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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Les causses du Périgord et L’expertise des maîtres de forges au service de l’arsenal de Rochefort

Dernière mise à jour : 26 janv. 2022

Nous étions partis à la recherche des cabanes de pierres sèches de Gabillou (1) c’est un grand château en plein chantier qui nous saute aux yeux.

La commune de Gabillou située au cœur du causse « blanc » du jurassique apparaît aujourd’hui comme une petite commune (incluse dans l’aire urbaine de Périgueux -une centaine d’habitants). Elle fut pourtant le siège de l’une des plus étendues châtellenies du Périgord. Dès le 13ème siècle on décèle la présence d’un prieuré dépendant de l’Abbaye de Tourtoirac.

En 1397, le repaire qui appartenait aux Moudisson Lachassaigne, fut pris par le comte Archambaud, qui le démolit, parcourant dès lors, avec les Anglais, le pays en se livrant au pillage.

C’est en 1405 que cette seigneurie devint par alliance la possession de la famille d’Hautefort, Éric d’Hautefort descendant de l’illustre Bertrand de Born, épouse Marthe de la Chassagne, dame de Gabillou et s’installe au château de Vaudres qui devient le fief de la branche cadette de la famille de Hautefort.

En 1496 le nom de « Gabilhono » apparaît en liaison avec l’important château de Vaudres au centre d’un domaine de quelque 1195 hectares.

En 1618 René de Hautefort épouse Jeanne de Marqueyssac et le château et le bourg de La Boissière d’Ans deviennent propriétés des Hautefort. Le couple qui aura huit enfants est très attiré par la Cour de Louis XIII où vit François, premier Marquis de Hautefort (1547-1640) qui servi sous cinq rois et qui fut gentilhomme de la chambre d’Henri III et capitaine de cent hommes d’armes de ses ordonnances.

Ce n‘est qu’en 1691 que François de Hautefort leur troisième fils fera construire la Forge d’Ans qui deviendra une des plus réputées du Royaume en coulant des canons.

« En 1691 Louis XIV est en guerre et a grand besoin de bouches à feu. François de Hautefort est l’homme de la situation. il rachète le moulin à papier profitant du site propice à ses futures installations hydrauliques. Il y fait construire à La Boissière un haut-fourneau constitué de deux fourneaux.

Le Roi Louis XIV rêve de régner en maître sur terre comme sur les mers… Pour ce faire, il lui faut un lieu pour construire et armer ses vaisseaux de guerre. Il choisira Rochefort et la Charente, pour y installer le plus bel arsenal du royaume et fera ainsi la richesse des maîtres de forges dont ceux du pays d’Ans tout proche et de la fameuse route des canons qui fera travailler toute la population.

Le Château de Vaudres connaîtra son apogée en devenant le centre névralgique de cette industrie métallurgique grâce à la rectitude des chemins qui le reliaient à la Forge. Le causse où les sites d’extraction du minerai ou de la castine (pierrailles calcaires servant de fondant) s’y trouve toujours.

En 1720 une bâtisse un peu lourde est bâtie à côté du château lui même reconstruit avec en outre la présence d’un des plus beaux jardins de France.

La comtesse de Hautefort pianiste de talent y tient salon avec des poètes et des musiciens tel que Jean-Baptiste Lemoyne (compositeur Périgourdin 1751-1796).

La Révolution sonnera le glas de la magnificence du château, car dès lors il sera plusieurs fois incendié et pillé, puis liquidé par des propriétaires impécunieux.

L’actuel propriétaire est Thierry Fournier à l’origine de la réhabilitation.

(1) Les cabanes sont nombreuses dans cette région de terre calcaire, de causses, où on cultive les noyers, les truffiers et les vignes. Celles recherchées sont en pierre sèche comme il se doit. Une borie et deux autres accolées toutes proches de la première et une quatrième, presqu’en ruine, dans un champ situé de l’autre côté du chemin d’accès, sont présentes. Sur le cadastre napoléonien, les terrains qui les supportent étaient des parcelles de vigne dépendant alors du château et l’on peut penser que ces cabanes datent de la seconde partie du XIX siècle, période qui a vu le développement de l’agriculture dans notre département. Elles ne sont pas portées sur le cadastre de 1841.

- le propriétaire est celui du château de Vaudres -les cabanes sont inscrites à la fondation du «Patrimoine ».










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