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Périgueux qui se raconte 3 rue du Gymnase - « le sport au service de tous ».

  • Photo du rédacteur: Glady de Brégeot
    Glady de Brégeot
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 1 jour


Périgueux offre aux regards, des lieux chargés d’histoire et quelquefois il faut être guidé pour s’éloigner un peu du centre historique médiéval et Renaissance, et repartir vers le quartier de Vésunna métamorphosé en secteur résidentiel au XIXe siècle.

 

Le Docteur Louis Amédée Guilbert (1831-1902) médecin porte-parole des hygiénistes,  dont l’action avait été déterminante dans l’assèchement des marais de la Double et propriétaire foncier du domaine de Barbadeau à Champcevinel est à la tête du « comité départemental de défense nationale  » chargé de traiter les questions relatives à l’armement, l’équipement de la garde nationale qui sera appelée le 17 juillet 1870 dans le conflit de la guerre appelée guerre franco-prussienne. Commencée le 19 juillet 1870 elle prendra officieusement le ler septembre 1870 après la défaite  de Sedan, mettant en évidence l’impréparation des troupes.  Cette guerre qui ne durera que six semaines, causera  la mort de 100 000 hommes  dans chaque camp.

Après la chute de l’Empire, Louis Amédée Guilbert est le premier préfet de la Dordogne, nommé par Gambetta le 4 septembre 1870 et le traumatisme du désastre va l’amener à vouloir changer l’avenir en transformant les militaires en athlètes.

 En avril 1872 dans le bâtiment prêté par la municipalité, au sud du cloître de Saint-Front, dans la chapelle du petit séminaire dite « des pénitents blancs « , Le club de gym-tir-marche « Les Enfants de la Dordogne » verra  le jour.   Les  jeunes militaires s’y entraîneront et dix ans plus tard le lieu deviendra trop étroit d’autant que les jeunes filles et femmes se seront, elles aussi  mises au sport.

En 1882,  le président de la société de gymnastique « Les Enfants de la Dordogne « est Jules Honoré Sécrestat (1822-1905) riche industriel, propriétaire des terres de Lardimalie qui aura eu le temps de se construire une légende. Ses recherches lui ont fait créer entre autres, un apéritif à la gentiane « le bitter Secrestat » recommandé par le corps médical pour contrer la consommation dévastatrice de l’absinthe. Avant-gardiste,  la promotion de ses  productions contribuera à sa gloire. Il partagera aussi les acquis techniques de cette fin de siècle avec son village de Saint-Pierre de Chignac, y apportant l’eau courante, l’électricité, les lignes télégraphique et téléphonique et modernisera les conditions d’hygiène dans ses métairies.  Son épouse Marie Berthe Cécile Deiche va offrir un  terrain impasse Champeau d’une superficie de 407 m2. Le prix de la construction sera couvert par des actionnaires et ce sont les  architectes Lagrange père et fils qui en seront chargés. La façade surmontée d’un fronton triangulaire, est percée par cinq grandes baies éclairant la mezzanine destinée aux salles de réunion. Le  plafond de la grande salle comprend quatre caissons vitrés. Des  gradins pouvant  accueillir trois cents personnes et une  tribune  d’honneur pour pas moins de 150 invités, correspondent à l’attente des décideurs.

En 1890 la municipalité donnera le nom de « gymnase » à la rue dans laquelle se trouve cet immeuble, inauguré le 6 décembre 1891. Le président Félix Faure remettra la légion d’honneur en juin 1895 à Monsieur Sécrestat pour l’ensemble de ses actions. En 1901 Jules Honoré Secrestat va se retirer de la présidence. Il rachètera  toutes les actions et en fera  don à l’association et la société donnera à l’immeuble le nom de « gymnase Secrestat ».

Deux guerres plus tard, une tragédie va endeuiller ce local à tout jamais et une plaque la rappelle « Du 23 au  27  février 1943, le gymnase a servi de lieu d’internement pour des juifs étrangers au département victimes de rafles menées par le gouvernement de Vichy. Plus de 70 d’entre eux ont été déportés dans les camps d’extermination de Maïdanek et de Sobibor ».

A la libération, le lieu perdurera dans sa vocation sportive, jusqu’au déménagement en 1995 du club des « Enfants de la Dordogne » à Boulazac où la mémoire de son histoire est conservée.  

 

 





le Docteur Louis Amédée Guilbert est le 4e en haut en partant de la gauche.






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