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Photo du rédacteurGlady de Brégeot

Jacquette de Bourdeille tiraillée entre Saintonge et Périgord -

Dernière mise à jour : 26 janv. 2022

Fin 2021 un de mes posts concernait le Château des Sénéchaux à Bourdeilles où tout me ramenait à Jacquette de Bourdeille épouse, mère, belle-mère et grand-mère des derniers Sénéchaux du Périgord. https://perigordalentour.wixsite.com/website/post/le-château-des-sénéchaux-à-bourdeilles-en-périgord-vert-with-the-english-translation

En allant ce week-end de décembre près de Matha en Saintonge (Charente maritime), je n’imaginais pas recroiser si vite la route de cette noble dame.

Jacquette de Montbron est née en 1542 dans une puissante famille angoumoise.

En 1558, elle épouse André de Bourdeille, vicomte de Bourdeilles, seigneur de la Tour-Blanche en Périgord, et lui apporte en dot les maisons de Matha, Archiac et Sertonville.

À la mort de son époux en 1582, elle devient héritière de l’ensemble des biens et le gérera de façon à s’acquitter de lourdes dettes contractées par son mari au service du roi.

De 1582 à 1587 sur son château de Matha, elle va faire adjoindre un pavillon dont seules subsistent les tours d’inspiration Renaissance influencées par Sebastiano Serlio l’architecte consulté par François ler pour le château de Fontainebleau.

De nos jours à Matha s’offre à la vue un élégant pavillon Renaissance fait d’une tour carrée de trois étages à cheval sur un porche. Cette tour défensive reste médiévale avec une volonté personnelle de la rendre très « Renaissance Italienne ». La deuxième tour carrée plus petite servait de passage avec le château et d’escalier pour atteindre les étages. Les tours étaient couronnées de créneaux et de mâchicoulis attirant l’attention sur les fenêtres ornées de frontons semi-circulaires et de niches destinées à recevoir des statues.

Informée des mérites de cette veuve, en 1587 Catherine de Médicis la fera appeler à Fontainebleau pour être une de ses dames d’honneur, devenant même une de ses favorites car elle parle l’Italien. Jacquette de Bourdeille est brillante. On l’a dit humaniste, lettrée, savante et passionnée de géométrie et d’architecture. Elle retournera sur ses terres périgourdines en 1588, très inspirée par les normes architecturales italiennes.

La reine lui ayant octroyé un leg de 4000 écus, elle l’utilisera pour faire construire, l’année suivante, le château Renaissance à proximité de la forteresse médiévale de Bourdeilles.

Durant la huitième Guerre de Religion (1585-1598) elle est menacée par le prince de Condé, Henri 1er de Bourbon-Condé, au château de Matha où elle a accueilli des notables catholiques. Elle fera répondre à Condé, par son beau-frère Brantôme (admirateur qui lui aurait été volontiers plus proche) qu’elle ne craint « ni son canon ni son siége « . Le prince de Condé meurt le 3 mars 1588 mettant fin à ce funeste projet.

Jacquette de Montbron mourra de maladie le 28 juin 1598 à Archiac en Charente-maritime.

Matha est la propriété de la commune depuis 1961 et a été restaurée en 1970 et ne se visite pas. La vaste esplanade d’herbe permet des animations d’été.

Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1948, alors que les façades et les toitures sont classées en 1952.


Revenons à l’origine du château de Matha,

Le premier château remonte au IXe siécle. En 866 Wulgrin comte d’Angoulême élève la première motte Castrale, pour protéger Angoulême des invasions normandes.

En 1242 avant la bataille de Taillebourg, Saint-Louis fait raser le château qu’il avait repris à Henri III d’Angleterre. Durant la guerre de cent ans, le château est pris et repris par les Anglais. Au XVIe siècle les protestants le mettent à sac. Du château féodal il ne reste plus rien. Au début du XVIIe siècle on édifie un nouveau château. La famille des comtes de Matha, de Bourdeille, le conservera jusqu’à la Révolution.

À la fin du XVIIIe siécle le château comprenait le pavillon d’entrée, une chapelle, un grand corps de logis avec des dépendance. Le pavilllon à trois niveaux, le chemin de ronde et la toiture d’ardoises de la plus petite tour qui ont été ajoutés au XIXe siècle donnent une idée de ce que pouvait être l’ensemble.


My last post concerned the Château des Sénéchaux in Bourdeilles where everything brought me back to Jacquette de Bourdeille wife then stepmother, mother and grandmother of the last Sénéchaux du Périgord.

Going this weekend near Matha en Saintonge (Charente Maritime), I never imagined crossing the path of this noble lady so quickly.

Jacquette de Montbron was born in 1542 into a powerful Angoumois family.

In 1558, she married André de Bourdeille, viscount of Bourdeilles, lord of Tour-Blanche in Périgord, bringing her as a dowry the houses of Matha, Archiac and Sertonville.

On the death of her husband in 1582, she became heir to all property and managed it in such a way as to pay off heavy debts incurred by her husband in the service of the king.

From 1582 to 1587 on its castle of Matha, it will add a pavilion of which only the Renaissance-inspired towers remain, influenced by Sebastiano Serlio the architect consulted by François I for the castle of Fontainebleau.

Today, there is an elegant Renaissance pavilion made up of a three-story square tower straddling a porch. This defensive tower remains medieval with a personal desire to make it very “Italian Renaissance”. A second, smaller square tower served as a passageway with the castle and a staircase to reach the upper floors. The towers are crowned with battlements and machicolations drawing attention to the windows adorned with semi-circular pediments and niches intended to receive statues.

Informed of the merits of this deserving widow, on 1787 Catherine de Medici sent her to Fontainebleau to be one of her ladies-in-waiting, even becoming one of her favorites because she speaks Italian. Jacquette de Bourdeille is brilliant. She has been said to be a humanist, literate, scholar and passionate about geometry and architecture. She will return to her Perigordian lands in 1588, very inspired by Italian architectural standards.

The queen having granted her a legacy of 4000 crowns, she will use it to build, the following year, the Renaissance castle near the medieval fortress of Bourdeilles.

During the 8eme guerre de Religion (1585-1598) she was threatened in her castle at Matha by the Prince of Condé where she welcomed notable Catholics. She will have her brother-in-law Brantôme answer that she does not fear "neither his gun nor his seat". The Prince of Condé died on March 3, 1588, putting an end to this disastrous project.

Jacquette de Montbron died of illness on June 28, 1598 in Archiac in Charente-maritime.

Matha has been the property of the municipality since 1961 and was restored in 1970 and cannot be visited. The vast grassy esplanade provides summer entertainment.

The castle has been listed as a historical monument since 1948, while the facades and roofs are classified in 1952.


Let's go back to the origin of Matha castle,

The first castle dates back to the 9th century. In 866 Wulgrin count of Angoulême erected the first Castral motte, to protect Angoulême from Norman invasions.

In 1242 before the Battle of Taillebourg, Saint-Louis had the castle he had taken over from Henry III of England razed to the ground. During the Hundred Years War, the castle was taken and taken over by the English. In the 16th century the Protestants sacked it. Nothing remains of the feudal castle. At the beginning of the 17th century, a new castle was built. The family of the Counts of Matha, of Bourdeilles, will keep it until the Revolution.

At the end of the 18th century the castle included the entrance pavilion, a chapel, a large main building with outbuildings. The three-storey pavilion, the rampart walk and the slate roof of the smaller tower that were added in the 19th century give an idea of ​​what the whole could have been like.


Le château Renaissance de Jacquette de Bourdeille à Bourdeilles

Matha






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