Sur la route reliant Thiviers à Brantôme dans le Périgord vert, vous découvrirez le village médiéval de Saint-Jean-de Côle désigné «plus beau village de France», avec ses habitations d’époque amoureusement entretenues. Tout le village se situe autour du Château médiéval des XIe et XVe siècles qui domine la place Saint-Jean et celle du prieuré dont l’ancienne église Saint-Jean-Baptiste de style romano-byzantin, construite en 1086 (Classée aux monuments historiques en 1862).
Les premiers membres de la famille de La Marthonie qui a donné son nom au château sont cités à Saint-Jean-de-Côle dés 1256.
En 1394, les Anglais s’emparent du village, s'y installent et le fortifient, mais détruisent le château. Ils seront chassés de Saint-Jean-de-Côle par le sire d'Albret, en 1405.
Le château actuel a été reconstruit à partir de la fin du XVe siècle par Étienne de La Marthonie, Conseiller au Parlement de Bordeaux et achevé par son fils, Pierre Mondot de La Marthonie au début du XVIe siècle.
Le village est pillé par les protestants en 1569, pendant les guerres de religion.
Au début du XVIIe siècle, une aile a été ajoutée perpendiculairement au château du XVe siècle avec une galerie à arcades au rez-de-chaussée. Dans une des tours du XVe siècles un escalier de plan carré a été édifié.
Depuis cette époque le château se présente, constitué de deux éléments soudés en équerre avec d’un côté le château médiéval du début du XIVe siècle avec ses hauts logis et tours carrées et rondes ouvertes de tuiles au-dessus des chemins de ronde à mâchicoulis et de l’autre côté son aile XVIIe restée inachevée reposant sur une galerie à cinq arcs surbaissés. cette galerie supportant la façade déterminant des travées dont chacune est sommée d’une lucarne à fronton arrondi.
Vers 1650, la terre de La Marthonie a été élevée en marquisat au profit du fils de Gaston de La Marthonie.
En 1691, Marie de La Marthonie, seule enfant survivante de Jean-Gaston, dernier marquis de la Marthonie et héritière du château, épousa Guy de Beynac. Leur petite-fille Marie-Claude de Beynac fille aînée de Pierre dernier marquis de Beynac, héritière à son tour du château,
épousa en 1761 Christophe marquis de Beaumont (1731-1802) maréchal des camps et armées du Roi, à qui elle transmit les terres et titres des seigneurs de Beynac qui faisaient partie des quatre premiers barons du Périgord.
En 1797, le château et la propriété seront vendus comme bien national, mais leur petit-fils Christophe-Louis de Beaumont les rachètera vers 1830,
Son actuel propriétaire, Pierre de Beaumont-Beynac, reprit en 1952 cette demeure classée aux M.H. en 1943 mais très endommagée notamment pendant sa période d’inoccupation lors de la dernière guerre et entreprit d’en assurer la restauration, achevée en 2021. Maire de Saint-Jean-de-Côle de 1971 a 2008, il a eu à coeur tout à la fois de préserver le village et de redonner à cette propriété familiale, tout son lustre, La Marthonie est un des rares châteaux périgourdins à s’être transmis, hors la période révolutionnaire, dans la même famille depuis son origine, il y a quelques 800 ans.
Cette terre délaissée depuis la dernière guerre a été restaurée à partir de 1953 et en 2018 une importante tranche de travaux, lui a rendu grâce. Son propriétaire Pierre de Beaumont-Beynac qui fut maire de Saint-Jean-de-Côle entre 1971 et 2008 en est à l’origine s’inscrivant dans la lignée des nobles bâtisseurs.
Le château a été classé au titre des monuments historiques le 9 octobre 1943.
A deux pas du Château de la Marthonie, il serait dommage de ne pas marcher sur les galets du Vieux Pont de Saint-Jean-de-Côle datant du XVe siècle construit sur l’emplacement d’un gué qui existe toujours. De style roman à dos d’âne avec trois arches « en plein cintre » permettant d’atténuer les effets du courant sur ses piles, il traverse la rivière en avant du bief qui conduisait l’eau au vieux moulin de l’ancienne abbaye. Sa silhouette attractive, attire le marcheur qui posera ses pieds sur ses galets. Découvrez aussi la Fontaine d’Amour qui a vu tant d’amoureux se promettre de s’aimer toujours.
Le Vieux Pont est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 juillet 1925.
En 2006 lors de travaux, quatre « logettes à répit », sorte de sarcophages datant du Moyen-Age, situées à l’extérieur de l’église, le long du mur de La Chapelle sud, sont découvertes. totalement ignorées de l’histoire locale. Ces logettes moyenâgeuses étaient plus rares en Europe que les sanctuaires à répit. Un enfant mort-né était placé directement dans la pierre granitique contre le mur du chœur de l’église. La pluie ruissellait sur le toit du Chœur avant de tomber sur la logette. Au bout d’un an, on considérait le baptême comme effectif grâce à cette eau sanctifiée et l’enfant enfin nommé, pouvait être enterré au cimetière paroissial.
L’intemporalité du village qui fut aussi grâce à ses moines, une place de commerce importante sur cette route entre Thiviers, Nontron et Brantôme est frappante. Le village au XIXe aurait pu perdre de son charme quand en 1869 la ligne de chemin de fer a rapproché Brive et même Angoulême.
Les Floralies ont lieu chaque année le 2eme week-end de mai, démarrant la saison touristique.
Magique 😉 j'adore l'histoire de France.... Avec ces nombreux châteaux 😊
Merci pour ces informations précieuses
Toujours aussi passionnants ces reportages , merci pour les photos