la Lignée des Salignac de la Mothe-Fénelon qui demeurera au château jusqu’en 1780).
En 1453, la guerre de Cent ans s’achève et la forteresse se transforme en une agréable demeure gothique, avec cheminées ouvragées, baies à meneau et lucarnes sculptées. Le château se couvre entièrement de magnifiques toitures de lauzes qui font sa renommée.
Mais au XVIe siécle, éclatent les guerres de religion. Entre 1562 et 1598, huit conflits vont déchirer le royaume de France. Bertrand de Salignac de la Mothe- Fénelon, à qui son frère Armand a légué la forteresse en 1577, s’y installera durablement en 1584. Chargé de la protection de tout le secteur Sarlat-Domme-Gourdon, il va refortifier le site sur les ordres du roi. Il construit l’imposant bastion côté sud et ajoute une muraille munie de défenses en éperon. Désormais le château est une citadelle avec trois enceintes fortifiées. Enfin les tours jumelles du XVe siècle sont renforcées de tours terrasses ressemblant à des tours accolées.
En 1587, ce chevalier, également ambassadeur de France en Ecosse et en Angleterre, vient en aide à la ville de Sarlat assiégée par le vicomte de Turenne. La même année, c’est à Domme qu’il repoussera l’armée protestante du capitaine Geoffroy de Vivans, mais perdra son neveu et héritier Jean de Salignac.
En 1599 Henri IV l’appelle pour une mission d’ambassadeur en Espagne, mais déjà âgé
il meurt à Bordeaux. Il aura servi fidèlement quatre rois de France.
Au XVIIe siècle, quelques derniers grands travaux pour mettre le château au goût du jour, verront l’appartement seigneurial se garnir de parquets et boiseries en noyer, d’une cheminée magnifiquement sculptée (classée M.H)…
les travaux de finition furent exécutés par François ler de Salignac de la Mothe-Fenelon qui y engloutira sa fortune et celle de son épouse Marie de Bonneval. la grande salle du vieux donjon devient galerie, la façade d’entrée avec la monumentale terrasse-promenoir et son imposant escalier qui permet d’accéder à l’ancienne « haute cour » ouverte par quatre baies à meneaux, nous le laisse imaginer tel qu’il était quand naquit en ses murs en 1651 François de Salignac de la Mothe-Fénelon, fils de Pons de Salignac de la Mothe-Fénelon et de Louise de la Cropte Saint-Abre, qui deviendra l’illustre Fénelon écrivain et Archevêque-Duc de Cambrai. La postérité lui rendra hommage pour ses idées réformatrices et les philosophes des Lumières, de Montesquieu à Rousseau le considèreront comme leur précurseur. Durant la fronde, Pons, le père de François aura maintenu la région dans l’obéissance du roi, tandis que sévissent les troupes de Marsin, lieutenant du prince de Condé. Le 28 janvier 1653, Louis XIV lui octroiera le titre de comte de la Mothe-Fénelon.
Gabriel-Jacques de Salignac de la Mothe-Fénelon entre en possession de la seigneurerie en 1721. En 1724 le roi Louis XV le nomme ambassadeur en Hollande. Entre 1735 et 1740, il reçoit les charges de gouverneur du Quesnoy et des charges militaires glorieuses. Le 11 octobre 1746, à la bataille de Raucoux, il ne survit pas à une amputation de la jambe.
En 1780, le château tombera en désuétude et sera vendu au fermier général Jean-Baptiste de Bouilhac de Bourzac par le dernier membre de la famille, mettant un terme à 400 ans de la présence du brillant lignage des Salignac de la-Mothe-Fénelon.
Le domaine sera vendu en 1815 à son régisseur Elie-Martin Pigner avec une partie des terres et des dépendances, qu’il convertira en une vaste métairie.
Le sauvetage du domaine débute en 1859 quand le Marquis Ernest de Maleville transforme Fénelon, en une exploitation agricole exemplaire. Il entreprend la restauration intègre de la forteresse, reconstituant le domaine morcelé entre la révolution et les ventes de 1815 et en plus, il sauvera les précieuses archives du château.
Il lèguera Fénelon à son fils Lucien, artiste peintre réputé de l’Ecole du Sud-Ouest.
Le premier conflit mondial de 1880 puis le phylloxera qui détruisit le vignoble de Fénelon, vont contraindre Lucien à se séparer de ce lieu si cher à son cœur.
Il obtient le classement aux Monuments Historiques en 1927.
Puis Fénelon va connaître une succession de propriétaires…
Depuis 1989 la famille Delautre qui l’habite à l’année, fait revivre et restaure inlassablement Fénelon. Un important chantier de réfection des toits de lauzes sur le corps de logis, est actuellement en cours.
Un très beau mobilier et des objets d’art du XVe au XVIIIe siècle mais aussi une collection de pièces historiques et artistiques (Armes, tableaux, tapisseries) vous permettront de vous laisser emporter dans l’Histoire d’un des monuments les plus emblématiques de la Dordogne.
Jean-Julien Delautre, Conservateur du château de Fénelon, a édité un livret remarquable que vous trouverez à la boutique du château.
Ouvert à la visite 2022 dés le printemps.
Château de Fenelon 24370 Sainte-Mondane 0553298145
Le château apparaît dans le film de Ridley Scott, « le dernier duel » sorti en 2021.
Inscrit aux monuments historiques en 1927, il est classé en 1962. Trois dépendances extérieures au château sont également inscrites depuis 1962 : la ferme de la Condamine, la maison de la nourrice et la métairie de Fraysange[2].
Livret du conservateur du château de Fénelon par Jean-Julien Delautre.
La ferme du château et son pigeonnier
La maison de la nourrice de François de Salignac de la Mothe-Fénelon
La maison de Régisseur
L’Orangerie du château
Deux surprises nous attendaient l’état du château médiéval et le long des remparts ses arbres importés sous Jussieu XVIIIe -séquoia et le cèdre incroyables. Ses trois remparts, son pédiluve pour les chevaux -son puits - ses guérites militaires - ses terrasses et le bonheur d’un aménagement somptueux , avec salle d’armes, cabinet de curiosités et pièces de vie de riches seigneurs dont la chambre dite de Fénelon où le grand homme est en permanent rappel dans un mobilier et des objets d’art dignes des plus beaux musées, constituant la seconde surprise. La cuisine et la salle dédiée aux poteries anciennes auraient à elles seules justifié une visite -
je vous remets le lien qui ne concerne que la biographie de l’archevêque Fénelon -
https://perigordalentour.wixsite.com/website/post/copie-de-la-vie-de-l-illustre-périgordin-fénelon-écrivain-et-archevêque-duc-de-cambrai
Article complet et avec plein d'infos... et site incroyable, de toute beauté! Dans la visite intérieure, à noter le fascinant cabinet de curiosités... Ce site reste un vrai voyage dans le temps et permet de tourner de grandes pages de l'histoire de France !