En bergeracois à l’ouest de Creysse, « Vieux Castel » était une petite forteresse construite sur un promontoire dominant d’une quarantaine de mètres la vallée pour contrôler la circulation Nord Sud de la route de Limoges vers Agen et l’activité de navigation sur la rivière Dordogne ainsi que le passage à gué en amont de Bergerac. Le vignoble cultivé sur 43 ha sur les coteaux des Galinoux, de Tiregand et de la Montalbanie est attesté depuis le XIIe siècle sur les ténements royaux.
Vieux Castel aurait été bâti au XIIIe siècle par Edward Tyrgan fils naturel d’Henri III d’Angleterre, mais cette affirmation, reprise dans bien des archives, relève d’une pure fiction qui ramène à une réalité qui est, que la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle furent le temps où « les Anglais vendangeaient l’Aquitaine », dans un Périgord resté fidèle au roi de France Philippe-Auguste avec l’assentiment de Jean sans terre, le dernier des fils d’Aliénor
Le Château-Vieux deTiregand conserve sa partie frontale cantonnée d’une échauguette sur corbeaux, avec dans ce qui était sans doute le hameau du château, son puits, son four à pain et sa chapelle qui porte la date de 1547. Il est connu pour avoir subi un fait historique en Mai 1575, quand deux capitaines huguenots bergeracois, Jaure et La Palanque, après la désastreuse prise de Périgueux menée par Jean III de Cugnac, seigneur de Caussade, ont cru bon d’y amener à dos d’âne, leur butin consistant en principal d’une châsse en argent contenant les reliques sacrées provenant de la profanation du riche tombeau de Saint-Front, premier évêque de Périgueux installé au XIeme siècle dans la cathédrale, qui porte depuis le XVleme siècle le nom de Saint-Front.
L’affaire connue de tous est même transcrite sur le livre rouge des archives municipales en 1583 « Il y avait dans ladite église plusieurs sépultures de chevaliers, cardinaux et évêques, élevés en pierre, et de très excellents ouvrages. Les tapisseries, fort riches et d'antiquité mémorable, furent volées, ainsi que les vaisseaux sacrés […]. »
Le butin sacrilège et non négociable terminera dans la Dordogne et l’histoire des guerres de religion retiendra le nom des deux capitaines.
Au XVIIe siècle, le Château-Vieux ne correspond pas à l’importance de la propriété agricole, viticole et forestière qui s’étend sur 460 ha dont 43 ha de vignes au cœur du Périgord Pourpre, qui appartient à Jean Belrieu de Virazeil, bailli royal de la ville de Bergerac, en remplacement de Jacques d’Augeard, promu président et le corps de logis de « chateau-vieux « sera transformé en chai avec une extension qui porte la date de 1668 construite en réutilisant les poutres de l’ancien pont de bois de Bergerac.
Au XVIIIe siècle, par mariage le fief revient à la famille d’Augeard et c’est Jean-Charles d’Augeard de Virazeil né en 1725 à Tiregand, Président à mortier au Parlement de Bordeaux qui fait édifier le nouveau château avec un jardin à la Française.
Celui-ci souffrira à la Révolution et en 1826, le comte Alexandre César de la Panouse, député de Paris et banquier, acquiert le domaine, fait ajouter deux logis au bâtiment principal. Son fils César Armand Anatole fait encadrer la bâtisse par deux imposants pavillons et fait rajouter des écuries et des communs.
Au XXe siècle, son arrière-petite-fille, France de Boutray en devient l’héritière et épouse en 1941 le comte François de Saint-Exupéry.
En 2022, leur fils François-Xavier cède le château à Louis Guyot en conservant les vignes de Pécharmant et Château-Vieux qu’il revend début 2023 à Côme Piat vigneron dont la famille est propriétaire d’une belle exploitation à Saint-Foy-la-Grande. La transmission du savoir-faire viticole familial, alliée à leurs valeurs écologiques et environnementales les ont amené à convertir leurs vignobles en agriculture biologique et à les cultiver de manière bio-dynamique.
Le nouveau propriétaire en bon communiquant ouvre son domaine à l’oenotourisme. En 2023, Château-Vieux et son chai ont participé à l’évènement « châteaux en fête ».
Sources en provenance de l’étude faite par F.X de Saint-Exupéry et communiquée
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