En 1521, le Béarnais Pascal Dolce établit la première forge au bord de l’Auvézère, dominée par un château Renaissance rappelant l’origine seigneuriale de ses premiers propriétaires.
Cette forge figurait parmi les grosses forges à bois qui, sous l’ancien régime, produisaient de la fonte et du fer à l’aide d’un haut-fourneau et d’une affinerie. La marche de l’usine reposait sur l’utilisation de l’énergie hydraulique et sur l’emploi d’une main d’œuvre paysanne, uniquement en période hivernale. Le minerai de fer, le charbon de bois et la force hydraulique des rivières firent longtemps la richesse des maîtres de forge du Périgord qui fabriquaient notamment la fonte des canons de marine. En 1691 Louis XIV est en guerre et a grand besoin de bouches à feu. il rêve de régner en maître sur terre comme sur les mers… Pour ce faire, il lui faut un lieu pour construire et armer ses vaisseaux de guerre. Il choisira Rochefort et la Charente, pour y installer le plus bel arsenal du royaume et fera ainsi la richesse des maîtres de forges dont ceux du pays d’Ans tout proche et de la fameuse route des canons qui fera travailler toute la population. A Savignac-Lédrier avec son haut-fourneau, la fonte grise sera produite pour les forges de Ruelle près d ‘Angoulême. Les paysans constituent l’essentiel de la main-d’œuvre. Le travail à la forge n’est pas une aliénation et les paysans ont choisi l’appellation d’ « homme du fer » fondée sur une économie mixte, les produits de la ferme et un salaire et y travaillent seulement 7 mois par an. Leurs conditions de vie s’améliorent pour les ouvriers métallurgistes de métier et Les paysans en quête de revenus complémentaires, mais aussi les charbonniers, forgerons, charpentiers, régisseurs et ingénieurs et tout un monde de transporteurs souvent asiniens, , ainsi que le fourmillement des tâcherons, que génère cette industrie.
La plupart des sites de production avaient disparu au XIXe siècle, mais les forges de Savignac-Lédrier ont tourné jusqu’en 1930. Au moment même où la forge entamait son inéluctable déclin, un atelier de tréfilerie, produisant des pointes longues, puis essentiellement des clés de boites à sardines perdurera jusqu’en 1975.
Les forges portent le label des Monuments historiques et se visitent toute l'année, du 15 mars au 15 novembre. L’accueil est ouvert tous les après-midis de l’été (sauf le lundi). Les visites guidées début à 14h45, le dernier départ est à 17 heures. Le reste de l’année, la visite se fait sur rendez-vous.
Photo 7 Alain Descombes
Le bâtiment des ouvriers de forge (intendance - cantine) -
Cette salle était aussi celle du repos dans un bruit d’enfer - le banc en pierre était aussi pour s’allonger -
l’Auvezère -
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