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  • Photo du rédacteurGlady de Brégeot

le château Montfort et l’un des trois cingles de la rivière Dordogne -Périgord Noir

Dernière mise à jour : 27 févr.

Le Château de Montfort se trouve à Vitrac à 7 km au sud de Sarlat.

On peut le découvrir depuis Carsac, en naviguant sur le cingle qui est un méandre de la rivière Dordogne ou par la D703.

Serti d’un triple rempart, il épouse la forme de la falaise. On peut dire que côte rivière, la sobre façade est flanquée d’une tour défensive à mâchicoulis. Du côté bourg, un logis du XVe siècle avec une tour polygonale prend appui sur ce donjon. La cour intérieure est flamboyante avec son escalier encadré de statues conduisant au châtelet précédant la cour où au siècle dernier la tour polygonale s’est vue doter d’un crénelage et où une tour circulaire s’est vue coiffer d’un lanternon germanique. Quelques logis à l’italienne ornent encore ce château.


le château est cité en 866 sous le nom de « Castrum de Monte Forti ».

Son implantation lui permettait de surveiller la navigation sur la Dordogne et le péage pour les bateaux.

Il a eu un destin tumultueux, tantôt assiégé, détruit, rasé et reconstruit et ce, durant 8 siècles. Six fois détruit et six fois reconstruit, les ajouts successifs et les différents styles lui donnent une allure de château romanesque.

Fin XIIe siècle, il est la propriété de Bernard de Casnac, seigneur cathare d’Aillac, de Castelnaud et de Montfort, marié à Alix de Turenne. Ils soutiennent la foi cathare.

Lors de la croisade contre les albigeois en 1214, les croisés de Simon de Montfort s’empareront du château. Curieusement son nom est l’homonyme du castrum de Monte Forti. Bernard de Casnac qui s’était enfui, le reprendra l‘année suivante et il sera détruit en 1216 par l’armée de l’Archevêque de Bordeaux. il est dit « qu’il fut rasé jusqu’aux fondements ». les croisés cantonnés à Domme partaient tous les matins détruire le château «dont le ciment était très dur« .

Rebati au XIIIe siècle par Marguerite de Turenne épouse de Raimond IV sire de Pons, vicomte de Turenne, il sera démoli à nouveau en 1309 et 1350. Durant la guerre de cent ans, il subira encore des assauts en 1404 et1409 et abandonné en 1441. Reconstruit en 1450 par la famille de Brézé, Louis XI menace de son démantèlement lorsque Jacques de Brézé assassine sa femme Charlotte de France demi-sœur du roi Louis XI (Charlotte était l’une des filles de Charles VII et de sa favorite Agnès Sorel).

En 1510 il est rendu aux Turenne en la personne d‘Antoine de la Tour d’Auvergne.

Durant les guerres de religion, Le château sera alors un haut lieu du protestantisme périgourdin et lieu de départ des opérations des huguenots dans la région.

En 1607, Henri IV ordonne une nouvelle fois de raser le château, mais il accorde son pardon à l’héritier en titre, Henri de La Tour, duc de Bouillon qui en 1602 avait participé au complot monté par Charles de Gontaut duc de Biron, contre lui. la démolition en cours, sera interrompue.

En 1664, le château est vendu à Gaston-Jean-Baptiste, duc de Roquelaure, pair et gouverneur de la Guyenne qui laissera la réputation d’un bon militaire et d’un homme d’esprit. Il fera restaurer le château et Louis XIV élèvera la seigneurie au rang de comté.

En 1741 Louis XV l’achète et le revend au duc de Noailles.

La révolution voit le château dévasté et le fils du duc de Noailles le vend à un médecin de Vitrac, François Chatemisse.

En 1905 son descendant Monsieur Pomarel fait remonter une des tours du château de Chabannes à Sorges contre le logis principal du château de Montfort.

En 1919, Jean Galmot, député de Guyane, homme politique et d’affaires dans les colonies françaises, natif de Monpazier fait l'acquisition du château. C’est lui qui fera amener l’eau dans le village de Vitrac.Une exposition permanente à l‘atelier des bastides de sa ville natale, réalisée par l’association des amis de Jean Galmot, relate entre autres sa vie engagée pour la liberté des Guyanais.

En 1921, Jean Mercier directeur des Houillères de France, rachète Montfort. Il fera remonter la tour blanche provenant du château des Chabannes (ruiné en 1397) à Sorges et fera restaurer les remparts.

Il avait récupéré en 1919 des éléments du cloître de l’église Saint-Vaast de Béthune détruite lors des bombardements allemands en 1918 —il fera transporter au château de Montfort des colonnes et des chapiteaux en vue d'y créer une pergola. Il y emménagera en 1927 avec son épouse, et leurs trois garçons. En 1944 le château est pillé par des maquisards espagnols. Ces derniers enlèvent et séquestrent Jean Mercier à la chartreuse de Conti à St-Germain de Belvès, avant de l’assassiner au prétexte de collaboration… Son épouse vendra Montfort en 1962.

Dans les années 1980, le château a été la propriété de Ghaith Pharaon, homme d'affaires saoudien. Celui-ci décède en janvier 2017, et le château revient à son fils Wael Pharaon.

Montfort est propriété privée et ne se visite pas. inscrit les 12 août 1969 et 14 octobre 1969.

(1) trois cingles existent sur la Dordogne - à Limeuil - Trémolat et Montfort.

Si vous aimez - merci de liker photo 1 Déclic et Décolle Jocelyn de Lagasnerie (avec autorisation)

Photo 4 JB Duval par ULM







Photo DR Gabriel Migré


Simon de Montfort - tableau se trouvant dans la partie Renaissance du château de Bourdeilles -

Collection de Madame Suzanne Bulteau et Monsieur Robert Santiard -

peinture attribuée à Simon Vouet et exécuté pour le Cardinal Richelieu - elle figura dans la galerie du Palais Cardinal puis au Palais Royal à Paris -

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