Au cours d'une inspection de l'lle d'Aix le 5 avril 1808, Napoléon ordonne la construction d'une maison pour le commandant de la place. La maison, aux proportions imposantes dans le paysage de maisons de pécheurs, est construite de 1808 à 1809.
Après son abdication L’Empereur quitte Malmaison le 29 juin 1815 et arrive à Rochefort le 3 juillet voulant se rendre en Amérique. Sans passeport, traqué par l’ennemi et le gouvernement de Louis XVIII il décide de se rendre à l’Ile d’Aix dans cette maison où il séjournera trois jours du 12 au 15 juillet 1815 où Il rédigea le brouillon de la célèbre lettre qui le plaçait sous la protection du gouvernement britannique, avant d'être embarqué pour l'exil à Sainte-Hélène.
Parmi ses proches qui y ont suivi Napoléon, Gaspard Gourgaud (1783-1852). Compagnon d'armes de l'Empereur à qui il a sauvé la vie en Russie en 1812, le général Gourgaud s'est signalé par son impétuosité et ses nombreux actes de bravoure dans l'armée impériale. Pendant les trois premières années qu'il passe à Sainte-Hélène (14 octobre 1815-14 mars 1818), il supporte mal la vie insulaire au sein du petit cercle français en exil. Avec des fortunes diverses, il poursuit sa carrière sous la Restauration et la Monarchie de juillet, participant au Retour des cendres.
Certes proche de Napoléon, Gourgaud entretient des rapports complexes avec l'entourage impérial - du vivant de l'Empereur et par la suite - ce qui a entravé sa carrière. Il a laissé un Journal qui - n'étant pas destiné à être publié - livre un témoignage sur les grandes batailles napoléoniennes et sur la vie à Sainte-Hélène.
Marie-Amédée-Henri-Napoléon, baron Gourgaud (1881-1944) est l'arrière-petit-fils de Gaspard Gourgaud (1783-1852). « Napo », est le dépositaire de la mémoire familiale ainsi que des souvenirs et cadeaux de l'Empereur.
Napoléon Gourgaud hérite de souvenirs historiques : certains effets personnels de Napoléon issus du pillage de ses bagages à Waterloo, des reliques de Sainte-Hélène rapportées par son aïeul, des papiers de famille, une collection de tabatières...
Le 25 septembre 1917, il épouse une richissime héritière new-yorkaise, Eva Gebhardt.
Dans l'élan de la Reconstruction de la France après 1918 et des mouvements de sauvegarde du patrimoine, Napoléon et Eva Gourgaud cherchent une noble cause : attachés l'un à perpétuer la mémoire impériale, l'autre à faire rayonner un nom qui était devenu le sien, les Gourgaud entendent l'alerte lancée par Pierre Chanlaine dans Le Matin du 1er mai 1925. Le journaliste y dénonce l'état d'abandon et de délabrement du dernier havre de l'Empereur déchu sur la terre de France. Ils réagissent, font classer la maison du commandant, la placent au titre des Monuments historiques, la rachètent le 21 décembre 1926, la restaurent, la remeublent.
Leurmusée est inauguré par Edouard Herriot, ministre de l'Instruction publique, en personne, le 16 septembre 1928.
Il sollicite aussi, au moment de l'ouverture du musée, amis et connaissances: Zénaïde de Cambacérès offre le Précis historique de la Révolution française, lu à l'Empereur à bord du Northumberland, le prince de la Moskowa donne une toile représentant la fondation de la République cisalpine de Lafitte, le baron Coudein remet l'uniforme de son ancêtre... Enfin, Napoléon Gourgaud achète : dans le musée on peut ainsi admirer le portrait de Napoléon en roi d'Italie par Appiani ou celui d'Isabey le représentant debout devant son trône...
Tous deux constituent une très belle collection de mobilier XVIIIe et Premier Empire qui voisine dans leurs résidences avec du mobilier de famille acquis par le compagnon de Sainte-Hélène à la vente de Malmaison en 1829.
Pour donner une véritable impulsion à leur projet, ils mènent une vraie politique touristique, en finançant un service régulier de bateaux à vapeur depuis Fouras, en promouvant l’île dans les guides Hachette ou Michelin, en rachetant deux hôtels. Ils développent l'offre culturelle en ouvrant un second musée, en 1933, consacré à l'Afrique dans les anciens logements militaires qu'ils ont acquis de l'autre côté de la rue.
La même année, Napoléon Gourgaud donne à l'État sous réserve d'usufruit le musée Napoléon. Quant à leur collection d'art moderne, elle doit, dans leur esprit et du fait de leur absence de descendance, revenir aux musées nationaux. Comme les tableaux ont été achetés sur les fonds d'Eva, leur usufruit lui en revient après la mort de « Napo » en 1944, et ce jusqu'à sa mort, le 14 juillet 1959.
En 1954, elle avait entériné par acte notarié le legs à l'État du musée Africain. En 1957, elle lègue par testament aux musées nationaux les tableaux et le mobilier qu'elle détenait en propre. À sa mort, les deux musées et leurs collections sont rattachés au Musée national du château de Malmaison et de Bois-Préau.
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